- Colchicum
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Colchique
ColchicumColchique d'automne, Colchicum autumnale Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Liliopsida Sous-classe Liliidae Ordre Liliales Famille Liliaceae Genre Colchicum
L., 1753Classification phylogénétique Clade Angiospermes Clade Monocotylédones Ordre Liliales Famille Colchicaceae Parcourez la biologie sur Wikipédia : Colchicum est un genre de plantes herbacées vivaces de la famille des Liliaceae, ou des Colchicaceae selon la classification phylogénétique. Il comporte quelques 70 espèces. Le nom Colchicum est dérivé de Colchide, où la magicienne Médée habitait. La plus grand nombre d'espèces se rencontre dans les Balkans et en Asie mineure. Le colchique est également connu sous les noms 'safran bâtard', 'safran des prés' ou encore, de par sa grande toxicité, 'tue-chien'[1].
Sommaire
Description
Les colchiques sont des plantes à corme. Comme chanté dans la ritournelle Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été (chanson créée par la guide scout Francine Cockenpot, puis chantée par Francis Cabrel en 1977), les fleurs de la plupart des espèces apparaissent à l'arrière-saison. La plante disparaît ensuite jusqu'au printemps suivant, lorsque les feuilles ainsi que les fruits émergent (Filium ante patrem).
Quelques espèces cependant comme Colchicum bulbocodium Ker Gawl. des Alpes occidentales, Colchicum hungaricum Janka des Balkans et Colchicum luteum Baker d'Asie centrale - la seule espèce à fleurs jaunes - fleurissent à la fin de l'hiver parmi des feuilles déjà bien développées.
La plupart des espèces ont la partie inférieure du périanthe soudée en un long tube. Leurs fleurs, qui ressemblent à celles des crocus, possèdent 6 étamines (contre 3 pour le crocus).
Nomenclature
La nomenclature du genre Colchicum est actuellement extrêmement confuse.
Comme mentionné ci-dessus les feuilles et les fleurs de la plupart des espèces apparaissent à des saisons différentes.
- Les fleurs automnales de Colchicum autumnale, Colchicum lusitanum et Colchicum neapolitanum sont très semblables. Les feuilles printanières sont par contre très différentes.
- À l’inverse les feuilles printanières de Colchicum cilicium et Colchicum speciosum sont très semblables. Leurs fleurs automnales sont par contre différentes.
De nombreuses espèces ont ainsi reçu 2 ou 3 noms par différents auteurs et un même nom a été par ailleurs donné à des espèces différentes par ces mêmes ou d'autres auteurs.
Les phylogénies publiées par Vinnersten et Reeves [2] indiquent que les espèces à tépales entièrement libres, placées jusqu’il y a peu dans les genres Merendera - styles entièrement libres (environ 15 espèces) - et Bulbocodium - styles soudés sauf au sommet (2 espèces), doivent être (ré)intégrées dans le genre Colchicum. Les travaux les plus récents suggèrent en outre que le genre Androcymbium devrait également être intégré dans le genre Colchicum[3]. Androcymbium est un genre méditerranéen et africain comportant quelques 40 espèces, dont 2 existent en Europe :
- Androcymbium europaeum (Lange) K.Richt. (Espagne)
- Androcymbium rechingeri Greuter (Crète)
C'est à y perdre son latin !
Espèces à tépales soudés
Quelques espèces européennes
- Colchicum alpinum DC., - le Colchique des Alpes ; espèce miniature des Alpes occidentales, de Corse et d'Italie
- Colchicum autumnale L. (Syn. Colchicum multiflorum Brot.) - le Colchique d'automne ; répandu dans toute l'Europe moyenne. Les exemplaires à plus grandes fleurs d'Europe orientale sont appelés Colchicum pannonicum Griseb. & Schenk.
- Colchicum bivonae Guss., espèce méditerranéenne à grandes fleurs
- Colchicum corsicum Baker, espèce endémique de Corse proche de Colchicum alpinum
- Colchicum cupanii Guss., espèce méditerranéenne miniature dont les fleurs apparaissent parmi les jeunes feuilles
- Colchicum hungaricum Janka, espèce miniature des Balkans à floraison printanière
- Colchicum lusitanum Brot. (Syn. Colchicum tenorii), espèce d'Italie et de la péninsule ibérique, proche de Colchicum autumnale
- Colchicum neapolitanum (Ten.) Ten., espèce méditerranéenne proche de Colchicum autumnale qu'on rencontre notamment en Provence
- Colchicum parnassicum Sart., Orph. & Heldr. ex Boiss., espèce endémique des montagnes de Grèce
- Colchicum variegatum L., espèce miniature de Grèce et de Turquie, dont les tépales qui s’étalent en étoile présentent un fin motif en damier, un peu comme celui de la fritillaire pintade (Fritillaria meleagris).
Quelques espèces d'Asie mineure
- Colchicum baytopiorum C.Brickell, espèce miniature dont les fleurs apparaissent parmi les jeunes feuilles
- Colchicum bornmuelleri Freyn, espèce proche de Colchicum speciosum, à grandes fleurs en coupe à large gorge blanche et à tube émeraude. Les étamines sont brunâtres (jaunes chez Colchicum speciosum).
- Colchicum cilicicum Dammer, espèce légèrement parfumée très florifère
- Colchicum speciosum Steven, espèce à grandes fleurs résistant bien aux intempéries.
Espèces à tépales libres
Floraison printanière
- Colchicum bulbocodium Ker Gawl. - Syn. Bulbocodium vernum L., Colchicum vernum (L.) Stef. : Alpes occidentales et Carpates. La campanette, qui fleurit parmi les jeunes feuilles à la fonte des neiges, ressemble à un crocus.
- subsp. versicolor (Ker Gawl.) K.Perss. - Syn. Bulbocodium versicolor (Ker Gawl.) Spreng., Colchicum versicolor Ker Gawl. : Europe orientale. À plus petite fleur.
- Colchicum androcymbioideum (Valdés) K.Perss. – Syn. Merendera androcymbioides Valdés : endémique du sud de l’Espagne (Torre del campo)
- Colchicum soboliferum (Fisch. et C.A.Mey.) Stef. - Syn. Merendera sobolifera C.A.Mey. : Balkans et Asie mineure. Les cormes filles apparaissent au bout de stolons ; d'où son nom d'espèce.
- Colchicum trigynum (Adams) Stearn - Syn. Merendera trigyna (Steven ex Adams) Stapf, Merendera caucasica M.Bieb. : Balkan, Asie mineure
- Colchicum kurdicum Stef. - Syn. Merendera kurdica Bornm. : Asie mineure
- Colchicum robustum (Bunge) Stef. - Syn. Merendera persica Boiss., Merendera hissarica Regel : Asie mineure et Asie centrale.
Floraison automnale
- Colchicum montanum L. - Syn. Merendera montana Lange, Merendera pyrenaica (Pourr.) P. Fourn. : Pyrénées centrales et péninsule ibérique. Les feuilles canaliculées apparaissant en fin de floraison.
- Colchicum atticum Spruner ex Tommas - Syn. Merendera attica (Spruner ex Tomm.) Boiss. & Spruner, Merendera rhodopaea Velen. : endémique de Bulgarie et de Grèce
- Colchicum filifolium (Cambess.) Stef. - Syn. Merendera filifolia Cambess. : région méditerranéenne occidentale, à feuilles filiformes ; très rare et protégée en France : littoral des Bouches-du-Rhône (Côte Bleue)
Photos d’autres espèces
Sélections horticoles
Cultivars
- Il existe des sélections de Colchicum autumnale à fleurs doubles (‘Pleniflorum’), blanches simples (‘Album’) et doubles (‘Albumplenum’), et vineuses (‘Atropurpureum’).
- Colchicum speciosum 'Album' est une sélection à fleurs blanches en forme de tulipe et à tube émeraude.
Hybrides
- Colchicum agrippinum hort. ex Baker, est un hybride très ancien de formule probable Colchicum autumnale × Colchicum variegatum. C. agrippinum a des fleurs plus claires et à motif en damier moins marqué que celles de C. variegatum. Il fleurit plus tôt et est plus rustique que ce dernier.
- Colchicum byzantinum Ker Gawl. (Syn. Colchicum autumnale 'Major'), est un taxon stérile très florifère, connu depuis le XVIIe siècle, qu'on met souvent fleurir 'à sec' sur une tablette de fenêtre. On considère actuellement que c'est un hybride de formule probable Colchicum autumnale × Colchicum cilicicum. C. byzantinum, qui ressemble à C. cilicicum, fleurit plus tôt que cette dernière. Les fleurs sont d'un rose lilacé plus clair que celles de C. cilicum. Les stigmates rouge pourpré dépassent à peine les étamines, dont les anthères jaunes sont disposées verticalement. Chez C. cilicum les stigmates pourpres dépassent largement les étamines, dont les anthères sont disposées horizontalement.
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- 'Album' est une sélection à fleurs blanches avec une pointe de rose.
- Les hybrides à grandes fleurs, comme 'Lilac Wonder' et 'Giant' sont issus de croisement entre principalement Colchicum bivonae Guss. et Colchicum speciosum Steven.
- 'Waterlily' - à fleur double ressemblant à un nymphéa miniature - a été obtenu au début du XXe siècle en pollinisant Colchicum speciosum 'Album' par du pollen de Colchicum autumnale 'Alboplenum'[4].
Toxicité et usage thérapeutique
Aux pages 624 et 625 du tome troisième du Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle[5] on peut lire :
Toutes les parties de cette plante ont une odeur plus ou moins forte & qui cause quelquefois des nausées. La racine excite la salive & la fait paroître un peu amere : prise intérieurement elle est un poison ; car elle gonfle comme une éponge dans la gorge & dans l’estomac, en sorte qu'elle suffoque : on éprouve en même temps une pesanteur & une chaleur considérables autour de l'estomac, un déchirement dans les entrailles, des démangeaisons par tout le corps ; on rend du sang par les selles avec des morceaux de la racine même : indépendamment de l'émétique, l'usage du petit lait & des lavemens adoucissans & émolliens sont très-salutaires en pareil cas.
Le colchique pris intérieurement est, comme nous venons de le dire ci-dessus, un poison très-violent; mais comme les plus grands poisons peuvent devenir de grands remedes, quand ils font maniés comme il convient, celui-ci paroît être à présent dans ce cas. C'est à M. Stork, Médecin à Vienne en Autriche, que nous sommes redevables d'avoir découvert les vertus médicinales du colchique. Cet habile Médecin digne de la reconnoissance de tous les hommes, après avoir reconnu les effets du colchique, par des épreuves faites sur lui-même, a découvert que la racine de cette plante à la dose d'une once dans une livre de vinaigre, qu'on réduit ensuite en oxymel, peut être prise intérieurement sans danger ; & que cet oxymel est un des plus puissans diurétiques qu'on puisse employer. M. Stork a guéri avec ce remede, & comme par miracle, plusieurs hydropisies qui paroissoient désespérées. La dose d'oxymel de colchique est d'un gros, une ou plusieurs fois par jour, suivant les cas, dont le Médecin est seul en état de juger. La Dissertation que M. Stork a publiée à ce sujet a été traduite en François. M. Haller dit que l'onguent de colchique n'a pas réussi en Angleterre.
La mort peut subvenir jusqu'à 10 jours après l'ingestion[1].
La colchicine
Article détaillé : Colchicine.La plante entière produit un alcaloïde très toxique, la colchicine qui possède des propriétés mutagènes et antimitotiques (qui bloque les mitoses).
La colchicine, dont l'indice thérapeutique est étroit, est utilisée :
- comme médicament dans les crises aiguës de goutte
- en homéopathie dans les douleurs erratiques[6]
- comme réactif, par exemple pour déterminer les caryotypes
En horticulture, la colchicine est utilisée comme agent mutagène pour modifier génétiquement des plantes, sans insertion de gènes étrangers, afin de produire au hasard de nouvelles variétés parmi les sujets viables produits. C'est un moyen de doubler ou quadrupler le nombre de chromosomes (polyploïdie). Ce type de molécule pourrait éventuellement jouer dans la nature un rôle en produisant de nouvelles variétés, voire de nouvelles espèces, mais les mutations induites par cette molécule sont rarement viables.
La démécolcine est une molécule proche de la colchicine, mais n'est guère utilisée de nos jours. Le thiocolchicoside (Coltramyl®, Miorel®), un dérivé semi-synthétique, est utilisé comme myorelaxant.
Divers
- Les Colchiques est un poème de Guillaume Apollinaire, rendant hommage à la beauté venimeuse de la fleur.
- Colchiques, mon Amour est une chanson de RoBERT.
Notes et références
- ↑ a et b Annuaire des plantes toxiques - Le Colchique
- ↑ A. Vinnersten & G. Reeves. Phylogenetic relationships within Colchicaceae. Amer. J. Bot. 90:1455-1462, 2003
- ↑ J. Manning, F. Forest, A. Vinnersten. The genus Colchicum L. redefined to include Androcymbium Willd. based on molecular evidence. Taxon, 56 (3): 872-882, 2007 - ISSN: 00400262
- ↑ Royal Horticultural Society : Parentage de Colchicum 'Waterlily'
- ↑ Jacques Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle (4e édition), 1791, Bruyset Frère, Lyon.
- ↑ Guide éthnobotanique de Phytothérapie, Gérard Ducerf, Editions Promonature, 2006
Sources
- Paul Schauenberg, Les plantes bulbeuses, Delachaux & Nestlié, 1964
- L. Jellito & W. Schacht, Hardy Herbaceous perennials, Volume I, Timber Press, 1995 - (ISBN 0-88192-159-2)
- John E Bryan, Bulbs (revised edition), Timber press, 2002 – (ISBN 0-88192-529-2)
- Réginald Hulhoven, Les bulbes rustiques à floraison automnale, Les Jardins d'Eden, 15: 88-95, 2002
Liens externes
- Référence Flora of Pakistan : Colchicum (en)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Colchicum (fr)
- Référence ITIS : Colchicum L. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Colchicum (en)
- Référence GRIN : genre Colchicum L. (en)
- Royal Botanic Gardens, Kew World - Checklist Series: Merendera.
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