Bernard Xolotl

Bernard Xolotl

Le compositeur de musique électronique et artiste multimédia Bernard Xolotl est né en France en 1951.

S'il s'est intéressé très jeune à la musique électronique, expression qui désignait alors essentiellement la "musique concrète" de Pierre Henry, Pierre Shaeffer ou alors Stockhausen, ce sont les premiers enregistrements de Pink Floyd en 1967/68 qui l'ont réellement marqué. Comprenant que la France ne lui offrirait pas la liberté d'expression nécessaire, Xolotl s'est mis à voyager à travers l'Europe pour, en 1971, devenir l'ami et l'élève de Terry Riley et de son maître de musique Indienne, Pandit Pran Nath. Cette année-là, il installait sa base de travail à Copenhague, où ses liens avec les premiers lamas tibétains en contact avec l'Occident l'ont conduit à découvrir l'immense richesse de l'iconographie bouddhiste tibétaine. Cette révélation guiderait désormais une œuvre picturale entamée dès l'enfance et que le LSD avait entraînée dans une direction foncièrement psychédélique. Grâce aux studios très librement accessibles de Copenhague, il s'est aussi initié à la vidéo et a la photographie, avant, pendant trois ans, de suivre ses maîtres à travers l'Europe en peignant, enregistrant, photographiant et écrivant. En septembre 1974, il arrivait dans leur sillage aux États-Unis et parcourait l'Amérique du Nord avant de s'établir en Californie. Là, dans les studios de musique électronique des universités de San Francisco, Berkeley et Mills College notamment, il a eu l'occasion de travailler avec les synthétiseurs les plus sophistiqués de l'époque et d'enregistrer ses premières œuvres électroniques, mais aussi acoustiques. C'est aussi à cette époque qu'il a fait l'acquisition d'un magnétophone professionnel et de prototypes de guitares-synthé équipées de toute sorte d'effets spécialement conçus pour lui par les pionniers de ce qui deviendrait la Silicon Valley. Toutefois, plus que l'enregistrement ou la publication de ses œuvres musicales, encore très expérimentales, son travail pictural continuait d'occuper l'essentiel de son temps, et plus encore après son mariage avec l'artiste-peintre Barbara Falconer, au Nouveau-Mexique en 1975. Terry Riley lui ayant demandé de réaliser des peintures pour ses disques et ses concerts, Xolotl en est venu à tenir sa première exposition de peinture avec son épouse, à la Gallery Urania de San Francisco, courant 1976, avec sa musique pour fond sonore. C'est tout naturellement dans l'année qu'est sorti son premier album, "Music By Xolotl". Lors d'un séjour parisien, à l'été 1977, Xolotl a collaboré avec Jean-Batiste Barrière à l'enregistrement de plusieurs compositions qui figureraient dans l'album "Journey to an Oracle" à sa parution la même année. En 1978, il terminait avec son épouse le tableau "Return of the Golden Mean" et enregistrait un album portant le même titre, réalisé avec la collaboration d'Irene Gosnell au violon puis de Jonathan Kramer au violoncelle. Cette peinture, ainsi que celle du disque "Shri Camel" de Terry Riley, ont paru sous forme de lithographies que Bernard s'est personnellement employé à exposer et à distribuer dans le monde entier, jusqu'au Nepal, à l'occasion d'un tour du monde qui durerait un an. À l'automne 1979, il s'est installé avec sa femme dans la campagne de Pennsylvanie, pour peindre, composer et enregistrer sa musique à l'abri des distractions extérieures. Puis, de retour à San Francisco, il a enregistré l'album "Prophecy" avec Cyrille Verdeaux et créé une vidéo, images et musique, intitulée "Flamecho", avec le concours des studios du JPL à Alta Dena, Californie. Il a ensuite invité le violoniste virtuose Daniel Kobialka à jouer sur son disque "Procession", dont il a mené le mixage tout en enregistrant "Last Wave" et d'autres œuvres parues sous forme de compilation. La peinture de même nom sera sa dernière œuvre graphique réalisée sans ordinateurs. Il a alors déménagé dans une grande maison à San Rafael pour se consacrer pleinement à la création d'un studio audiovisuel professionnel d'avant-garde où il composerait et enregistrerait sa propre musique seul, mais aussi la world music de L.Shankar et Zakir Hussein (l'album produit par ses soins, "Raga Aberi", a été nommé aux Grammy Awards dans la catégorie World Music en 1996), celle des moines tibétains de Guyto, du Santur Iranien classique, et encore l'enregistrement avant l'heure d'immenses bols de cristal, de didjeridoo et de toute sorte d'instruments "exotiques". C'est au lourd travail de programmation d'innombrables ordinateurs qu'on doit le temps écoulé avant la sortie des CD "Mexecho", en 1991, puis de "Tristany", en 1997. Ensuite, heureux de pouvoir enfin profiter des avancées technologiques, Xolotl s'est dédié à la création d'images de synthèse à partir de ses œuvres peintes. Depuis 2005, il a collaboré avec Olivier Masselot à la création de l'album "Time Lapses", paru en CD debut 2009. Il a aussi créé des vidéos associant ses images de synthèse à sa musique et fondé le site Internet qui retrace l'ensemble de sa carrière.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bernard Xolotl de Wikipédia en français (auteurs)

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