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Hard-Crad
Le Hard-Crad est une tendance du cinéma pornographique, apparue en France en 1985, caractérisée par des pratiques extrêmes et préfigurant la pornographie gonzo.
Sommaire
Origine
La naissance officielle du Hard-Crad date de l'année 1985 avec la sortie en France de La doctoresse a de gros seins de John Love (pseudonyme d'Alain Payet)[1], film dans lequel apparaît, dans des scènes croustillantes, un nain noir et des actrices plantureuses. Réalisateur emblématique de ce qui est moins une école ou un sous-genre qu'une triviale dérive commerciale, John Love définissait le Hard-Crad comme « Une approche brutale et sans fard du sexe par l’image qui montre tout ce qui est possible de montrer »[1]. Le Hard-Crad apparaît ainsi comme un dépassement des limites permettant, d'une part, de réaliser de substantielles économies dans la réalisation des films, d'autre part, de réagir contre une vogue du « Porno-Chic » avec ses histoires scénarisées et ses actrices trop maquillées ou policées.
Ce phénomène cinématographique, essentiellement français, a été ignoré des Américains mais fut très apprécié des Allemands ou des Scandinaves. On trouve d'ailleurs, dans ces pays, des spécialités telles que l'ondinisme dans des pratiques très extrêmes qui sont restées inédites en France pour cause d'interdit.
Caractères
Caractérisé par sa recherche des extrêmes et du bizarre, le Hard-Crad accumule dès janvier 1985 les spécialités pour amateur averti : les actrices naines (Les aventures érotiques de Lily pute) dans lequel apparaît une actrice d'un mètre dix ; les rasages et le fist-fucking (La doctoresse a de gros seins) ; les godemichés gigantesques (Cul affamé ou god party) ; les partouzes avec des femmes obèses (Miss gélatine et ses copines) ; des triples pénétrations (À trois sur Caroline) ; des pénétrations insolites avec une bouteille de Kronenbourg (Sodo express) ou un balai (La concierge est dans l'escalier)[2].
En 1987, sort une cassette chez VPC, intitulée Sex horror show, dans lequel apparaît le nain Désirée avec la fameuse actrice Groseille[3], une femme de 160 Kilos dont le pseudonyme inspirera à Étienne Chatillez le nom d'une des deux familles protagonistes de son film La Vie est un long fleuve tranquille.
À l'opposé du « Porno-Chic », le Hard-Crad se caractérise par ses actrices à forte poitrine (Yasmina, Kristyne de Beausséant, Melody Kiss) ; les pratiques dites "extrêmes" (copulation dans la nourriture, ondinisme, double ou triple pénétration) ; l'absence de scénarisation comme toute progressivité ou érotisme dans les scènes de sexe.
Voir également
Notes et références
- ↑ a et b Le cinéma X, sous la direction de Jacques Zimmer, Editions la Musardine, 2002, ISBN 2-84271-171-8, article consacré aux années quatre vingt par Gérard Lenne, page 89.
- ↑ op. cit., Interdits et curiosités : Les limites extrêmes du genre, Stéphane Bourgoin, page 193.
- ↑ op. cit., « J’ai fait une vidéo pas mal , ‘’Sex horror show’’, un démarquage en X de '’Freaks’’. Je suis tombé sur Groseille, une fille de cent soixante kilos. Je l’ai fait tourner avec un black, deux pédés pas très beaux et une fille qui avait les seins sur les genoux. Je voulais une vieille que je cherche toujours ! Quand les gens entrent dans un sex-shop, tout ce qu'ils voient a été tourné avec des belles filles, jamais avec la concierge ou avec la femme de ménage », page 194.
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