- Tōru Hashimoto
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Tōru Hashimoto (橋下 徹, Hashimoto Tōru?) est un avocat japonais, une vedette de la télévision et le gouverneur de la préfecture d’Osaka de 2008 à 2011.
Sommaire
Biographie avant l’entrée en politique
Toru Hashimoto est né le 29 juin 1969 à Tokyo. A la mort de son père, sa famille vint s’installer à Osaka alors qu'il était encore à l'école primaire. Il semble que ce furent des années pénible dans un quartier difficile[1].
Hashimoto fut membre de l’équipe de rugby du Lycée Préfectural Kitano (大阪府立北野高等学校?), une école prestigieuse d’Osaka, et ils remportèrent plusieurs fois le championnat régional d’Osaka. Hashimoto est licencié en Sciences politiques et économiques de l’Université Waseda (1994). Quelques mois après être sorti de son université, il passa le concours d’entrée au barreau, un concours extrêmement sélectif au Japon. Il ouvrit son cabinet en 1998[2]. Après être apparu dans plusieurs programmes de télévision du Kansai, Hashimoto rejoignit l’équipe de la célèbre émission Gyōretsu no Dekiru Hōritsu Sōdanjo (行列のできる法律相談所?, « Le Centre de Conseils judiciaires pour lequel on fait la queue »), où sa faconde et son humour purent se déployer et firent de lui une vedette du petit écran[3].
Hashimoto est marié ; il a trois fils et quatre filles.
Controverses
Dans un pays où le sujet est parfois tabou, il a appelé pour que le Japon s’arme de la bombe atomique[4].
En 2007, Hashimoto a critiqué lors d’un programme télévisé la stratégie des avocats de la défense d’un assassin lors d'un procès célèbre, et il a appelé le public à pétitionner et demander une punition pour eux. Plus de 4 000 personnes écrivirent à l’Association professionnelle des avocats du Japon demandant que l’on sanctionne ces avocats[5]. Ceux-ci intentèrent un procès contre Hashimoto. En première instance et en appel, il fut condamné à dédommager les plaignants[6].
Election de 2008
Suite à la décision surprise de Fusae Ohta de ne pas se présenter pour un troisième mandat à la tête de la préfecture, les différents groupes politiques d’Osaka s’agitèrent pour trouver et présenter des candidats. Après son refus initial et des tergiversations, Hashimoto accepta l’offre et le soutien du Parti Libéral-Démocrate et du Nouveau Komeito.
Aidé par sa notoriété télévisuelle, son dynamisme et son allant, Hashimoto remporta une victoire éclatante, avec presque le double des voix du second à l’élection, Sadatoshi Kumagai, soutenu lui par le Parti Démocrate du Japon[4].
A 38 ans, il était alors le plus jeune gouverneur de préfecture du Japon.
Idées et réalisations politiques
Toru Hashimoto est un homme politique populiste médiatique, qui aime à se présenter comme un homme du peuple à la parole libre, partisan du changement rencontrant l'opposition des fonctionnaires et des hommes politiques professionnels. En cela, il suit le modèle de Shintarō Ishihara, le gouverneur de Tokyo, ou de Hideo Higashikokubaru, l'ancien gouverneur de la Préfecture de Miyazaki. On l’a également comparé à Junichiro Koizumi et Ichiro Ozawa pour sa capacité charismatique à rassembler autour de lui, en dehors des structures politiques préexistantes, un groupe de fidèles prêts à défendre ses objectifs[7].
Hashimoto est un fervent partisan de la décentralisation du Japon et de sa réorganisation. Il souhaiterait constituer un grand bloc autonome du Kansai, qui regrouperait toutes les préfectures et grandes villes indépendantes qui y existent actuellement[8].
Politique budgétaire
La Préfecture d’Osaka, en 2009, avait accumulé plus de 5.000 milliards de yens de dettes. En 2008, après avoir déclaré l'état d'urgence[9], Hashimoto a réussi à faire 110 milliards d’économie[10].
Certaines des ces coupes budgétaires firent beaucoup parler d’elles, parce qu’elles s’attaquaient à des organisations de défense des droits de l’homme (menace de suppression puis déménagement de l’association Human Rights Osaka loin du centre d’Osaka[11]), à des organisations féministes (le Dawn Center Osaka[12]) ou à des associations d’aide aux burakumin. Les bibliothèques publiques de la Préfecture furent aussi affectées par l’austérité budgétaire.
En bout de compte, sous le gouverneur Hashimoto, la situation budgétaire de la préfecture ne s'est pas améliorée, puisque, en novembre 2011, sa dette totale a dépassé de peu les 6.000 milliards de yens[13].
Politique de l’éducation
Toru Hashimoto a cherché à améliorer les écoles de la Préfecture d’Osaka et à renforcer le contrôle politique local sur celles-ci. Son parti (Osaka Ishin no Kai,”Le Groupe pour la Restauration d’Osaka”) a fait passer deux ordonnances destinées l’une à ce que le gouverneur de la Préfecture puisse orienter la politique de l’éducation, autrefois dirigée par un Comité ad hoc en théorie politiquement neutre et influencé par le gouvernement central de Tokyo, et l’autre à ce que les professeurs soient régulièrement évalués afin que les mauvais éléments puissent être écartés. Les critiques de Hashimoto estiment que l’association de ces deux mesures peut être dangereuse en ce qu’elles pourraient mener à orienter idéologiquement l’éducation en jugeant les professeurs non sur leurs capacités pédagogiques, mais sur leur soumission au pouvoir politique[14]. En particulier, le gouverneur Hashimoto a imposé le salut au drapeau national et l’exécution de l’hymne national (le kimigayo), ce que certains professeurs refusent de faire au nom du droit à la liberté d'opinion et d’expression[15].
Toru Hashimoto et son parti ont aussi déclaré qu’il fallait que la compétition joue entre les écoles en donnant de l’autonomie aux chefs d’établissement, éventuellement recrutés dans le secteur privé. Ils souhaitent également que les parents puissent choisir librement l’école de leurs enfants, sans que l’on tienne compte, comme actuellement, de leur adresse[16]. Les bonnes écoles seraient doublement récompensées, par l’augmentation de leurs effectifs et par l’octroi de primes[17].
Le problème des aéroports
Alors que l’Aéroport International du Kansai (KIX) souffre de sous-utilisation et est en déficit, l’aéroport d’Itami est bénéficitaire. Cela s’explique en grande partie par la localisation des deux structures ; Itami, situé entre les Préfectures d’Osaka et de Hyogo, est relativement facile d’accès alors qu’aller au KIX, construit sur une île artificielle, exige du temps. Toutefois, il est certain que l’aéroport d’Itami représente actuellement un danger comme il se trouve en plein milieu urbain.
Face à ces problèmes de sécurité et au déficit croissant du KIX, le gouverneur Hashimoto a proposé de fermer l’aéroport d’Itami. Cette idée a rencontré la vive opposition du gouverneur de la Préfecture de Hyogo et ne pourrait de toute façon être implémentée sans l’aval du gouvernement national[18].
Les discussions sont toujours en cours.
Echec : déménagement de l’administration de la Préfecture
Dans un souci de réorganisation et de rationalisation, Toru Hashimoto souhaitait transférer toute l’administration de la Préfecture d’Osaka de ses bureaux au centre d’Osaka vers le World Trace Center, un nouveau et grand bâtiment situé dans la baie d’Osaka, en grande partie inoccupé. Cette initiative était appuyée par l’administration municipale d’Osaka, les milieux d’affaires du Kansai et le gouvernement central du Japon, mais elle fut rejetée par l’Assemblée des représentants de la Préfecture[19].
Démission de 2011
Toru Hashimoto a décidé de ne pas finir son mandat de quatre ans à la tête de la Préfecture d’Osaka et il a démissionné le 22 octobre 2011. Il a annoncé sa candidature à l’élection pour la mairie d’Osaka, contre le maire actuel, Kunio Hiramatsu. Ces deux personnalités s’opposent sur la nécessité et les modalités de la réorganisation politique de la région d’Osaka[20].
Les deux élections, à la préfecture et à la ville, se tiendront simultanément le 27 novembre 2011[21].
Notes et références
- Hashimoto bows out amid controversy, Japan Times 31/10/2011, reproduisant les rapports sensationnalistes d'hebdomadaires japonais. E. Johnston,
- site officiel de la Préfecture d'Osaka. Biographie sommaire inspirée de l'annonce de son élection sur le
- Toru Hashimoto, un jeune avocat télégénique prend les rênes de la région d'Osaka, 29/01/2008. AFP,
- Hashimoto elected governor of Osaka, Japan Times 28/01/2008. E. Johnston,
- TV 'kangaroo courts' led by excitable pundits make joke of law, Japan Times 23/09/2007. P. Brasor,
- Redress owed by Hashimoto halved, Japan Times 03/07/2009.
- Osaka's Hashimoto mimics style of Koizumi, Ozawa, Asahi Shimbun 04/11/2011
- A year in, Osaka Gov. Hashimoto on a roll, Japan Times 27/02/2009. E. Johnston,
- Greetings, Site officiel de la Préfecture 31/03/2008. T. Hashimoto,
- A year in, Osaka Gov. Hashimoto on a roll, Japan Times 27/02/2009 E. Johnston,
- Hashimoto's cost-cutting plans under fire, Japan Times 28/03/2008; HuRights Osaka E. Johnston,
- Pioneering women's center in Osaka slated for closure, Japan Times 25/03/2008; le Dawn Center est toujours actif en 2011. A. Terano,
- What's at stake in upcoming Osaka mayoral poll?, Japan Times 17/11/2011. E. Johnston,
- Don't rush to revamp local educational, Yomiuri Shimbun 26/09/2011
- Out of the question for teachers to refuse work order, Asahi Shimbun 16/08/2011; voir aussi Osaka passes 'Kimigayo' rule, The Yomiuri Shimbun 05/06/2011. T. Hashimoto,
- Thatcherism cited as way to go in bold proposal by Osaka to reform education system, Asahi Shimbun 20/10/2011 R. Kanari,
- Governor pitches cash for TOEFL-sharp Osaka schools, Japan Times 20/01/2011 E. Johnston,
- Airport wars roil Kansai region, Japan Times 15/01/2010. Voir, par exemple, E. Johnston,
- Hashimoto loses fight to move Osaka HQ, Japan Times 25/03/2009 E. Johnston,
- Why Osaka Governor intends to resign to run for Osaka Mayor, English.news.cn 22/10/2011 Ma Xinghua,
- Osaka Gov. Hashimoto submits resignation to run in mayoral election, Mainichi 22/10/2011
Liens externes
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