Fusil d'assaut

Fusil d'assaut
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Le Stg44 allemand, premier véritable fusil d'assaut.
Le M16, fusil d'assaut dont la silhouette a été popularisée par l'armée américaine.
L'AKM, souvent confondu avec l'AK-47, est le fusil d'assaut le plus répandu.

Le fusil d'assaut est une arme d'épaule conçue pour qu'un soldat soit capable de tirer de façon efficace jusqu'à environ 300 mètres en mode semi-automatique (distance au-delà de laquelle les cibles sont difficilement distinguables sans lunette), et à environ 30 mètres en tir automatique.

Il offre une grande polyvalence.

  • Il peut en effet tirer au coup par coup, comme un fusil classique. Il dispose alors d'une précision et d'une portée pratique comparables à celles du fusil.
  • Il peut aussi tirer par rafales, limitées ou non. La précision et la portée diminuent, mais l'arme dispose alors de la capacité de saturation à courte distance du pistolet mitrailleur.
  • Bon nombre de fusils d'assaut peuvent aussi tirer des grenades spécifiques depuis leur canon (dites « grenades à fusil »), même si la tendance actuelle est plutôt de leur adjoindre pour cela un lance-grenade de 40 mm qui ont l'avantage de posséder une meilleure portée ainsi qu'une précision, malgré le manque de puissance de ce type de grenades en comparaison avec les grenades à fusil.

Historique

Le fusil d'assaut est une arme spécifiquement militaire apparue au cours de la Seconde Guerre mondiale dans l'armée allemande sous la forme du FG-42, qui restait néanmoins plus proche du fusil mitrailleur que du fusil d'assaut, puis du Stg44, considéré comme le premier véritable fusil d'assaut. Ce dernier chambrait une munition d'une puissance inférieure aux munitions de fusil mais plus puissantes que celle des pistolets mitrailleurs. La puissance des munitions a toujours été déterminante lors de la mise au point de ce type d'arme.

Ainsi, les premiers fusils d'assaut occidentaux, industrialisés durant les années 1950, étaient lourds et encombrants car chambrés pour la puissante munition de 7,62 OTAN, tandis que leur chargeur ne comprenait généralement que 20 cartouches. Le FN FAL longtemps utilisé par l'armée britannique est un bon exemple des armes de l'époque. Elles offrent une excellente allonge en tir semi-automatique (jusqu'à 600 mètres) mais cette munition est à la fois trop lourde, trop encombrante et trop puissante (énergie à la bouche E0 d'environ 3 500 joules) pour un fusil automatique. Pour réduire certains effets néfastes de l'important recul généré, la crosse d'épaule fut placée en ligne avec l'axe du canon afin de limiter le relèvement du canon.

Malgré cela, le tir automatique était difficile à contrôler et restait très dispendieux. Le 7,62 OTAN semblait d'autant plus une munition surdimensionnée pour une arme individuelle que, selon la doctrine militaire, les distances d'engagement au fusil excédent rarement 300 mètres et que l'action vise avant tout à éloigner toutes les ressources de l'ennemi des activités combattantes donc à blesser grièvement plutôt qu'à tuer.

De son côté, l'URSS suivait l'exemple du Stg 44 en développant en 1947 l'AK-47 célèbre sous le nom Kalachnikov et qui a connu une grande diffusion. L'arme est chambrée pour le 7,62×39 mm, une munition d'un calibre équivalent au 7,62 OTAN mais moins puissante (E0 d'environ 2 000 joules) permettant un tir automatique plus maîtrisé et des chargeurs de 30 cartouches moins lourds et encombrants puisque la cartouche est plus légère, et 25 % plus courte. Sa simplicité et sa robustesse furent d'emblée très appréciées. Certains modèles de l'AK-47 ont été produits avec une crosse métallique rétractable. Ce modèle propose ainsi une arme moins encombrante à transporter et plus compatible avec les espaces confinés (véhicules ou bâtiments). Elle est toutefois plus difficile à employer car en présentant moins d'inertie elle tressaute davantage lors du tir en mode automatique.

La doctrine soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale postulait que ses soldats étaient de piètres tireurs ; ils furent par conséquent équipés d'une arme destinée au tir automatique afin d'augmenter la capacité de saturation. L'OTAN, décidée à compenser son infériorité numérique par un meilleur entraînement, avait conçu des fusils capables de tir de précision.

Au cours des années 1960, les États-Unis ont résolu le problème de la puissance des munitions en développant un petit calibre dont la balle légère et rapide était spécifiquement conçue pour alimenter un fusil capable d'assurer un tir automatique utile. Tout d'abord nommé AR-15, le fusil palliait les faiblesses des fusils d'assaut de première génération en tirant du .223 Remington, dont sera issu le 5,56 OTAN. Cette arme deviendra le M16, dont la munition dispose d'une puissance (E0 d'environ 1 700 joules) semblable à celle du 7,62×39 mm soviétique, tout en étant plus légère. L'avantage de la légèreté est le développement moindre du recul et l'emport d'une plus grande quantité de munitions en opérations.

Les pays de l'OTAN s'équiperont progressivement d'armes chambrées pour cette munition. Les armes chambrées pour ce calibre pèsent environ 4 kg et sont généralement équipées de chargeurs de 30 cartouches. Leurs petit calibre et leur faible encombrement les font considérer comme des « carabines d'assaut ».

Dans les années 1970 l'URSS suivra le mouvement en développant l'AK-74 chambrée pour une munition spécifique, le 5,45×39 mm. Cette munition soviétique est d'une puissance (E0 d'environ 1 400 joules) inférieure à son pendant de l'OTAN.

Les fusils d'assaut seront alors déclinés sous différentes formes, comprenant par exemple un canon court et une crosse rétractable, un canon lourd pour une meilleure précision, un silencieux, une architecture de type Bullpup, une lunette fixe à faible grossissement qui permet au tireur de focaliser la cible et le réticule en même temps, des rails standards permettant d'installer tout type d'équipement, notamment des systèmes de visées (désignateur laser, lunette à faible ou fort grossissement, vision nocturne)…

Prospective

Le FA-MAS FELIN offre une vision déportée au tireur.

Plusieurs armées réfléchissent à l'accroissement de la puissance de feu et de la portée pratique des armes individuelles rendues à leur sens nécessaires par des combats aujourd'hui moins structurés. La première étape déjà bien entamée consiste à adjoindre au fusil un système de visée très robuste. Bon nombre de systèmes sont à l'étude : visée déportée depuis l'arme jusqu'à l'œil du tireur (comme par exemple le FA-MAS Felin, permettant d'ajuster le tir en restant à couvert, et prévoyant une vision nocturne), ou des ordinateurs de tir comme celui du FN F2000.

Des systèmes d'armes intégrés composées de trois modules, un fusil d'assaut, un système de visée intégrant un ordinateur de tir, et un lance grenade semi-automatique sont également développés. Ces projets XM29 OICW (précédemment dénommé SABR) aux États-Unis, PAPOP (acronyme de PolyArme POlyProjectile) de GIAT en France restent toutefois assez controversés car les armes deviennent particulièrement lourdes et encombrantes. Ces projets semblent d'ailleurs aujourd'hui être au point mort : le projet américain a été officiellement suspendu et aucune nouvelle récente ne filtre du projet français. Par contre la Corée du Sud équipera progressivement son armée en 2010 avec le Daewoo K11 doté d'un lance-grenade de 20 mm intégré d'origine dans la masse de l'arme, soit sans aucun élément additionnel.

D'autres innovations ont été testées, comme par exemple le HK G11, de la firme Allemande Heckler und Koch (H&K), un fusil tirant des munitions sans étuis (« caseless ») mais qui n'a pas dépassé le stade du prototype. On compte encore des prototypes, tels le Steyr ACR, tirant des fléchettes à très haute vélocité afin d'améliorer la portée, qui eux non plus ne semblent pas devoir quitter le stade de l'expérimentation.

Voir aussi

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Fusil d'assaut de Wikipédia en français (auteurs)

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