- Cercles des jeunes naturalistes
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Les Cercles des jeunes naturalistes (CJN) est un organisme à but non lucratif d'origine québécoise œuvrant à l'interprétation et à la découverte des sciences de la nature et à la sauvegarde de l'environnement depuis bientôt 80 ans.
Sommaire
Historique
Fondé officiellement le 27 février 1931 par le Frère Adrien Rivard des Frères de Sainte-Croix, l’organisme (CJN) a d’abord été soutenu par la Société Canadienne d’Histoire Naturelle[1]. Cette société, instaurée en 1923 par le Frère Marie-Victorin, avait pour objet; l’étude et la vulgarisation des sciences naturelles au Canada, le développement des travaux de recherches ainsi que l’établissement de rapports scientifiques entre les naturalistes canadiens et étrangers[2]. Dès leurs débuts, les CJN ont été présentés par Marie-Victorin comme un «cadre» à l’intérieur duquel des liens pouvaient être tissés entre les écoliers et les écolières et les membres de la SCHN[3]. La relation entre les deux organismes s’est officialisée en 1946 alors qu’étaient publiés les nouveaux règlements de la constitution de la SCHN. On y stipulait, entre autres, que les CJN formaient une filiale de la Société et que ses buts étaient[4];
- stimuler et diffuser l’étude des sciences naturelles,
- développer chez les jeunes l’initiative et l’esprit d’observation,
- favoriser la protection de nos ressources naturelles, l’embellissement de la propriété et l’amour du sol.
Il semblerait que les membres de la SCHN aient toujours accordé une grande liberté aux cercles. Néanmoins, en mars 1957 la commission des CJN a enclenché des démarches dans le but de s’affranchir de la SCHN. Le 29 octobre de la même année l’organisme acquit enfin son autonomie et devint officiellement une organisation sans but lucratif. Ce statut restera inchangé jusqu’à nos jours. Le CJN semble avoir joué un rôle considérable quant à l'enseignement des sciences dans les écoles du Québec. En effet, avant 1964, c’est-à-dire jusqu’à ce que l'État ne développe un réseau d'éducation public et que s’amorce la laïcisation de l'éducation, les commissions scolaires de la province étaient à même de créer leurs propres programmes et manuels desquels les sciences de la nature étaient, dans bien des cas, exclues ou marginalisées. En ce sens, les cercles de jeunes naturalistes (créés presque exclusivement en milieu scolaire avant 1970) sont apparus comme « l'une des rares réponses du système éducatif aux multiples appels en faveur de réformes» qu’ont lancés certains intellectuels de l’époque, entre autres, Marie-Victorin et André Pouliot[5].
On note que les cercles étaient très populaires auprès des communautés religieuses féminines. Celles-ci auraient d’ailleurs contribué à l’essor du mouvement (lequel comptait plus de 30 000 membres durant les années 1960). L’ampleur des CJN allait, cependant, diminuer considérablement au cours de la décennie suivante. De nombreux changements au sein de la société québécoise, dont la création du Ministère de l’Éducation et, plus précisément, la laïcisation du système scolaire ainsi que la refonte de ses programmes (surtout dans le domaine de l'enseignement des sciences), porteraient un coup dur au mouvement[6]. En effet, à partir de 1970 on ne dénombre plus qu’une centaine de cercles actifs au Québec. Ce chiffre restera plutôt stable jusqu’à nos jours. Depuis sa fondation, l’orientation des CJN est restée sensiblement la même. Le siège social des CJN du Québec est situé dans l’édifice administratif du Jardin Botanique de Montréal.
Mission
- Initier les jeunes à l’observation, à l’étude et à la conservation des ressources naturelles de leur milieu
- Entraîner les jeunes à la recherche personnelle, au travail d’équipe, à la méthode scientifique
- Inculquer aux jeunes une discipline personnelle, le sens du civisme et le respect de la nature
- Initier les jeunes à communiquer au sein d’un groupe
- Orienter, soutenir, assister et former les bénévoles/animateurs de Cercles
- Donner des notions de bonne nutrition, initier les jeunes aux loisirs sportifs scientifiques
- Encourager le loisir scientifique dans le but de rendre les sciences naturelles plus attrayantes aux yeux des jeunes
- Faire connaître aux jeunes les beautés et richesses de la nature
Services
Les CJN sont un organisme de service :
- Ateliers
- Animations
- Jeux et activités éducatives
- Publications scientifiques diverses
- Bibliothèque de livres scientifiques au Secrétariat national
- Tenue de kiosques d’information se rapportant aux sciences de la nature et sur l’environnement
Effectifs
Les CJN comptent des Cercles organisés dans des écoles primaires et secondaires, des services de garde en milieu scolaire, des maisons des Jeunes, des centres communautaires, des centres hospitaliers, dans des cercles familiaux, des cercles d’adultes, des membres individuels et des abonnés à la revue « Les Naturalistes ».
Personnalités
Liste de personnalités qui ont marqué le CJN depuis sa fondation jusqu’à nos jours.
- Frère Adrien Rivard (1890-1969): Fondateur des CJN et Directeur général de l’organisme de 1931 à 1947.
- Ovila Fournier: directeur de l'organisme de 1947 à 1954.
- Frère Marie-Victorin (1885-1944): Il fut président de la Société Canadienne d’Histoire Naturelle (1925-1940) ainsi que Directeur et fondateur de l’Institut et du Jardin Botanique de Montréal. Il est aussi l'auteur de la Flore Laurentienne(1935).
- Sœur Marie Jean-Eudes (1897-1978): Membre de la direction des CJN (1945-1963) et auteure d’un mémoire de maîtrise intitulé La flore de Rawdon (1943).
- Marcelle Gauvreau (1907-1968): Secrétaire adjointe (1933-1936) et Chef du secrétariat (1938-1950) des CJN. Auteure d’un mémoire de maîtrise intitulé Les algues marines du Québec (1939).
- Dollard Sénécal (1912-2002): Membre de la Direction générale des CJN (1954-1976).
- Laure Bouchard: Présidente du conseil d’administration des CJN (1997-2001, 2009-2011), directrice-générale (1996-2000, 2003-2009 et 2010-), trésorière (2001-2006) et secrétaire depuis 2011. Instigatrice des cercles familiaux.
Logos d'hier à aujourd'hui
Bibliographie
Pierrick Malissard, « Les cercles des jeunes naturalistes : ampleur et nature du mouvement, 1931-1971 », dans Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 50, no 1, 1996, p. 3-27 [texte intégral (page consultée le 12 juillet 2011)].
Lien externe
Lien interne
Articles connexes
Notes et références
- Société Canadienne d’Histoire Naturelle
- http://www.archives.uqam.ca/expositions/eveil/pages/SCHN/pdf/SCHN_003.pdf Voir la Constitution de la SCHN:[
- Marie-Victorin, Frère, « Tract n°1 », Bibliothèque des Jeunes Naturalistes Tracts n° 1 – 50, Montréal, Société Canadienne d’Histoire Naturelle, 1938, (1-3)].
- Jean-Eudes, Marie, Les Cercles des Jeunes Naturalistes Pages d’histoire, Éditions Sainte-Anne, Lachine,1981, 96
- Malissard, Pierrick, «Les cercles des jeunes naturalistes, ampleur et nature du mouvement, 1931-1971», Revue d’histoire de l’Amérique française, Vol. 50, num.1, été 1996, 25.
- (Malissard 1996, 9)
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