- Prix Noureddine Zaza
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Le Prix Noureddine Zaza a été créé en 1989 par l’épouse de Noureddine Zaza, l’auteur et journaliste Gilberte Favre-Zaza, conjointement avec l’Institut kurde de Paris.
L’écrivain et leader politique kurde Noureddine Zaza, décédé à Lausanne le 7 octobre 1988, croyait à l’importance de la presse et au rôle d’«éveilleurs de conscience» des journalistes.
C’est dans le but de perpétuer sa mémoire, et aussi pour encourager les journalistes à ne pas oublier un peuple trop souvent victime d’un complot du silence, que ce Prix a été fondé.
Initialement réservé aux journalistes de la presse écrite, ce Prix s’est désormais ouvert aux autres formes de médias.
Il est attribué à un journaliste qui, par son talent et sa persévérance, aura sensibilisé l’opinion publique à la cause kurde.
Sommaire
Les lauréats
Treize journalistes ont déjà été récompensés :
Lauréat Média Pays Année Antoine Bosshard Journal de Genève Suisse 1989 Bernard Langlois Politis France 1989 Marc Kravetz Libération France 1990 Jean Gueyras Le Monde France 1991 Jean-Claude Buhrer Coopération Suisse 1992 Chris Kutschera Journaliste indépendant France 1993 Alain Campiotti L'Hebdo Suisse 1994 Philippe Dumartheray 24 Heures Suisse 1995 Michel Verrier Le Monde diplomatique France 1997 Ragip Duran Correspondant de Libération Turquie 1999 François-Xavier Lovat Photographe indépendant France 2001 Marie Jégo Le Monde France 2003 Ariane Bonzon Journaliste indépendante France 2010 Noureddine Zaza
Docteur en pédagogie de l’Université de Lausanne[1],
Noureddine Zaza est né le 15 février 1919 à Maden, dans le Kurdistan de Turquie où il est confronté, dès l’âge de six ans, à la tragédie du peuple kurde : son père et son frère aîné sont emprisonnés. A l’âge de dix ans, il suit son frère aîné, médecin, en Syrie, qui était alors une terre d’asile pour les Kurdes et les Arméniens.
Du Kurdistan de Turquie à l’Irak, en passant par la Syrie et le Liban, il aura souffert, dans son esprit et dans sa chair, afin que son peuple puisse jouir des droits les plus élémentaires.
Après avoir fondé le Parti démocratique kurde de Syrie, dont il sera le premier Président, il connaît la torture et la prison.
En 1967, il échappe de justesse à la mort grâce à des pétitions internationales et notamment helvétiques. Il se réfugie au Kurdistan de Turquie mais, trahi par un membre de sa famille, qui le dénonce à la MIT (Police secrète), il est déchu de la nationalité turque et menacé de mort.
En 1970, il se réfugie dans le pays où il avait accompli ses études et deviendra citoyen suisse en 1978. Jusqu’à sa mort à Lausanne, le 7 octobre 1988, d’un cancer, il se consacrera, par ses conférences et écrits, à mieux faire connaître la cause et la culture des Kurdes.
Editeur, écrivain et homme politique, il est l’auteur de plusieurs livres en français, en kurde, mais aussi en turc et en arabe. Il a notamment retracé son combat dans Ma vie de Kurde. Son autobiographie a été traduite en turc, en arabe et en kurde.Marié à la journaliste et auteur Gilberte Favre-Zaza, il est père d’un fils, Chango Valéry, né en 1973.
Citations
«Quand j'étais emprisonné et que la Syrie demandait ma tête, je me suis rendu compte que l'opinion publique peut faire beaucoup même dans des pays soumis à des régimes barbares et irresponsables».
«Tant que les être humains continuerontà être piétinés et persécutés, un peu partout à travers le monde, l'humanité ne pourra pas rêver de jours meilleurs».
in MA VIE DE KURDE, Ed. P-M. Favre, 1992, Labor et Fidès 1993, diffusion Editions Z., Lausanne
Notes et références
- Sa thèse de doctorat porte sur « La notion d’engagement chez Emmanuel Mounier» (Editions, Librairie Droz, Genève)
Catégories :- Journalisme
- Prix de journalisme
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