- Flore complète portative de la France, de la Suisse et de la Belgique
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La Flore complète portative de la France, de la Suisse et de la Belgique est une flore publiée en 1909 et rédigée par Gaston Bonnier et Georges de Layens. Elle constitue actuellement l'une des seules flores françaises quasiment exhaustive et d'utilisation pratique par son format. Elle est rééditée depuis 1986 par les éditions Belin.
Utilisation
La "Flore Bonnier" est un ouvrage permettant une détermination des espèces de plantes rencontrées grâce à des clefs de détermination, reposant en grande majorité sur l'anatomie des organes reproducteurs. Elle permet en théorie, par une observation attentive, la détermination de toutes les plantes présentes sur les territoires de la France, de la Suisse et de la Belgique.
Limites
L'utilisation de cette flore est limitée par de nombreux aspects :
- De nombreuses espèces qui n'existaient pas dans les régions concernées existent aujourd'hui à l'état subspontané. Elles peuvent être parfois courantes. Ainsi, des plantes invasives, comme la Renouée du Japon, très courante, sont absentes de ce guide.
- L'évolution de la nomenclature est de plus en plus flagrante. Elle concerne en particulier les familles, dont la nomenclature est aujourd'hui strictement basée sur le préfixe du genre type (exemple : Lamium → Lamiaceae ; Fagus → Fagaceae). Par exemple, la famille des "Crucifères" a pris le nom de Brassicaceae.
- L'évolution des connaissances actuelles sur la phylogénie des plantes a amené à :
- Eclater des familles. Les Liliacées ont été éclatées en une dizaine de familles différentes (Asparagaceae, Alliaceae, Liliaceae, Smilacaceae...)
- Rassembler des familles dont la séparation n'était pas justifiée d'un point de vus phylogénétique. Par exemple, les Oléinées et les Jasminées de Bonnier et Layens ont été fusionnées en Oleaceae, de même que les Scrofularinées et les Verbascées ont été fusionnées en Scrophulariaceae.
- Rassembler des genres. Les pruniers, amandiers, cerisiers, pêchers et abricotiers, qui formaient 5 genres différents, ont tous été inclus dans le genre Prunus.
- Multiplier le nombre d'espèces d'un genre donné. On pourra citer Taraxacum, qui est le genre des pissenlits. La "Flore Bonnier" en répertorie une seule espèce, alors qu'on sait aujourd'hui que l'Europe occidentale en compte environ 1200 espèces, difficilement distinguables.
- La présentation, très pratique, sous forme de clé de détermination, donne l'illusion que les critères utilisés correspondent à des éléments de classification naturelle. Il est en effet a priori intuitif pour le lecteur qu'un critère de détermination correspond à un caractère dérivé propre. Pour autant, les critères choisis par les auteurs au début du XXe siècle ne pas toujours des caractère dérivés propres. On pourra citer comme exemple le critère de la liaison des pétales entre eux, qui était considéré il y a encore peu comme le caractère déterminant deux grands groupes de plantes : les gamopétales et dialypétales. On sait aujourd'hui que ce caractère est très largement homoplasique. En ce sens, la "Flore Bonnier" peut constituer un obstacle à la révolution de la classification du vivant, basée sur la phylogénie uniquement, et dont les effets sont particulièrement flagrants dans la classification des plantes vasculaires.
Liens
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