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Jeanne de Divion
Jeanne de Divion (v. 1293 - dimanche 6 octobre 1331) est une aventurière française.
Sommaire
Biographie
Fille et héritière d'Havet de Divion, gentilhomme de la châtellenie de Béthune, descendant d'une des plus illustres familles ruinées d'Artois.
Pour renflouer sa fortune, Havet épouse Sara Louchard, fille d'un riche banquier juif d'Arras. Havet se joint en 1315 à la ligue des barons dirigée par Robert III d'Artois, en révolte contre la comtesse Mahaut. Il s'empare des biens que possède à Houdain Thierry Larchier d'Hirson, (chancelier de la comtesse Mahaut d'Artois).
Jeanne épouse le chevalier artésien Pierre de Broyes[1]. D'une grande beauté et d'une vive intelligence, elle hérite de son père un esprit d'intrigue et de sa mère, un don de prescience. Très versée en astrologie, elle mène une vie dissolue et devient à partir de 1316, la concubine de Thierry Larchier d'Hirson.
À la mort de ce dernier († 1328), la comtesse Mahaut refuse de reconnaître les donations qu'il a faites par testament à Jeanne. Pour se venger, cette dernière fournit à Robert III d'Artois de faux titres qui lui permettent de réclamer le comté d'Artois dont il est dépossédé. Mahaut († 1329) et sa fille Jeanne de Bourgogne († 1330) meurent subitement et la rumeur accuse Jeanne et Robert de les avoir empoisonnées.
Les faux en écriture découverts, Philippe VI de Valois livre Jeanne au Parlement. Elle est condamnée et brûlée vive à Paris, sur la Place aux Pourceaux[2] près de la porte Saint-Honoré.
Ouvrages et adaptations
Jeanne de Divion dans Les Rois Maudits
Jeanne de Divion apparaît dans le 6e tome des Rois maudits de Maurice Druon. Elle est incarnée par Annie Bertin dans l'adaptation télévisuelle faite par Claude Barma, en 1971 et par Sophie Broustal dans celle de Josée Dayan, en 2004.
Maurice Druon s'éloigne de la réalité historique en faisant de Jeanne, un personnage secondaire de comparse. Elle est décrite comme une intrigante de petite bourgeoisie, sotte, bavarde et sans réelle personnalité.
Tous ses contemporains lui reconnaissent un esprit supérieur mis au service d'une bien mauvaise cause. Robert d'Artois l'a traitée en égale (elle était noble, ne l'oublions pas) et ne l'aurait jamais tutoyée ou menacée comme une vulgaire faussaire.
Robert, prince capétien lettré (très loin du portrait brossé par Druon) fut plus un instrument manipulé par les femmes, la sienne, Jeanne de Valois-Beaumont, digne fille de Charles de Valois, princesse capétienne d'un orgueil démesuré (demi-sœur de Philippe VI), sa tante Mahaut d'Artois, et enfin sa complice, Jeanne de Divion.
Tous reconnaissent également la beauté de Jeanne (formosa pellex) et sa grande perversité. Curieusement le personnage de Béatrice d'Hirson est un condensé de celui de Jeanne de Divion.
Sources
- A. d'Hericourt, Archives historiques du Nord de la France (notice sur Jeanne de Divion)
- Bulletin de l'Académie Royale des sciences et lettres (1861)
- Edmond Lecesne, Histoire d'Arras depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, 1876
- Marc Goupils, La revue de Paris, 1839
- Édouard Bourgeois, Histoire de Divion, 1895
- Alexandre Dumas, La comtesse de Salisbury, 1861
- Magie et la sorcellerie en France (Thomas de Cauzons, 1910)
- Histoire secrète de Paris (Gilette Ziegler, 1967)
- La crise politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois de (Raymond Cazelles, 1958)
- Histoire et généalogie de DIVION (Hubert Lamant)
- Jeanne de Divion (Morel & co)
- La Dame de Divion (Marc Perrin)
- Chronique Latine de Guillaume de Nangis
- La première campagne d'Édouard III en France (René de Belleval, 1864)
- L'art de vérifier les dates des faits historiques (Charles Clémencet, etc, 1818),
- Jean Le Belle, maître de Froissart, grand imagier de la Guerre de Cent Ans (Nicolas Chareyron, 1996)
- Chroniques de Kervyn de Lettenhove, (1876)
Notes et références
- ↑ Louis Désiré Véron Revue de Paris, 1839, p. 192
- ↑ Jacques Vivent, La guerre de Cent Ans, 1954, p. 47
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