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Grande Rivière Artificielle
La grande rivière artificielle (ou GMR, de Great Manmade River) est un projet ayant été réalisé en Libye qui consiste à pomper les nappes aquifères situées à grande profondeur (entre 500 et 800 m.) sous le désert libyen et de répartir cette eau sur le parcours d'une rivière artificielle constituée d'une canalisation souterraine géante qui traverse le pays de part en part du Nord au Sud sur plus de 3000 km.
Ce projet, programmé sur 25 ans, absorbe la moitié du budget libyen et est mené avec l'aide de technologies occidentales importées et de la Corée du Sud. Ce serait actuellement le second chantier au niveau mondial par son importance et son coût.
La première phase représente 85 millions de m³ d'excavation et a été mis en eau le 28 août 1991. la seconde phase est intervenue en septembre 1996.
En Libye, les besoins en eau sont très importants, il est donc indispensable d’exploiter les ressources en eau du pays, mais cela en en contrôlant les conséquences.
Tout d’abord, la Libye bénéficie d’un climat désertique qui n’est pas favorable au développement de l’agriculture du pays : le pays dépend à 98% des eaux souterraines, non renouvelables pour une grande part. Seules quelques nappes aquifères au nord, où les précipitations annuelles dépassent les 300 mm, reçoivent une recharge.
L’agriculture est une priorité pour le gouvernement libyen car l’objectif du pays est l’autosuffisance alimentaire. Actuellement ses besoins alimentaires sont pour les trois quarts satisfaits par les importations.
Depuis la découverte accidentelle, lors de travaux d'exploration pétrolière, d'importants gisements d'eaux fossiles sahariennes, l’idée de « grande rivière artificielle » a été annoncée, et mise en place sur 25 ans.
Pour subvenir aux problèmes d’insuffisance alimentaire, l’irrigation par pivots a été installée et des oasis artificielles (culture de la luzerne et cultures maraîchères) furent créées afin d’augmenter la production agricole nationale. On constate aussi l’apparition de périmètres irrigués situés sur les trajets qu’effectue l’eau vers la côte.
Un des autres objectifs du projet est d'alimenter en eau les villes de la côte, au nord, où est concentrée la population.
De nouveaux champs de puits ont été mis en service au nord de l'erg de Murzuq dans le sud-ouest du pays ; au total plus de 480 puits qui alimentent depuis 1997 deux conduites en direction de la Tripolitaine avec un débit de 2,5 millions de m³ par jour. La troisième phase du projet vient récemment de permettre le raccordement entre les deux branches principales du projet : la Tripolitaine et la Cyrénaïque.
Les villes étant approvisionnées en eau, les manques sont moins importants, sans avoir disparu.
Cette Grande Rivière apporte beaucoup à la population et à l’agriculture mais comporte cependant de nombreuses conséquences néfastes.
D'une part, on sait que la durée de vie de ce « grand fleuve » arrivera à terme d’ici un demi-siècle à un siècle[1]. Les villes ne seront alors plus approvisionnées, la population subira comme avant un important manque d'eau.
D'autre part, la Libye puise dans des nappes souterraines fossiles situées à certaines de ses frontières, puisant ainsi dans les réserves aquifères des pays voisins (Algérie, Niger, Tchad et Égypte). Deux problèmes majeurs se posent alors : il y a pour commencer un risque important d’abaissement du Fezzan et du Nil ainsi que de leurs nappes aquifères (du fait des pompages excessifs) ce qui mettrait en grande difficulté ces pays dont la population vit grâce à ces fleuves, mais aussi le fait qu’ils n’ont pas pour objectif la gestion de l’eau et n’ont pas non plus les moyens de s’en préoccuper.
Notes et références
- ↑ G. Mutin "De l'eau pour tous", Documentation photographique, n°8014 (Avril 2000)
Liens externes
- Un dossier sur le projet publié par le magazine H2o
- "La Grande Rivière Articielle" - Fichiers (.kmz) Eduterre-Usages
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Catégorie : Libye
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