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École supérieure des officiers de réserve spécialistes d'état-major
L'école supérieure des officiers de réserve spécialistes d'état-major (ESORSEM) est une des deux écoles militaires supérieures de l'armée de terre. Elle est située dans les locaux de l'École militaire à Paris. Elle est le passage obligé de tout officier de réserve souhaitant poursuivre une carrière en État-Major au-delà des temps de commandement en unité (équivalent pour les réservistes à l'ancienne Ecole Supérieure de Guerre). Après un concours très sélectif, ils deviennent Officiers de réserve spécialistes d'état-major (ORSEM), ce qui les prédestine aux fonctions et responsabilités d’officier supérieur, éventuellement jusqu'au grade de colonel (grade le plus élevé dans la réserve en temps de paix).
Sommaire
Cursus
Le cursus dispensé sous l'égide de l'ESORSEM a connu de nombreuses évolutions.
Dans les années 1980, les candidats préparaient en deux ans par des cours dispensés par l'état-major local dont ils dépendaient, le concours annuel d'accès au stage de 3 semaines organisé par l'ESORSEM chaque année. Postérieurement, le cursus fut scindé en deux étapes : le certificat et le diplôme d'état-major.
Désormais, le cursus comprend trois étapes importantes :
- Le Stage d’Initiation aux Techniques d’Etat-Major (SITEM) destiné aux aspirants de réserve, débouche sur l'obtention du Brevet d'Initiation aux techniques d'Etat-Major (BIEM)
- Le Stage de certification d'Etat-Major (SCEM) destiné aux lieutenants de réserve, débouche sur l'obtention du Certificat d'Etat-Major (CEM)
- Le Stage CSORSEM (Cours Supérieur des ORSEM ) effectué à l'ESORSEM, destiné aux lieutenants et capitaines de réserve, débouche sur le Diplôme ORSEM (DORSEM) et confère à son titulaire la qualité d'officier de réserve spécialiste état-major (ORSEM). Ce stage n'est accessible qu'après une préparation et la réussite à un concours national. Conçu suivant les mêmes principes que ceux du concours d’admission au Cours supérieur d’état-major (CSEM) destiné aux officiers de carrière, il comprend deux épreuves écrites d’admissibilité et une épreuve orale d’admission.
L'ESORSEM fournit aux réservistes diplômés ORSEM une formation continue tout au long de leur carrière sous la forme de conférences, de voyages d'étude et de cours de révision ou de mise à jour.
Histoire du corps des ORSEM et de leur l'École
Née du choc de la défaite de 1870, sur l'initiative du commandant de réserve Mariotti, la Réunion des Officiers de complément du service d'état-major voit le jour le 18 novembre 1899. Les insuffisances à la fois de l'armée française et du corps d'état-major impérial avaient été analysées à l'issue de la tragique guerre franco-prussienne. De profondes réformes allaient déboucher sur la naissance de la conscription obligatoire, de la constitution d'une armée de réserve encadrée par des officiers et des sous-officiers de complément et d'une refonte profonde du corps d'état-major. La création à l'automne 1899 de la Réunion s'inscrit dans ce cadre général. Mais il s'agit là d'une initiative des officiers de réserve et non pas, dans un premier temps, d'une volonté du Haut Commandement. Ces officiers vont s'instruire eux-mêmes au sein de l'association avant que le Ministère de la Guerre n'accepte la création, en novembre 1900, d'une École d'instruction. En 1911, cette dernière est rattachée à l'École Supérieure de Guerre. C'est une évidente reconnaissance !
Dès le début, le corps se veut sélectif afin de constituer une réserve de cadres aptes au service exigeant d'un état-major. La Grande Guerre va être la terrible illustration du bien fondé de la démarche du commandant Mariotti ainsi que du caractère indispensable d'ORSEM instruits et formés pour remplacer les officiers d'active décimés dans les premières semaines du conflit. Plusieurs centaines d'officiers de réserve rejoindront, après avoir fait leurs preuves dans les tranchées, les états-majors des divisions et des corps d'armée. La naissance de la logistique comme élément indispensable à la victoire, les besoins en officiers de liaison auprès des alliés, sont autant de raisons du renforcement de la place des ORSEM au sein d'une formidable armée de huit millions d'hommes mobilisés. La Première Guerre mondiale donnera au corps, dans les années vingt et trente, de nombreux officiers issus de la «génération du feu».
Entre les deux guerres, les ORSEM, riches des épreuves passées, vont poursuivre invariablement ce qui avait motivé la naissance du corps : renforcer en officiers qualifiés les états-majors. L'École nationale de perfectionnement des officiers de réserve du service d'état-major (nouvelle appellation depuis la reprise des cours en 1920) poursuit la formation, toujours sélective, des officiers. Mais déjà se profilent les sombres nuages de la Seconde Guerre mondiale. En dépit des actes de bravoure individuels et collectifs, l'armée française sombre en moins de six semaines. La Résistance et l'épopée de la Libération prouvèrent, s'il en était besoin, l'esprit d'abnégation et de sacrifice de nombreux ORSEM.
Dès la fin de la guerre, dans une France à peine sortie des épreuves, la Réunion va relancer l'instruction, renouant en cela avec l'esprit de son fondateur. Dans une armée souvent pauvre et engagée dans le conflit indochinois, les ORSEM, en liaison étroite avec le Centre d'instruction (nouvelle appellation depuis 1948) vont travailler sans relâche pour recruter, former et aider à instruire de nouveaux cadres. La naissance en 1951 de l'École Nationale des ORSEM, baptisée en 1958 École Supérieure des ORSEM, va permettre de fournir à l'armée française les cadres d'état-major pour les grandes unités envoyées en Algérie. Après avoir vécu, comme leurs camarades d'active, les dures épreuves de l'indépendance algérienne, les ORSEM vont participer dans les années soixante et soixante-dix à la réorganisation profonde de l'armée. La réforme «Armée 2000» intervient dans un monde qui voit s'évanouir le danger de la guerre froide mais aussi naître une multitude de conflits périphériques dans lesquels la France sera engagée, et avec elle, des ORSEM (ex-Yougoslavie, Afghanistan, Côte d'Ivoire). L'annonce par le chef de l'État, en février 1996, de la professionnalisation des armées est un nouveau défit pour les ORSEM. Grâce aux liens tissés depuis plus d'un siècle entre l'École et la Réunion, c'est une communauté soudée par le même idéal qui aborde ce XXI° naissant. La devise de l'École choisie en 1958 «Ils s'instruisent pour mieux servir» trace pour tous le chemin à suivre.
Chronologie simplifiée des ORSEM
- 1882 : rapport Mariotti sur "l'organisation d'un service auxiliaire de l'état-major général"
- 1898 : le Chef d'État-Major général de l'Armée approuve le projet d'organisation d'une école spéciale d'instruction des officiers de réserve et de l'armée territoriale du service d'état-major.
- 1899 : le 18 novembre, 159 officiers répondant favorablement à l'idée de fonder la Réunion des ORSEM, se réunissent pour la première Assemblée générale de l'association.
- 1899-1901 : La Réunion met en place un "Conseil d'Instruction" pour dispenser l'enseignement.
- 1900 :
- le 21 mars, premier cours d'instruction dit "cours de la Réunion".
- le 19 novembre, le Ministre de la Guerre transforme le cours de la Réunion en École d'Instruction.
- 1901 : début de l'enseignement au sein de l'École d'Instruction. Les statuts de la Réunion sont modifiés. L'association est désormais bien distincte de l'École.
- 1911 : l'École d'Instruction est rattachée à l'ESG. Elle s'installe à l'École Militaire à Paris.
- 1914-1920 : interruption des cours.
- 1920-1940 : reprise de l'enseignement. Changement d'appellation de l'École d'Instruction en École Nationale de Perfectionnement des Officiers de Réserve du Service d'État-Major.
- 1940-1946 : interruption de l'enseignement.
- 1948 : l'École de Perfectionnement devient Centre d'Instruction des ORSEM. Elle coopère étroitement avec l'École d'État-major à laquelle elle est liée depuis 1946. ( même insigne ).
- 1951 : nouvelle dénomination : le Centre devient École Nationale des ORSEM.
- 1952 : l'ENORSEM est subordonnée directement à l'ESG. Elle perd le "s" de service et devient l'ENOREM (même insigne que l'École de Guerre).
- 1958 : nouvelle appellation : l'ENOREM devient École Supérieure des Officiers de Réserve Spécialistes d'État-Major (ESORSEM). Création d'un insigne propre à l'École, toujours porté aujourd'hui, avec comme devise «Ils s'instruisent pour mieux servir».
- 1974 : l'École reçoit son fanion avec comme devise (identique à celle de l'École d'État-major) : Duci et Militi (pour le chef et le soldat).
- 1999 : commémoration du Centenaire des ORSEM.
- 2000 : centenaire de l'École.
Les Promotions ORSEM
- 1982 – "Lieutenant-Colonel Mersey"
- 1983 – "Capitaine Ingold"
- 1984 – "Capitaine Buffet"
- 1985 – "Colonel Touny"
- 1986 – "Capitaine de Redon"
- 1987 – "Lieutenant-Colonel Dollfus"
- 1988 – "Capitaine de Varreux"
- 1989 – "Capitaine Besserve"
- 1990 – "Capitaine Monroe"
- 1991 – "Capitaine Bonnecorse"
- 1992 – "Chef d'Escadron Wiener"
- 1993 – "Chef d'Escadron Wiener"
- 1994 – "Cinquantenaire de la Libération de Paris"
- 1995 – "Colonel Jouvel"
- 1996 – "Capitaine Marc Bloch"
- 1997 – "Lieutenant-Colonel Paleirac"
- 1998 – "Chef de Bataillon Maurice"
- 1999 – "Promotion du Centenaire (1889-1999)"
- 2000 – "Lieutenant-Colonel Schiffer"
- 2001 – "Lieutenant-Colonel Loysel"
- 2002 – "11 Septembre 2001"
- 2003 – "Capitaine Tezenas du Montcel"
- 2004 – "Chef d'escadron Arthus-Bertrand"
- 2005 – "Lieutenant-Colonel Flandre"
- 2006 – "Colonel Charles Cambre" (http://promocambe.free.fr)
- 2007 – "Colonel René Bondoux" (http://promo-bondoux.site.voila.fr)
- 2008 – "PARIS - BERLIN"
- 2009 – "Chef d'escadron Walter Rinckenberger"
Liens externes
- Présentation générale de l'ESORSEM et du cursus ORSEM par le Ministère de la Défense [1]
- Réunion associative des ORSEM [2]
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