Miang

Miang

Miang plus connu sous le pseudonyme Miang-Essamekos, est un village du Gabon, situé dans la province du Woleu-Ntem et plus précisément dans le Canton la Lara à 100 km du département de l'Okano à Mitzic.

Sommaire

Histoire et peuplement

Il fut fondé par le clan des Essamekos lors de l'occupation française à Mitzic en 1905. En effet, la tribu Essamekos est aussi connue sous la dénomination d'Essambira, que l'on appelle aussi, à Oyem et Bitam, Essatuk. Les villages Essatuk ou Essamekos d’Oyem, Bitam et Mitzic sont : Miang, Mindzi, Nko Melen, Essong ville, Akam Essatuk, Awoua, Mekom Essatuk, Mekomo, Mekam Essatuk, Messama Essatuk, etc.

Autrefois situé près du village Feck Solé, Miang fut réputé autrefois être une ville de contestation. Il regorgeait les villages : Alloung, Bindame, Nkol Melen, etc. À l’issue des multiples affrontements opposant les Bizima, association guerrière fang et les Français à Mitzic, tous les villages Essamekos furent détruits. L’administration coloniale exigea la déterritorialisation des Essamekos ainsi que leurs familles de Mitzic à Miang, près de Ndjolé, ils les traitaient de rebelles et d'agitateurs. On retrouve encore quelques Essamekos à Miang à 100km de Mitzic, ainsi que dans les villages Mindzi, Nkol-Melen et Viafè toujours dans le Canton la Lara.

En effet, les Essamekos faisaient la loi et contrôlaient toute la région sud de Mitzic, pillant et razziant tous les passants qui allaient et venaient de l'Ogooué-Ivindo et de l'extrême nord du Woleu-Ntem.[réf. nécessaire] Ils avaient une danse guerrière que l'on appelle Onguel élang qui avait pour vocation de questionner l'invité ou le passant sur des sujets très complexes de la vie des Essamekos. Lorsque ces derniers se trouvaient dans l'incapacité de répondre, les Essamekos se mettaient à les fouetter gratuitement. Pendant l'occupation française du Woleu-Ntem, les Miangeois avaient usé de cette danse pour contrecarrer l'avancée des Français vers le Grand Nord. A l'issue de plusieurs affrontements qui eurent lieu entre les Essamekos et les Français, les deux parties eurent des victimes (blessés et morts). selon le témoignage d’un descendant de l’ancien chef de village Wagha Nze, un dignitaire de Miang, les Essamekos avaient décimé près 35 soldats français lors de leurs différents affrontements. Le leader des rebelles Essamekos de Miang s’appelait, Ndong Ové Ngome, épaulé par Wagha Nze, Esseng Émane, Essingone Akomezok, Nze Ndong, etc. La plupart des guerriers Essamekos possédaient comme armes de lutte, essentiellement des armes blanches, notamment des couteaux, flèches, lances, haches, etc. D’autres disposaient des fétiches très puissants à l’instar de l’énii et du nkgwel. Du point de vue historique, énii était un fétiche très puissant qui agissait au contact de l’adversaire. Lorsqu’un Essamekos frottait le fétiche énii dans ses mains ou s’il l’enduisait sur son corps avec la poudre de padouk fem ou le baa, au contact avec l’ennemi, ce dernier se mettait à se gratter inlassablement le corps et trépassait de ces démangeaisons. C’était donc un poison très fort qui tuait à progressivement au fur et à mesure que son venait envahissait le corps tout entier. Il en est de même pour le nkgwel c’est-à-dire la sorcellerie qui leur permettait de se dédoubler tant de jour comme de nuit pour combattre avec leurs adversaires de façon continuelle. Car, le nkgwel permettait aux guerriers Essamekos de Miang de pouvoir combattre, sans pour autant encaisser ni les balles adverses, ni même se faire blesser par les sabres de l’ennemi. Nous voyons que les Essamekos avaient le fétiche des guerriers immortels d’Engong dans l’épopée du Mvett qui combattaient sans se faire battre par leurs ennemis. Malgré leur puissance dans le combat et grâce à la force de leurs fétiches, les Essamekos plièrent l’échine suite à la trahison d’une femme, dénommée Ayingone qui, se sentant attirer par un soldat français, s’en alla révéler le secret de guerre des Essamekos de Miang. C’est dans ce contexte que le village Miang connut la première défaite de son histoire lors d’un combat. Quelques jours après ces pugilats, Ayingone fut tuée par un guerrier appelé Nzoghe Oyone sous les ordres du chef Wagha Nze. Ces événements eurent lieu dans les forêts de l’actuel Mebagha Ngam entre l’Ogooué Ivindo, Minvoul et Mitzic. Certains notables parlent de la forêt Minkébé.

Le village Miang situé à 100 km de Mitzic porte la marque de l’installation française au Gabon. Il contient des marques indélébiles de cette occupation dans la mesure où, isolées entre le Woleu-Ntem et le Moyen Ogooué, les populations Essamekos issus de ce village furent quasiment tous victimes de l’exode rurale allant s’installer dans ces deux provinces du Gabon. Les villes de Mitzic, N’djolé, Kango, etc., reçurent une grande partie des Essamekos et constituent la diaspora essamekos qu’on y retrouve aujourd’hui. Miang est, par conséquent, un petit village chargé d’histoire. Les Miangeois, ses habitants avaient reçut l’ordre de pas quitter le village nonobstant la précarité dont ils étaient quotidiennement victimes. Les autorités coloniales promulguèrent une sorte d’« embargo », bloquant l’accès à la santé, à l’éducation, à la protection de ces populations. Les Essamekos furent livrés à eux-mêmes ne disposant que de l’exode rurale comme unique solution pour sortir de cette situation on ne peut plus tragique. De nos jours, Miang est le dernier village de la province du Woleu-Ntem en allant vers Libreville et le premier village du Woleu-Ntem en allant vers Oyem. La valeur de ses fils lui valut les foudres de la colonisation. Le sens du patriotisme, la sacralité tellurique qui le caractérisait constitua le début de la fin de l’hégémonie essamekos dans toute la contrée sud de Mitzic. Miang marque la frontière entre la province du Moyen-Ogooué et celle du Grand Nord. Aujourd’hui, Miang compte une population d’environ 150 habitants, hommes et femmes y compris.

Atouts

Miang est l’archétype du village fang. Il contient deux rangés de maisons alignées les unes à côté des autres. Les maisons sont construites pour la plupart en terre battue ou en écorces séchées au toit de paille. Malgré la modernisation de la ville de Mitzic, Miang n’a pas connu de profondes mutations fautes de moyens humains et matériels. Néanmoins, la luxuriante forêt équatoriale qui l’entoure constitue son principal atout. Les Miangeois et Miangeoises se battent pour le respect de l’environnement. Les jardins traditionnels pullulent derrière toutes les cases regorgeant des plantes comme le bananier, des légumes de toute sorte, des arbres fruitiers, à l’instar de l’atangatier, orangers, avocatiers, etc. Le plus grand fleuve du département de l’Okano, la Lara lui permet de se nourrir au travers de la pêche des carpes, tilapias, silures, crabes, crevettes, etc. Miang, grâce à sa forêt et à son histoire, peut accueillir un grand parc pour la préservation de l’environnement, ou un musée historique relatant un pan de l’installation française au Gabon.

Éducation

Les descendants des Miangeois sont disséminés aussi bien dans les villes de Mitzic, cités plus haut et dans le Moyen-Ogooué (Lambaréné et Ndjolé) sans compter dans la capitale du Gabon, Libreville. Parmi cette diaspora miangeoise, nous avons le jeune écrivain que nous avons[Qui ?] rencontré en France, Cyriaque Simon-Pierre Akomo-Zoghe, qui est auteur de trois ouvrages[réf. nécessaire] et qui prépare une thèse de Doctorat à l’Université de Paris 8[Quand ?]. Il nous a réitéré[Qui ?] que ses parents viennent de Miang et vinrent s’installer à Mitzic fuyant les affres de l’exil dans lequel le village de ses ancêtres a fait l’objet. D’autres cadres en sont issus à l’instar de l’ingénieur des Mines Obiang Ndong Paul, etc.

Économie

Miang produit principalement du bois de toute sortes, notamment l’Okoumé.


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Miang de Wikipédia en français (auteurs)

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