François Nicolas Léonard Buzot

François Nicolas Léonard Buzot

François Buzot

François Buzot
François Nicolas Leonard Buzat (1760-1794), French Revolutionary leader.jpg

Nom de naissance François Nicolas Léonard Buzot
Naissance 1er mars 1760
Évreux
Décès 18 juin 1794 (à 34 ans)
Saint-Émilion
Nationalité France France
Profession(s) Homme politique

François Nicolas Léonard Buzot, né le 1er mars 1760 à Évreux et mort en juin ou juillet 1794, le 30 prairial an II, selon les archives parlementaires, aux environs de Saint-Émilion, est un homme politique français qui exerça son activité pendant la Révolution. Il fut membre de l’assemblée nationale constituante de 1789-1791 et député de l’Eure à la Convention nationale.

Avocat à Évreux, il fut élu député du tiers état aux États généraux par le bailliage d’Évreux en 1789. Immédiatement, à l’Assemblée constituante, il prit parti vigoureusement contre la noblesse, le clergé, dont il réclame la nationalisation des biens, et la monarchie. Il demande également le droit pour tous les citoyens de porter des armes.

Rentré à Évreux après la dissolution de la Constituante, il devint président du tribunal criminel de cette ville. C’est à cette époque, lors d’un voyage à Paris, qu’il fit la connaissance de Manon Roland.

En 1792, il fut réélu député de l’Eure à la Convention nationale. Sous l’influence de son amie, Madame Roland, il siégea parmi les Girondins et fut un de leurs principaux orateurs. Il se plaignit de la conduite de Marat, fit un rapport sur la création d’une garde nationale des départements pour défendre la Convention contre la foule parisienne. Sa proposition sera acceptée, mais jamais réalisée. Il fit également un rapport sur les mesures à prendre contre les émigrés, dont il suggérait le bannissement à perpétuité. Il proposa d’établir la peine de mort contre quiconque proposerait de rétablir la royauté.

Lors du procès de Louis XVI, il vota affirmativement sur la culpabilité du roi et pour la ratification du jugement du peuple. Sur la peine, il vota pour la mort avec l’amendement de Mailhe, et se prononça pour le sursis.

Il devint membre de la Commission de salut public, nouveau Comité de défense générale, le 26 mars 1793, Il combattit l’instauration du tribunal criminel extraordinaire et du Comité de salut public, et s’abstint, à la Convention nationale, dans le scrutin de la mise en accusation de Marat. Il fut plusieurs fois dénoncé par les sections de Paris. Il vota affirmativement sur la question de savoir si le décret qui a cassé la Commission des Douze devait être rapporté.

Le 2 juin 1793, il fut décrété d’arrestation avec les Girondins, parvint à s’enfuir et gagna la région du Calvados en Normandie. Il essaya d’organiser près d’Évreux un corps insurrectionnel fédéraliste contre la Convention.

Le 13 juin, il était décrété d’accusation et, le 17 juillet, la Convention nationale décréta : « que la maison occupée par Buzot à Évreux, serait rasée, et qu’il n’en pourra être jamais bâti sur ce terrain. Il y sera élevé une colonne sur laquelle sera cette inscription : « Ici fut l’asile du scélérat Buzot, qui, représentant du peuple, conspira la perte de la République française. »[1].

Le 23 juillet, la Convention nationale le déclara traître à la patrie. Poursuivi et traqué, il chercha un abri près de Bordeaux (Bordeaux était entré en insurrection contre la Convention) où il se cacha avec Pétion et Barbaroux, à Saint-Émilion, pendant dix mois. Quand Salles et Guadet sont arrêtés dans la maison du père de Guadet[2], se croyant menacé, il quitte son asile en pleine nuit avec Pétion et Barbaroux. Toutefois, un berger les aperçoit dans un bois de pins. Barbaroux se tire un coup de pistolet, mais il se manque et se fait prendre (il finira guillotiné le 25 juin). De leur côté, Pétion et Buzot s'enfoncent dans un champ de blés et se tuent chacun d'un coup de pistolet dans la commune de Saint-Magne, dans le canton de Castillon[3]. On retrouve leurs cadavres, à moitié dévorés par les loups, quelques jours plus tard[4],[5],[6]. Buzot a laissé des Mémoires qui ont été publiées en 1823.

Le nom de rue Buzot a été donné au 19e siècle (avant 1890) à l'une des rues d'Évreux[7].

Notes

  1. Cette plaque fut déposée le 6 ventôse an III.
  2. Joseph Guadet, Les Girondins, leur vie privée, leur vie publique, leur proscription et leur mort, Paris, Librairie académique Didier et Cie, 1861, tome II, p. 489.
  3. Charles Vatel, charlotte de corday et les girondins, Paris, Henri Plon, 1864-1872, tome III, p. 755.
  4. Le procès-verbal de reconnaissance du corps de Pétion date du 7-8 messidor an II (25-26 juin 1794), l'acte de décès et le procès-verbal d'inhumation du 8 messidor. Voir Les manuscrits relatifs à l'histoire de la Révolution et de l'Empire: dans les bibliothèques publiques des départements, Société de l'histoire de la Révolution française, Paris, F. Rieder, 1913, 452 pages, p. 148.
  5. Selon Aurélien Vivie, Histoire de la Terreur à Bordeaux, Feret et fils, 1877, tome II, p. 286, « dans les premiers jours de juillet, des sans-culottes de Castillon, faisant une battue générale du côté de Saint-Magne, trouvèrent dans un champ les cadavres de Pétion et de Buzot ».
  6. Un récit assez développé des événements est donné par Charles-Aimé Dauban dans son Étude sur Madame Roland et son temps suivie des lettres de Madame Roland à Buzot et d'autres documents inédits, chapitre XXXII: « Les derniers jours de Buzot », pp. 251-261.
  7. Thuillier, Plan d’Évreux, in Paul Joanne, Dictionnaire de la France, 1890.
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