- Massacre des Vêpres jérémiennes
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Le massacre des Vêpres jérémiennes est une tuerie commanditée par le dictateur François Duvalier et commise à partir du 5 août 1964 dans la ville haïtienne de Jérémie. Ce massacre faisait suite à un autre événement dramatique, le massacre des paysans de Thiotte commis quelques semaines auparavant.
Le terme vêpres se réfère à des excursions organisées par les familles lors de sorties dominicales pour des piques-niques à la campagne. Ces vêpres étaient souvent organisées sur une base raciale et de classe, constituant des groupes exclusivement blancs et mûlatres, au grand dam de la population noire.
Massacre de Thiotte
À la suite d’une infiltration, le 24 juin 1964, dans la région du Sud-Est, d’une guérilla anti-Duvaliériste basée en République dominicaine, les Tontons macoutes et l’armée haïtienne déclenchent une vaste opération de répression et exécutent environ 600 personnes (hommes, femmes et enfants) dans les localités de Mapou, Thiotte, Grand-Gosier et Belle-Anse. L’une de ces tueries est passée dans la mémoire populaire comme le "massacre des paysans de Thiotte". Plusieurs familles comptant plusieurs dizaines de membres sont entièrement exterminées.
Massacre des Vêpres jérémiennes
Le 5 août 1964, à la suite de l'entrée sur le territoire haïtien de treize membres du groupe "Jeune Haïti" dans le sud du pays, François Duvalier, avec sa politique Noiriste[1], va donner libre cours à sa fureur contre les Mulâtres de la ville de Jérémie. Sur les treize militants débarqués, on compte un noir et douze Mulâtres. Les haines et rancoeurs accumulées au cours des décennies contre ces derniers serviront de prétexte à des crimes abominables de la part de Duvalier et de ses agents militaires conduit par William Regala et les Tontons macoutes. Des familles entières seront massacrées dans la ville de Jérémie[2]. Les treize membres du groupe Jeune Haïti seront tous traqués et tués sur place ou emmenés et exécutés en public devant le cimetière de Port-au-Prince.
Aux mois d'août, septembre et octobre des centaines de Mulâtres femmes, vieillards et enfants sont torturés puis tués. La tuerie de Jérémie connue aussi sous le nom de Massacre des Vêpres jérémiennes [3] représente l'assassinat de plusieurs centaines de personnes accusés du crime d'être Mulâtres et des parents du groupe "Jeune Haïti".
William Regala, qui envoya l'ordre, depuis Port-au-Prince, sera promu en 1986, après le départ de Jean-Claude Duvalier, en devenant membre de la junte au pouvoir du général Henri Namphy.
Sources
- Haïti, économie politique de la corruption de Leslie J.-R. Péan aux éditions Maisonneuve & Larose
- Massacre des Vêpres jérémiennes
- Franck Laraque, Les Vêpres jérémiennes et le préjugé de couleur de Paul & Franck Laraque, Haïti : La Lutte et l'Espoir, Cidhica, Montréal, 2003
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