Bruno Dubroqua

BLACK ICEBERG,JOKULSARLON ©2009BrunoDubroqua

Bruno Dubroqua est un photographe français né en 1967. Il exerce tout d'abord la profession de styliste puis de designer - décorateur. Il se tourne vers la photographie à partir de 2002 avec la rencontre du film Polaroid 665 qui par sa spécificité chimique et par son côté aléatoire laisse libre cours à son imaginaire et devient son unique support d'expression.

Sources d'inspiration

Pour ce qui est de la photographie, Bruno Dubroqua cite l’œuvre d'Ansel Adams comme étant l’excellence qui lui a le plus donné l’envie de se diriger vers le paysage. Son travail se compose essentiellement de photographies en noir et blanc à l'atmosphère à la fois intimiste et sombre. Le grain, l’esthétique générale de ses photographies forment une référence constante aux origines du médium et particulièrement à l'époque pictorialiste que l'on peut retrouver notamment dans l'œuvre d'Edward Steichen.

Thèmes

Parmi les thèmes récurrents qui se dégagent de l’œuvre de Bruno Dubroqua, on peut citer l'abandon, l’absence, la solitude. Ses photographies mettent souvent en scène des terres vierges de toute présence humaine, des environnements industriels abandonnés ; ou encore une route ou un chemin fendant un paysage.

Analyse de l'Œuvre

Une Esthétique de la réalité?

Ce qui est avant tout caractéristique du travail de Bruno Dubroqua, c’est son rapport à la "réalité". Depuis ses premiers clichés, ses photographies n’ont eu de cesse d’illustrer un certain désir de détachement de celle-ci. Il y a, chez Bruno Dubroqua, une vraie volonté de brouiller les pistes, autant par l'inexistence de références temporelles que par le traitement particulier de ses images qui est devenu sa signature. Ce contre-champ temporel livre alors ce qu'il a de plus précieux : l'effort qu'il exige de notre conscience. Ses paysages nous interrogent sur le sens et la beauté de ce que nous bâtissons et nous vivons.

Le processus de développement joue un rôle capital dans l’œuvre de Bruno Dubroqua. Une grande partie de ses tirages sont marqués par des altérations. Ce procédé d'altération de l’image évoque le temps, la décomposition, l’avancée inexorable vers la destruction et, dissimule parfois une partie de la scène représentée (souvent les bords du cadre). Ces "accidents" provoqués lors du développement se font représentation de la présence du passé dans le présent, de la perte de l’impression vécue, du manque, de la fragilité du souvenir.

De plus, l’apparition de tâches, et d'accidents volontaires sur le négatif forme comme des strates faisant partie elles-mêmes de la photographie et ses procédés techniques. Dans une grande partie de ses œuvres, cette mise en abyme en filigrane de la photographie dans la photographie reflète sa vision de son outil et de son art comme un « mensonge », comme une illusion. Cette esthétique des tirages de Bruno Dubroqua éloigne les scènes représentées de la réalité et de l’anecdotique pour les ancrer dans une fiction "hors du réel et hors du temps".

Distinctions

• 2004, Grand prix d'auteur du Festival Européen de la Photo de Nu

Publications

• Regard sur le Corps (Catalogue, 2005).

Liens externes

• http://www.brunodubroqua.com.
• http://www.pola665.com.
• [1] Sur le site de l'agence Révélateur.

• Portail de la photographie