- Denis Zachaire
-
Denis Zachaire (ou Denis Zecaire[1]) est le pseudonyme d'un alchimiste français du XVIe siècle (1510-1556), dont la véritable identité n'a pas encore été percée.
Sommaire
Biographie
Denis Zachaire, né en 1510, se présente comme « maître D. Zachaire, gentilhomme et philosophe guiennois » (gascon). Holmyard se pose la question : « Patronyme authentique ou sobriquet ? C'est un point que nous ne saurions trancher. » Il ajoute ceci : on attribue à Bernard le Trévisan une autobiographie « qui ressemble de si près à celle de Zachaire que nous sommes fondés à nous demander s'il ne s'agit pas là d'une fiction populaire imputée, à quelques variantes près, à plus d'un alchimiste. »[2]
Il est donc né en Guyenne, dans l'actuelle Aquitaine, avec Bordeaux comme capitale. Il fit de brillantes études au collège des Arts de Bordeaux, puis à la faculté de droit de Toulouse. Là, il se met à expérimenter l'alchimie, apprise auprès d'un maître à Bordeaux. Il fut demandé à Pau par le roi de Navarre (Henri II de Navarre) qui, vers 1545, lui promet 4000 écus pour avoir le secret de la transformation du cinabre en argent. Il est mort en 1556. Selon Mardochée de Delle, poète à la cour de Rodolphe II, il aurait été assassiné à Cologne par un domestique qui lui vola et son épouse et sa poudre de projection.
Alchimie
Son grand livre, Opuscule très excellent de la vraye philosophie naturelle des métaux (1567), raconte de façon quasi romancée la vie d'un alchimiste, son travail, ses espoirs, ses dépenses.
Denis Zachaire déclare avoir réussi la transmutation le jour de Pâques 1550 : « Il ne se passait jour sans que je ne regardasse d'une fort grande diligence l'apparition des trois couleurs [noir, blanc, rouge] que les philosophes ont écrit devoir apparaître avant la perfection de notre divine œuvre, lesquelles, grâce au Seigneur Dieu, je vis, l'une après l'autre, si bien que le propre jour de Pâques après, j'en vis la vraie et parfaite expérience sur l'argent vif échauffé dedans un creuset, lequel se convertit en fin or devant mes yeux à moins d'une heure par le moyen d'un peu de cette divine poudre. Si j'en fus aise, Dieu le sait, si ne m'en vantis je pas pour cela, mais, après avoir rendu grâce à notre bon Dieu, qui m'avait fait tant de faveur et grâce. »
Bibliographie
Œuvres
- Opuscule très excellent de la vraye philosophie naturelle des métaux (1567, 1ère éd. 1583) [1]
- D. Zecaire, Opuscule tres-eccelent de la vraye philosophie naturelle des metaulx, Édition critique, introduction et notes par Renan Crouvizier, Chrysopoeia, Collège de France, 1999, in-8° de 208 p.
- Vie de Denys Zecaire, alchimiste, ecrite par lui-même, éd. de Albert-Marie Schmidt, in Mesures, no 4, 15 octobre 1936, p. 151 sqq
Études
- Tenney L. Davis, The Autobiography of Denis Zachaire, in Isis, nov. 1925, vol. 8, 2 p. 287-299.
- E. J. Holmyard, L'Alchimie, trad. Arthaud, 1979, p. 264-270.
- Armand Lattes, Un alchimiste gascon : Denis Zachaire (1510-1556), Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, Série 18, Tome 5, Vol. 166, 5 décembre 2004, pp. 25-28.
- Renan Crouvizier, L'authenticité de l'opuscule attribué à maistre D. Zecaire, Chrysopoeia, n° I, Collège de France, 1995.
Notes et références
- http://catalogue.bnf.fr/servlet/autorite?ID=11929556&idNoeud=1.1&host=catalogue
- Eric John Holmyard, L'Alchimie, trad. Arthaud, 1979, p. 264, 272.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Naissance en 1510
- Décès en 1556
- Alchimiste français
- Alchimiste de la Renaissance
- Pseudo-alchimiste
Wikimedia Foundation. 2010.