Socapalm

Socapalm
Socapalm
Création 1963
Forme juridique Société anonyme
Activité Agroalimentaire
Produits huile de palme
Société mère Groupe Bolloré
Effectif 30 000

Socaplam (officiellement Société Camerounaise de Palmeraies) est une société agro-industrielle opérant au Cameroun. C'est la plus grande entreprise de production d'huile de palme du pays, gérant des plantations sur quelque 78 529 hectares à Mbongo, Dibombari, Mbambou, Kienké et Eséka, 25 998 hectares directement exploité et 18 265 hectares indirectement exploité via des plantations familiales[1]. Le groupe Socapalm a 1 314 salariés, 2 338 planteurs sous-traitants qui auraient eux-mêmes 3 000 ouvriers agricoles. Au total, près de 30 000 personnes seraient dépendantes de Socaplam[1].

Histoire

Elle est le résultat d'un programme gouvernemental lancé dès 1963 avec l'aide de la Banque mondiale[2]. Elle a été privatisée en 2000, date à laquelle elle est entrée dans le giron du groupe Socfinal par l'intermédiaire d'Intercultures. Le groupe français Bolloré contrôle lui-même près de 40% de Socfinal et partage cette dernière avec les deux familles belges du groupe Rivaud (repris par Bolloré en 1995), les Fabri et les de Ribes[3].

Critiques

La Socapalm est source de problèmes sociaux et écologiques importants[4],[5]. La plantation (à l'époque étatique) a confisqué sans compensation des terres appartenant coutumièrement aux populations locales et son expansion est actuellement en marche[2], au détriment des écosystèmes adjacents dont dépendent ces mêmes populations. Leur souveraineté alimentaire en est ainsi menacée[6]. En outre, les produits agrochimiques utilisés dans la monoculture et les rejets de son usine à Kienké polluent les cours d'eau avoisinants[7]. Dans la plantation, les conditions de vie et de travail ont entraîné la multiplication de grèves et de protestations[8]. Les revendications dénoncent les baraquements et latrines collectives insalubres, le manque d'accès régulier à l'eau et à l'électricité, les travaux pour la plupart temporaires, sans couverture sociale et sans protection adéquate, pour environ 1,6 euro par jour.

Après la diffusion sur l'antenne de France Inter de deux émissions présentant une perspective critique sur les plantations que gère la Socapalm à Kienké et à Dibombari, M. Vincent Bolloré et la SA Bolloré ont lancé des poursuites à l'encontre de Radio France[9]. La première enquête, réalisée par le journaliste Benoît Collombat et diffusée en mars 2009 dans l'émission Interception[10], portait sur plusieurs secteurs d’activité du groupe Bolloré au Cameroun. Le volet des plantations de la Socapalm n'a pas été jugé diffamatoire par le Tribunal de Grande Instance de Paris[11]. L’autre, une interview accordée par la photographe Isabelle Alexandra Ricq et menée par Rebecca Manzoni dans son émission Eclectik du 12 septembre 2009[12], ne donnera finalement pas lieu à un jugement, le groupe Bolloré ayant retiré sa plainte deux semaines avant la date d’audience prévue[13].

Le 17 décembre 2010, l'entreprise a exercé un droit de réponse sur Le Monde diplomatique, dans lequel Gilles Alix, directeur général de la société Bolloré, rappelle que le Groupe Bolloré n'est qu'actionnaire minoritaire de la Socapalm, ce qui signifie qu'il ne peut être tenu garant des conditions de travail des employés qui y travaillent[14].

Références

  1. a et b http://eco.rue89.com/2010/12/07/socapalm-au-cameroun-lepine-du-groupe-bollore-179546
  2. a et b Gerber, J.-F., 2008. Résistances contre deux géants industriels en forêt tropicale: populations locales versus plantations commerciales d’hévéas et de palmiers à huile dans le Sud-Cameroun. Montevideo: World Rainforest Movement (WRM)
  3. Orange, M., 2009. Enquête sur la face cachée de l'empire Bolloré. Médiapart, février 2009.
  4. L’impact de la privatisation de la SOCAPALM sur les communautés et l’environnement au Cameroun: Exposé de situation
  5. Deltombe, T., 2009. Port, rail, plantations: le triste bilan de Bolloré au Cameroun. Le Monde Diplomatique, avril 2009.
  6. Ricq, I. A., 2009. Bolloré au Cameroun, un bilan en images. Le Monde Diplomatique, 16 juin 2009.
  7. Ricq, I. A. et J.-F. Gerber, 2010. Dix réponses à dix mensonges à propos de la Socapalm. Montevideo: World Rainforest Movement (WRM).
  8. Pigeaud, F., 2008. Les Camerounais exploités des palmeraies de Bolloré. Libération, 11 mars 2008.
  9. Survie France, avril 2010.
  10. Collombat, B., 2009. Cameroun, l'empire noir de Vincent Bolloré. France Inter, mars 2009.
  11. Libération, mai 2010.
  12. Eclectik, France Inter, 12 septembre 2009.
  13. Deltombe, T., 2009. Jusqu’où ira la "leçon de journalisme" de Vincent Bolloré?. Le Monde Diplomatique, juin 2010.
  14. Droit de réponse de la société Bolloré, Le Monde diplomatique, 17 décembre 2010

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Socapalm de Wikipédia en français (auteurs)

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