Chronique sociale

Chronique sociale

La Chronique Sociale est une maison d'édition de sciences humaines et un centre de formation créé en 1892 par Marius Gonin et Victor Berne.

Sommaire

Historique

Fondation de la Chronique sociale

La Chronique sociale fut fondée le 20 novembre 1892 par Marius Gonin, alors secrétaire de rédaction de La Croix de Lyon et Victor Berne, rédacteur en chef de La Croix du Rhône, sous le nom Chronique Sociale de France.

Les deux fondateurs ont l’idée de publier une feuille mensuelle de seize pages destinée aux comités de propagandes, elle parait pour la première fois sous le nom La Chronique des Comités du Sud-Est.

Dès lors, les deux hommes décident de diffuser la doctrine définie par l’encyclique Rerum Novarum, promulguée par le pape Léon XIII. Liée à la condition ouvrière, elle propose une charte sociale condamnant la bourgeoisie et contestant le libéralisme économique.

Alors, la Chronique Sociale s’intéresse particulièrement à la formation par les Cercles d’études, réunissant les personnes voulant approfondir un thème donné. Le succès arrive rapidement et dès 1901, 65 cercles réunissent 2 630 adhérents dans tout le sud-est de la France.

L’un des éléments les plus importants de la fondation de la Chronique Sociale est la création par Adéodat Boissard, alors professeur de droit en législation ouvrière, Henri Lorin, polytechnicien, et Marius Gonin des Semaines sociales. Les premières universités d’été étaient alors créées, réunissant des militants de toute la France sur un thème d’actualité. L’expérience s’étend rapidement en Europe puis en Afrique du Nord, au Canada et en Amérique latine.

D’autres initiatives de formations continuent de voir le jour dans le sillage des Chroniques Sociales de France, ainsi est fondée l’École normale ouvrière en 1930, dispensant pendant une quinzaine de jours une formation « théologique, juridique, économique et sociale » aux militants ouvriers. Dans le but de pallier les manques de formation des animateurs, est créé dès 1895 le secrétariat social, comprenant quatre services : documentation, bibliothèque, dossier de travail et des conférences. La maison d’édition quant à elle apparaît véritablement en 1920 dans le but de publier dans un premier temps les comptes rendus des Semaines Sociales ainsi que des Groupes d’études. Le premier ouvrage alors publié est Principes et action du catholicisme social, qui n’est autre que le compte rendu des semaines sociales de 1919. Très vite, l’activité d’édition s’accélère avec la publication de cours, de brochures et les premiers livres d’auteurs.

Toutefois, l’activité de la Chronique Sociale ne s’arrête alors pas à l’édition et à la formation, ainsi en 1917, 430 jardins ouvriers sont créés dans la région lyonnaise, une section d’éducation féminine ainsi que des cours professionnels et la fondation d’une Ligue Sociale des acheteurs sont également créés.

La politique sociale est alors fondatrice de la Chronique Sociale, ainsi elle se voit participer activement aux créations de la Jeunesse agricole Chrétienne et donne un appui à la CFTC. Créée en 1919, cette dernière dispose à Lyon d’un local et d’un permanent mis à disposition par la Chronique jusqu’en 1923, date de l’ouverture d’une maison des syndicats chrétiens.

En 1937, Marius Gonin décède, il a alors créé le Secrétariat du Sud-Est, les Groupes d’Études, les Semaines sociales et les prémices de la maison d’édition.

La guerre et l’œuvre de Joseph Folliet. (1937 à 1964)

Joseph Folliet prend la suite de Marius Gonin, il dirigera pendant près d’un quart de siècle la maison, de 1937 à 1964 et restera présent jusqu’à sa mort en 1972

Militants depuis 1923 à la Fédération des groupes d’études du Sud-Est où il rencontra Marius Gonin, il adhère ensuite à la Jeune République et la Jeunesse syndicale chrétienne. Journaliste de métier, il travaille comme secrétaire général de la revue Sept et comme secrétaire de rédaction de Temps présent. Il participe également à la création de Témoignage chrétien en 1944 puis de La Vie catholique illustrée l’année suivante.

Lors de son service militaire en Tunisie, il rédige une thèse de philosophie, Le droit de colonisation, et une seconde de sciences sociales, L’information moderne et le droit à l’information.

Il publie alors à la Chronique Sociale plusieurs ouvrages de formations, de société et sur la conscience chrétienne.

Avant la Seconde Guerre Mondiale, la Chronique Sociale est une fervente résistante au Franquisme et au Nazisme, dénonçant la « terreur totalitaire » et réfutant la prétendue supériorité de la race aryenne. Elle n’hésite pas non plus à venir en aide aux juifs persécutés, diffusant les déclarations d’évêques sur les persécutions antisémites et les déportations de masse. Alors que la Gestapo s’installe tout prêt de ses locaux, la Chronique continue sa tâche d’information dans la clandestinité. Quant à Joseph Folliet, il fut mobilisé et fait prisonnier et revint à Lyon en 1942 et devient secrétaire général des Semaines sociales.

Après la guerre, le Secrétariat Social entreprend de venir en aide aux victimes du conflit, créant dès 1944 un service de renseignement juridique pour aider les sinistrés ainsi qu’un centre d’information familial avec l’aide de la Croix-Rouge.

Cette période est également celle d’un nouvel élan pour le secteur édition avec la création d’une collection Savoir pour agir où paraissent de nombreux ouvrages de société. C’est à cette époque que l’édition se tourne vers les sciences humaines, pour ne plus jamais s’en éloigner.

La modernisation de la Chronique Sociale (1964 à nos jours)

À partir de 1973, Charles Maccio, permanent de la JOC puis de la CFDT Rhône-Alpes, reprend la direction de la Chronique Sociale.

Il donnera son indépendance à la Chronique Sociale vis à vie de l’Église dans les mouvances de l’évolution du syndicalisme chrétien et la création de la CFDT. Il cesse alors de solliciter l’Imprimatur dès son premier livre et ne renouvelle pas la présence d’un aumônier proposée par l’Évêché.

Dans sa suite, André Soutrenon prendra la gérance de la maison d’édition et continuera la modification de la ligne éditoriale dans le but de prendre en compte l’évolution de la société. À cette période, la Chronique Sociale est également désertée par ses héritiers, il faut alors trouver une solution pour éviter de la voir disparaître. L’association crée en 1969 devient alors actionnaire majoritaire de la SARL Chronique Sociale. Un conseil d’administration se retrouve alors tous les mois dans le but de réfléchir et de statuer sur les différentes propositions. Une fois par an, les salariés de la Chronique Sociale sont invités à une séance du conseil d’administration dans le but de leur donner la parole et de répondre à leurs propositions. Une assemblée générale est également convoquée tous les ans, le budget y est alors voté.

Ainsi, les éditions Chronique Sociale, après avoir été une structure de l’Église réformatrice sont aujourd’hui une société anonyme sous tutelle à 99% (le pourcentage restant étant à la charge du gérant) de l’association Chronique Sociale, responsable du secteur formation.

Bibliographie

La Chronique sociale de 1892 à nos jours, Chronique sociale.


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Chronique sociale de Wikipédia en français (auteurs)

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