- Ethnicisation
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L'ethnicisation consiste à attribuer, à tort ou à raison, à des différences ethniques réelles ou perçues comme telles un phénomène social, que ce soit dans le chef des personnes concernées, des autorités, des chercheurs, des médias.
Cas concrets
Par exemple, l'interprétation par un demandeur d'emploi d'un refus d'embauche par des motifs de discrimination ethnique, l'interprétation des échecs scolaires dans une classe par l'origine ethnique des élèves, l'analyse de la "crise des banlieues" par une grille essentiellement ethnique.
Dans une interview au quotidien israélien Haaretz le 19 novembre 2005, le philosophe Alain Finkielkraut déclare "En France, on a tendance à réduire ces émeutes à leur dimension sociale, de les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation (…)". "Le problème, c'est que la plupart de ces jeunes sont des noirs ou des Arabes avec une identité musulmane." Selon Finkielkraut, la preuve en est que, "en France, il y a également d'autres immigrants en situation difficile - Chinois, Vietnamiens, Portugais - et ils ne prennent pas part aux émeutes. Donc, il est clair qu'il s'agit d'une révolte avec un caractère ethnico-religieux"[1].
L'anthropologue Jean-Loup Amselle considère que l'idéologie de la gauche et de l’extrême gauche qui était centrée jusque dans les années 1970 autour du marxisme et de l'universalisme, s'ést muée depuis en multiculturalisme libéral. Le « multiculturalisme à la française » qui prône le pluralisme social et culturel, l'intégration des individus issus des immigrations post-coloniales, voit également la montée de la revendication de l'idendité nationale et du racisme avec un risque d’« ethnicisation de la France »[2].
Notes et références
- Finkielkraut, les "noirs" et les "arabes", Le Nouvel Observateur
- ISBN 978-2-35526-080-3) Jean-Loup Amselle, L'Ethnicisation de la France, Éditions Lignes, 2011, 244 p. (
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