- Henri Franck
-
Henri Franck, poète, ancien élève de l'École normale supérieure, né à Paris, 2 décembre 1888 – mort à Paris, 25 février 1912.
Sommaire
Parcours
Né dans une famille typique de la bourgeoisie juive parisienne, Henri Franck a pour père René Franck, fondateur d'une une société de courtage en sucre, membre de conseils d’administration qui sera vice-président de la Ligue des amis français du sionisme (fondée par André Spire en 1917). Sa mère, née Berthe Lange, est apparentée à Henri Bergson. Sa sœur, Louise dite Lisette, (née 1896), épousera Claude Ullmann puis, en secondes noces, Fernand de Brinon, mère du journaliste Bernard Ullmann qui lui consacrera un livre[1] à Lisette de Brinon.
Élève au lycée Janson-de-Sailly, il se passionne, tout jeune, pour Frédéric Nietzsche et Spinoza, les grands auteurs classiques et de l'antiquité, Paul Verlaine, Maurice Barrès, André Gide, Péguy... Il adore aussi l'opéra, l'opéra comique, et joue du piano. Lors de ses études khâgne au lycée Henri-IV, puis à la Sorbonne il rencontre Julien Cain, Henri Massis, avec lesquels il se lie d'amitié. À l’École normale supérieure (Ulm, lettres) où il est reçu en 1906 à 18 ans, il devient aussi ami avec Georges Wormser, André François-Poncet, René Massigli et Louis Farigoule (plus célèbre sous son nom en littérature : Jules Romains).Normale sup
Le normalien qui brûle d'écrire donne des notes de lecture et des critiques à la revue La Phalange de Jean Royère qu'il connaît bien. Proche aussi de Maurice Schlumberger, il se fait présenter son frère Jean Schlumberger, qui va fonder avec Gaston Gallimard et André Gide, La Nouvelle Revue française. Il s'exerce à la correspondance en entretenant des relations épistolaires avec des personnalité qui l'intéressent comme Gabriel Marcel, Léon Blum, André Spire, Maurice Barrès ou Anna de Noailles qui va devenir sa muse.
Dans une toute autre perspective, Henri Franck s'engage dans le mouvement social des « universités populaires », il y enseigne, il devient le secrétaire de l’Union patriotique des étudiants républicains à la Sorbonne et se rapproche de la SFIO que vient de fonder Jean Jaurès. Après son échec à l'oral de l’agrégation de philosophie en 1909, il se consacre à l'écriture de ce qui sera son œuvre unique, formellement inspirée de Walt Whitman et d'Arthur Rimbaud : un long poème épique et lyrique en vers libres intitulé La Danse devant l’Arche, publié dans La Nouvelle Revue française de septembre 1911. Il y expose l'écartèlement entre entre judaïsme et raison, fidélité à la France et filiation avec Israël. Il décrit sa judéité comme appartenance à la « race royale » : « Né de la race royale, je suis naturellement curieux de philosophie, comme un jeune Anglais, de naissance, est un joueur de golf[2]. »
Henri Franck, tuberculeux, meurt quelques mois plus tard, dans la nuit du 25 février 1912. Il a 24 ans.Bibliographie
- La Danse devant l’Arche, Paris, Gallimard, 1912 ;
- Lettres à quelques amis, préface d’André Spire, Paris, Grasset, 1926
Source de cette page
- « Henri Franck, poète », Archives juives 2/2010 (Vol. 43), p. 145-148 (article de Philippe Landau).
- http://www.cairn.info/revue-archives-juives-2010-2-page-145.htm.
Références
- http://gilgamesch.blog.lemonde.fr/category/religion/histoire-litteraire/page/3/
- Cité par Bernard Morlino, Emmanuel Berl. Les tribulations d'un pacifiste, Paris, La Manufacture, 1990, p. 23.
Catégories :- Écrivain français du XXe siècle
- Poète français
- Élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm)
- Naissance en 1888
- Décès en 1912
Wikimedia Foundation. 2010.