Château de Normanville

Château de Normanville
Château de Normanville
Début construction 1737
Fin construction 1742
Propriétaire initial Jean Fiquet
Coordonnées 49° 41′ 46″ N 0° 34′ 34″ E / 49.696152, 0.5760149° 41′ 46″ Nord
       0° 34′ 34″ Est
/ 49.696152, 0.57601
  
Pays Drapeau de France France
Région Haute-Normandie
Département Seine-Maritime
Commune Normanville

Le château de Normanville est un ancien château français situé à Normanville en Seine-Maritime, construit à la fin du XVIIe siècle et aujourd’hui en ruines.

Sommaire

Historique

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L’histoire du château commencerait à Tôtes, ville d’arrêt des Anglais débarqués de Dieppe et se rendant à Paris (c’est là-bas que se trouve l’Auberge du cygne). Un riche homme d’affaires anglais tombe malade à l’auberge « L’Écu d’Orléans ». Un valet d’écurie nommé Jean Fiquet le soigne avec un tel dévouement que l’Anglais lui lègue tous ses bagages et leur contenu s’il il vient à mourir. L’homme meurt au bout de quelques jours, et le valet hérite de ses effets. Les valises, remplies de bank-notes et de valeurs, font sa fortune.

À cette même époque, Charles-François de Pestel, dernier descendant direct des De Normanville est le seigneur du domaine de Normanville. L’homme, comme tous les seigneurs de cette époque, croule sous les charges imposées par Louis XIV et doit se résoudre à vendre la terre de ses ancêtres. Jean Fiquet, qui veut profiter de sa nouvelle situation en fait l’acquisition en 1735. La terre seigneuriale ennoblissant qui la possède, Jean Fiquet devient alors Seigneur et Marquis de Normanville.

Au moment du rachat des terres, l’ancien château, ou manoir de Normanville, tombe en ruines. Jean Fiquet décide de le raser et d’en faire construire un nouveau. La construction débute en 1737 et est complétée par deux annexes en 1742. Jean Fiquet meurt à Rouen le 11 juin 1775 en son hôtel de la place Saint-Ouen à l’âge de 82 ans. Son corps est rapatrié à Normanville et inhumé dans la crypte de la chapelle qu’il a fait bâtir. Sa femme, Marie-Thérèse-Marquet meurt le 15 décembre de la même année et son corps est déposé près de celui de son mari.

Architecture

La demeure est richement construite. Des fondations solidement établies sur deux sous-sols, des murailles faisant presque un mètre de large… Les briques furent faites sur place avec grand soin, laissant la place pour un étang dans le parc. De belles pierres blanches taillées et une ligne soigneusement observée pour l’extérieur. Cependant, il n’y a pas d’ornements inutiles. Sauf peut être une pendule, sur la façade sud du château, qui est à l’époque, signe de richesse et de puissance. L’intérieur est paré de belles boiseries, de riches peintures et la rampe de l’escalier de marbre est faite par l’un des plus grands forgerons de Rouen. Les plaques et les marbres des cheminées (dis en tout) sont de véritables œuvres d’art. L’ensemble est réalisé dans de remarquables proportions.

Par la suite, au nord, au sud et de chaque côté du château, il fait tracer de magnifiques avenues plantées d’arbres bien choisis (tilleuls, hêtres, forêt de chênes…) pour donner plus d’ampleur à son habitation. L’avenue des tilleuls, au sud, est traversée par une futaie à la hauteur de la grille. L’ensemble forme alors un vaste T, ce qui fait appeler le château de Normanville, le Château du T. Le château et ses dépendances seront de 1740 à 1775 à leur apogée.

Chapelle

Histoire

Existaient deux chapelles sur les terres du domaine de Normanville, dans la campagne, à distance du château : la chapelle Saint-Eloy, vers Bennetôt, et la chapelle Saint-Nicolas, au hameau de Beauquesne. Le dernier titulaire de ces chapelles fut l’abbé François De-La-Porte. Lorsqu’il arrive de Vîsmes (diocèse d’Amiens), il ne trouve que les ruines des chappelles, vraisemblablement détruites sur ordre de Charles-François de Pestel[1].

Jean Fiquet ordonne alors la construction, à proximité du château, d’une chapelle. L’union des deux chapelles est alors proclamée dans une conclusion de jugement du cardinal Saulx Tavannes[2]. C’est l’abbé Feuillolay qui bénit la nouvelle chapelle. La date exacte a disparu, mais il semblerai que la bénédiction ait eu lieu dans les premiers jours de juin 1741.

Architecture

À la demande de Jean Fiquet, c’est une chapelle « dont la couverture est faite d’ardoise et de plomb ». L’intérieur est orné de boiseries en chêne de Hollande, de menuiseries en arc-boutant. Une crypte est creusée sous toute la surface de la chapelle, pour permettre, plus tard, d’enterrer la famille dans un seul et même lieu.

Le chœur de la chapelle est agrémenté d’un triptyque avec en son milieu, un tableau représentant la crucifixion. De chaque côté de l’autel son peintes les armes du Seigneur Ecuyer Fiquet Marquis de Normanville. Derrière se trouve une sacristie et un bénitier est à l’entrée. Au-dessus de la sacristie Jean Fiquet fait aménager les appartements pour le prêtre en fonction, ce qui facilitera les offices.

Notes et références

  1. Jean Fiquet, apprenant le départ du prêtre pour sa ville d’origine, lui écrit la lettre qui suit le 20 avril 1739 :
    « Monsieur, depuis trois ans que j’ay acquis la terre de Normanville, et que j’y fais 4 à 5 mois de séjour par an avec ma famille, j’ai senty les incommodités de l’éloignement de l’Église ; je prents la party de faire réédifier les chapelles qui sont détruites, et dont vous êtes le titulaire, et même de me faire autorisé à ce qu’elles soient réunies et translatées dans une chapelle que je me propose d’establir près du nouveau Manoir Seigneurial, dépendant du fief auquel le patronage des dites Chapelles est attaché. Je veux espérer que cela ne pourra pas blesser, n’y votre conscience, n’y vos intérêts, et être persuadé que vous trouverez ma proposition raisonnable… . Si je puis vous rendre quelque service dans le pays, vous pouvez compter sur moy…. »
    Ce à quoi l’abbé De-La-Porte répond le 1er mai 1739 :
    « Il n’y a rien que je puis vous refuser, estant Seigneur de la paroisse, et vous n’avez qu’à commander, et l’on doit vous obéir dans les choses que l’on puis faire… Pourvu que Messieurs les curez de Normanville ne s’oppose pas à cela, et qu’ils ne puisse pas me faire d’affaire, je consent à tout ce que vous souhaitez… En un mot je vous fais le maistre de tout dans l’espérance, que si j’avais besoin de votre protection, sur qui je compte, je vous trouverais dans l’occasion, estant, monsieur, et à tout ce qui vous appartient, Votre très humble et obéissant serviteur.
    Signé : De-La-Porte, à Vismes-Picardie »
  2. « …. Le tout vu et considéré, nous avons uni, et unissons les deux Titres des dites Chapelles détruites, pour n’en composer qu’Une seule, sous l’invocation de saint Nicolas et de saint Eloy, lequel titre nous avons transféré et transférons à l’autel de la dite nouvelles chapelle du manoir seigneurial de Normanville, où le chapelain titulaire sera tenu d’acquitter deux messes par semaine, l’une le dimanche, l’autre à un jour de Feste, s’il s’en rencontre dans la semaine, si non, un autre jour, à condition que la messe qui se dira le dimanche, ou festes, ne sera point dite à l’heure de la messe paroissiale. Donné à Rouen en notre palais archiépiscopal, le treizième jour de mars mil sept cent quarante et un. »

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Château de Normanville de Wikipédia en français (auteurs)

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