- Extinction (botanique)
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En morphologie végétale, qui est une partie de la botanique, l'extinction désigne la mortalité physiologique de rameaux jeunes, non liée à l’environnement. Les phénomènes de mortalité d’axes et de bourgeons sont un domaine classique de la littérature en morphologie végétale.
Telle qu'elle a été définie par Lauri et collègues (Lauri et al., 1995[1], 1997 [2]) originellement sur pommier, l’extinction présente deux spécificités : i) elle est le plus souvent précoce, dès l’année qui suit la mise en place du rameau porteur, i.e., sur bois de 1 an selon la terminologie usuelle, ii) elle touche majoritairement les inflorescences. Elle est alors liée au non-développement de la pousse de bourse. Ce phénomène se distingue donc clairement de la cladoptose qui désigne habituellement la mort puis l’élagage naturel d’une branche, souvent âgée, provoquée par des facteurs environnementaux défavorables (sècheresse, manque de lumière). C’est ce qui est classiquement observé à l’intérieur d’un vieil arbre ou dans un verger trop dense où on parle alors de « dégarnissement ». Elle est également différente du phénomène de Death Spur Desorder dont le déterminisme exact n’est pas connu, qui touche surtout les bourgeons végétatifs et ne semble pas lié au génotype (Ketchie et al., 1978[3] ; Klaren et Ketchie, 1979[4]).
Une relation a été mise en évidence entre l'extinction et la régularité de la production de fruits d'une année à la suivante. On montre ainsi que les cultivars de pommier à forte extinction ont également une fructification régulière. Les inflorescences sont situées en position terminale sur des rameaux plus longs et moins nombreux que les cultivars ayant peu d'extinctions et à production alternante. C'est le cas de 'Granny Smith par exemple. Cette observation a conduit à préconiser une méthode de taille innovante basée sur la suppression des rameaux jeunes le long des branches sans taille de renouvellement des branches elles-mêmes. Cette taille ne nécessite en général pas de sécateurs et se fait au gant. Par analogie avec le phénomène d'extinction naturelle qu'elle cherche à imiter cette technique est appelée extinction artificielle. Elle est maintenant appliquée en verger à partir des propositions du groupe de Recherche-Application MAFCOT (Maîtrise de la Fructification - Concepts et Techniques).
Notes et références
- Lauri PÉ, Térouanne É, Lespinasse JM, Regnard JL, Kelner JJ. 1995. Genotypic differences in the axillary bud growth and fruiting pattern of apple fruiting branches over several years - an approach to regulation of fruit bearing. Scientia Horticulturae 64: 264-281.
- Lauri PÉ, Térouanne É, Lespinasse JM. 1997. Relationship between the early development of apple fruiting branches and the regularity of bearing - An approach to the strategies of various cultivars. Journal of Horticultural Science 72(4): 519-530.
- Ketchie, DO, RP Covey, CH Klaren. 1978. Dead spur disorder of ‘delicious’ apple trees. HortScience 13(3):282-283.
- Klaren, CH, DO Ketchie. 1979. Growth pattern of ‘Delicious’ apple trees with dead spur disorder. Journal of the American Society for Horticultural Science 104: 384-386.
- Willaume M, Lauri PÉ, Sinoquet H. 2004. Light interception in apple trees influenced by canopy architecture manipulation. Trees - Structure and Function 18: 705-713.
- Lauri PÉ, Laurens F. 2005. Architectural types in apple (Malus Xdomestica Borkh.). In Crops: growth, quality and biotechnology. Ramdane Dris (Ed.). World Food Limited, Helsinki, Finlande. pp 1300-1314.
- Costes E, Lauri PÉ, Regnard JL. 2006. Analysing Fruit Tree Architecture. Consequences for tree management and production. Horticultural Reviews. Jules Janick (Ed). John Wiley & Sons, Inc. 32: 1-61.
- Voir le supplément au N° 247, janvier 2006, de la Revue Réussir Fruits et Légumes, consacré aux activités du groupe MAFCOT.
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