- Intel 80386
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L’Intel 80386 est un microprocesseur 32 bits CISC fabriqué par Intel. Il fut utilisé dans de nombreux ordinateurs personnels de 1986 à 1994. Lors de sa création le processeur était nommé « P3 »- la troisième génération de processeurs dans la lignée des x86[1], mais il est souvent abrégé i386.
Créé et construit par Intel, le processeur i386 est achevé en octobre 1985. Les premières puces fonctionnelles sont livrées au public en 1986. Le premier PC équipé de cette puce fut, à la surprise du public[réf. nécessaire], le Compaq 386 Deskpro. IBM, en effet, travaillait à la préparation d’un bus 32 bits afin de tirer un parti optimal de la machine.
Sommaire
Nouvelle architecture
L'architecte en chef du microprocesseur 80386 est l'ingénieur John Crawford, nommé à ce poste chez Intel en 1982[2].
Ce processeur représente une évolution significative dans la longue lignée des processeurs Intel (qui débute avec l’Intel 8008). Il ajoute notamment une MMU par rapport à l’Intel 80286
- une architecture 32 bits adressant de façon continue jusqu’à 4 gibioctets (4 Gio), soit mille fois plus que les mémoires courantes de l’époque
- une unité de pagination qui le rend plus facile à utiliser pour les systèmes d’exploitation utilisant de la mémoire virtuelle (tel qu’UNIX)
- un nouveau mode d’opération dit mode 8086-virtuel, permettant d’exécuter sous le contrôle d’un OS en mode protégé et multi-tâches des programmes conçus pour le mode réel.
En juin 1988, Intel introduit le 80386SX qui est une version à moindre coût du i386. La série SX utilise le 32 bits en interne mais un bus externe de données à 16 bits et un bus externe d'adresse sur 24 bits. L'avantage du SX était de pouvoir être facilement adapté sur une carte mère de 80286, beaucoup plus économique car à l'époque une marque se devait de concevoir sa carte mère. Pour comparaison, le Compaq 386s Deskpro, premier PC à base de 386 SX 16 MHz est vendu à 38 550 F hors taxes (8 815 € de 2010) avec 1 Mio de RAM, 40 Mio de disque dur et un écran couleur EGA en juin 1988 au catalogue du fabricant contre 44 850 F hors taxes (10 256 € de 2010) pour la version Deskpro 386 16 MHz à équipement équivalent. Le 80386 originel est alors renommé en 80386DX afin d’éviter toute confusion.
En 1990, Intel complète son offre en présentant le 80386SL. Une version basse consommation du 80386SX pour les ordinateurs portables (notamment dans l'IBM L40SX).
Nouvelle stratégie
Intel avait toujours permis à ses concurrents de devenir secondes sources de ses microprocesseurs moyennant licence, afin de rassurer ses clients sur la fluidité de leurs approvisionnements. Cela avait endormi la recherche chez Thomson et chez NEC, désormais plus enclins à acheter les licences Intel qu’à développer leurs propres puces compatibles. À la surprise générale, Intel – certain à la fois de l’avance technique de son 386 et d’avoir atteint la masse critique lui permettant de se passer de secondes sources – annonce qu’il ne rétrocédera aucune licence aux autres fondeurs. Cette situation de monopole de fait sur une architecture propulsera Intel de façon durable dans les premiers rangs de l’industrie… et de la Bourse.
Le début d'une gamme
Intel introduisit ensuite le 80486 puis le Pentium, mais ni l’un ni l’autre ne représentent une avancée aussi importante que l’adressage 32 bits rendu possible avec le i386. La plupart des logiciels utilisés sur les ordinateurs personnels en 2004 pourraient fonctionner avec, bien que très lentement.
Abrégé i386, l’appellation désigne souvent tous les microprocesseurs compatibles produits à la suite de ce dernier, notamment : Intel 80486, Intel Pentium (586), Intel Pentium Pro (686), Intel Pentium 4 (786), AMD K6, AMD Athlon (K7), AMD Athlon 64 (K8). D’autres fabricants dont Transmeta et Cyrix racheté par VIA Technologies ont également produit des microprocesseurs compatibles. Le fait d’écrire i386 exclut en revanche les microprocesseurs 16 bits précédents de la famille x86.
Une architecture prévoyante
Alors que la plupart des machines ne connaissent que deux niveaux d'exécution (mode privilégié, mode utilisateur) et que les systèmes d'exploitation de l'époque (Windows, OS/2, UNIX, etc.) n'étaient pas conçus pour en utiliser davantage, les ingénieurs d'Intel ont muni le 386 et ses successeurs de quatre niveaux d'exécution. Il était au question au départ d'avoir un mode superviseur, un mode application et un mode utilisateur. En 2011, aucun système n'utilise officiellement cette possibilité, mais le niveau intermédiaire se révéla précieux pour rendre possible simultanément la virtualisation d'une ou plusieurs machines équipées chacune de son système d'exploitation sur un matériel unique[3]
Notes
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Catégorie :- Microprocesseur x86 Intel
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