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Décadrage
Un décadrage est un incident pouvant avoir lieu au cours d'une projection de film en 35 ou 70 mm.
En effet, ces formats de film possèdent plusieurs perforations par image. Lorsque l'on installe le film dans le projecteur, il faut s'assurer que l'on a bien une image entière durant le temps de projection (moment durant lequel la pellicule engagée dans le couloir de projection est fixe et la lumière passe, cf. Techniques de projection cinématographique).
Un décadrage se produit lorsque durant le temps de projection, l'image est décalée par rapport au cadre de projection. On a alors :
- soit une image coupée, et un grand noir en haut en bas : cas d'un décalage d'une perforation avec un film en 1,85:1 (voir l'article Format de projection) ;
- soit deux moitié d'images différentes à l'écran : le bas d'une image en haut de l'écran, et le haut d'une autre image en bas de l'écran, séparés par une bande noire ; deux images successives étant quasi identiques, on a l'impression que l'on a coupé l'image dans le sens de la largeur et qu'on a inversé les deux parties.
Le décadrage peut se produire :
- à l'assemblage du film à la réception (les films arrivent en bobines de 20 min qui sont scotchées bout à bout) : l'amorce ou une des bobines commence ou se termine par une image partielle (le film n'a pas été coupé au niveau d'une séparation d'image) ;
- au chargement du film : le projectionniste a mal aligné l'amorce avec le temps de projection ;
- lors d'une réparation : lorsque le film se casse, il est fréquent de devoir couper une ou quelques images abîmées, on peut alors introduire un décadrage si l'on ne coupe pas entre deux images.
Le décadrage a donc toujours lieu à un endroit où il y a un assemblage.
Réparation d'un décadrage
En général, un décadrage se repère lors de la première projection du film. Dans les salles uniques, il est relativement facile de surveiller un film à sa première projection ; lorsqu'un morceau de papier collant (scotch) passe dans le couloir de projection, il se produit un claquement caractéristique que l'on entend dans la cabine, on peut alors aller contrôler l'image. On peut corriger le décadrage en jouant sur une molette qui décale le mouvement de la croix de Malte par rapport à l'obturateur. On repère alors le décadrage en plaçant un bout de papier, entre les spires qui s'enroulent sur la bobine de réception.
Dans les cinémas ayant plusieurs salles, il y a en général une caméra vidéo située à côté du projecteur qui permet de surveiller les écrans depuis un seul endroit (caisse dans le cas de cinémas à caisse unique).
Dans le cas d'un enrouleur « classique », la réparation se fait lors du rembobinage : on ralentit à l'approche du morceau de papier, et on fait une inspection minutieuse pour repérer le scotch et refaire le collage, quitte à couper l'image partielle.
Dans le cas d'un enrouleur à plateaux, il n'y a pas de rembobinage. Lors de la seconde projection, on prépare un morceau de mousse. On enlève le repère en papier au moment où il se dégage (pour pas qu'il ne soit entraîné vers le projecteur), on repère le scotch problématique en surveillant l'image, et on place la mousse au niveau du scotch. Entre deux projections, on enlève la mousse, ce qui donne « du mou » et permet de dégager le morceau de pellicule incriminé, que l'on peut réparer et remettre en place, le reste de la pellicule restant enroulé.
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Catégorie : Technique cinématographique
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