- Modè ani
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Liturgie de l'office du matin Modeh Ani Texte hébreu מודה אני לפניך מלך חי וקים שהחזרת בי נשמתי בחמלה רבה אמונתך Translittération Modeh (m.)/Modah (f.) ani lefanèkha Melekh 'Haï vèqayam, chèhè'hèzarta bi nichmati bè'hèmla, rabba emounatèkha Traduction française[1] Je Te rends grâce, Roi vivant et éternel, de m'avoir, dans [Ton] amour, rendu mon âme; Grande est Fidélité. Voir aussi Netilat yadaïm Birkot hasha'har Sha'harit Modeh Ani (מודה אני — hébreu Modé Ani « je rends grâce, » les premiers mots de la prière) est la première bénédiction récité par les juifs observants à leur réveil, avant même de sortir du lit. Elle est, du fait de sa concision, l'une des premières prières enseignées aux enfants.
Origine
Le Modeh Ani tire son origine du Livre des Lamentations (3:22-23): « C'est que les bontés de YHWH ne sont pas taries et que Sa miséricorde n'est pas épuisée. Elles se renouvellent chaque matin, infinie est Ta bienveillance, » dont Les Sages ont tiré[2] une allusion à l'âme. En effet, ils expliquent à partir de ces versets et un autre du livre des Psaumes[3], que l'âme divine quitte le corps chaque nuit, lors du sommeil, défini ailleurs comme le soixantième de la mort[4], pour rendre compte à Dieu des bonnes et des mauvaises actions accomplies durant le jour de concert avec le corps, elle a faites durant le jour. Selon le verset des Psaumes, l'âme est un gage, c'est-à-dire une garantie que ne restitue pas le créancier avant le paiement de la dette; or Dieu restitue l'âme, et la restitue « pure » et « neuve, » pour se réunir avec le corps au réveil, car grande est Sa « confiance (lecture midrashique de èmounatekha, habituellement traduit par fidélité ou bonté). »
Si l'usage de remercier Dieu de ce don d'âme quotidiennement renouvelé figure déjà dans le Talmud, la prière de l'époque n'était pas Modé Ani mais Elohaï Neshama[5], actuellement récitée après les ablutions matinales. Le Talmud de Jérusalem contient une formule relativement proche[6]. Cependant, il est communément admis que la prière Modé Ani, qui n'est pas mentionnée par les Rishonim, ni consignée dans tous les livres de prière, fut composée par le rabbin Moshe ben Makhir de Safed au XVIe siècle dans son Seder Hayom[7].
Moshe ben Makhir étant postérieur à Joseph Caro, l'auteur du Choulhan Aroukh, le Modé Ani n'y est pas mentionné. En revanche, il figure dans l'un des commentaires ultérieurs de l'ouvrage, le Kitzour Choulhan Aroukh qui indique en outre que la prière, ne comportant aucun Nom divin, peut être récitée avant les ablutions matinales[8].Niveaux d'interprétation
Références
- éd. Albin Michel, coll. « Présences du judaïsme, » ISBN 2-226-05868-0 Guggenheim, Ernest Le Judaïsme dans la vie quotidienne, p.17,
- Eikha Rabbati 3:23, Midrash Tehillim 31:6
- Psaumes 31:6 : « Entre Tes mains je mets en gage mon âme ; Tu m'as racheté, YHWH, Dieu de vérité »
- T.B. Berakhot 57b
- T.B. Berakhot 60b
- Yer. Berakhot 4:1, 29b: « Je te rends grâce, YHWH mon Dieu et Dieu de mes pères, de m'avoir fait sortir de l'obscurité vers la lumière. »
- (he) http://www.daat.ac.il/DAAT/tfila/lamore-a1.htm
- Kitzour Choulhan Aroukh 1:2, voir aussi Sefer HaMinhagim: on ne peut prononcer aucun Nom divin [...] tant que l'esprit d'impureté est présent sur les mains.
- Nosson Scherman, The Complete Artscroll Siddur, 3. Mesorah: Brooklyn, N.Y., 1990. ISBN 0-89906-650-X
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