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François Harlay de Champvallon
François Harlay de Champvallon, dit aussi François III de Harlay, né à Paris le 14 août 1625 et mort à Conflans le 6 août 1695, est un prélat français.
Biographie
Il est abbé de Jumièges en 1648. Député de Normandie à l’assemblée du clergé, il est nommé archevêque de Rouen en 1651, à l'âge de vingt-cinq ans, suite au renoncement au siège de François II de Harlay.
En 1666, il prononce l'oraison funèbre de la reine-mère Anne d'Autriche.
En 1670, il est nommé archevêque de Paris et obtient le premier que le titre de duc et pair soit attaché à ce siège. Commandeur des ordres du roi, il préside l’assemblée du clergé en 1660. Il célèbre le mariage secret de Louis XIV et de Madame de Maintenon, dont il aurait interdit la publication, et prend part à la révocation de l’édit de Nantes.
En 1671, il est préféré à Bossuet (pour « des motifs de convenance », dit le cardinal de Bausset) pour remplacer à l’Académie française Hardouin de Péréfixe de Beaumont, son prédécesseur à l’archevêché de Paris, mais il perd la feuille des bénéfices au profit de François d'Aix de La Chaise, jésuite et confesseur du roi.
Dans l'affaire de la régale, il soutient la cause royale contre Camille de Neufville de Villeroy, primat des Gaules, qui a pris le parti de Rome. Il lutte contre les jansénistes de Port-Royal et il est l'un des inspirateurs de la politique anti-protestante de Louis XIV.
Harlay refusa la sépulture religieuse de Molière.
Témoignages de ses contemporains
- René de Voyer d'Argenson, commentateur des Annales du Saint-Sacrement, le qualifie de « prélat très habile mais décrié pour ses mœurs ».[1]
- Fénelon le haïssait: « Vous avez un archevêque corrompu, scandaleux, inccorigible, faux, malin, artificieux, ennemi de toute vertu et qui fait gémir tous les gens de bien... »
- Saint-Simon au contraire l'estime beaucoup.
- Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet : « Personne ne reçut de la nature un plus merveilleux talent pour l’éloquence. Il rassemblait non seulement tout ce qui peut contribuer au charme des oreilles, une élocution noble et coulante, une prononciation animée, je ne sais quoi d’insinuant et d’aimable dans la voix, mais encore tout ce qui peut fixer agréablement les yeux, une physionomie solaire, un grand air de majesté, un geste libre et régulier. »
- Selon Sainte-Beuve, c’était « le plus beau, le plus avenant et le plus habile des prélats du royaume. »
- Parce qu'il est épileptique, il meurt brusquement sans les sacrements. C'est pourquoi, Madame de Coulanges écrit à Madame de Sévigné : « Il s'agit maintenant de trouver quelqu'un qui se charge de l'oraison funèbre du mort ; on prétend qu'il n'y a que deux petites bagatelles qui rendent cet ouvrage difficile, c'est la vie et la mort. »[2]
Notes et références
- ↑ Quand il n'était que l’abbé de Chanvallon, Harlay entendit en confession un témoin d'un complot contre la vie de Mazarin, pendant la Fronde. Sans s’embarrasser du secret de la confession, il alla tout répéter au cardinal. Il passait pour l'amant de Madame de Lesdiguières.
- ↑ C'est le père Honoré Gaillard, ancien précepteur de Turenne, qui prononcera l'oraison funèbre (comme il avait prononcé celle de Turenne).
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