- Étienne Béothy
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Étienne Béothy, tel qu'il a francisé son nom hongrois : István Beöthy, est un sculpteur, peintre, photographe et architecte hongrois né le 2 septembre 1897 à Heves et décédé à la mi-septembre 1961 à Paris.
Biographie
dans une branche cadette - les Beöthy de Varod - de la grande famille des Beöthy.
Son père était médecin. Baccalauréat à 18 ans, mobilisation comme officier quelques mois plus tard en 1915, blessure à la tête en 1916 et longue convalescence. Il met à profit ses mois de repos pour réfléchir aux problèmes de proportion et au nombre d'or. Il entrevoit la série mathématique qui sera l'ossature de son œuvre, "la série d'or". Une série dont la raison est le nombre d'or.
Démobilisé en 1918, il s'inscrit à la demande de son père à l'Ecole Supérieure d'Architecture de Budapest. Il tient un an et passe à la sculpture, à l'école des Beaux-Arts, ce qu'il voulait faire. Amitiés avec Moholy-Nagy et le groupe MA. Fondation d'une entreprise de monuments dont il réalise les projets.
Il se marie en Juillet 1919, naissent de ce premier mariage un garçon en 1920 qui le rejoindra à Paris en 1936 et deviendra photographe, et une fille en 1924 qui deviendra professeur de mathématiques. Elle vivra et mourra en Hongrie, après avoir eu trois fils dont l'un au moins deviendra informaticien. Le garçon, prénommé Étienne comme son père, alpiniste exercé, disparaîtra au cours d'une ascension dans les Alpes en 1948, sans enfant.
Etienne Béothy étudie la sculpture aux Beaux-Arts de Budapest jusqu'en 1924. Lauréat d'un concours qui lui vaut une bourse de voyage, il parcourt l'Europe.
En 24-25, il visite Vienne, Munich, Nuremberg, Strasbourg. Long séjour à Paris. Visite de Chartres, voyage à Londres, voyage en Italie - Gênes, Florence, Rome, Naples, Venise.
A sa mort en 1961, il aura encore une bonne part des images d'œuvres d'art et de monuments qu'il collecte au cours de ses voyages.
A la fin de 1925, il retourne à Paris où il s'installe, vit et travaille jusqu'à sa mort. Après quelques années de travail intense, il expose au Salon des Indépendants, au Salon d'Automne, au Salon des Tuileries.
Anna Krausz est née à Nagyvarad (alors la Hongrie, mais qui deviendra la Roumanie après la guerre de14/18) dans une famille juive en 1902. Après une fougueuse participation à la République des Conseils en 1918, elle devient peintre et voyage en Europe. En 1927, une amie commune, Erzsebet Kremer, l'envoie chez Beothy à Paris. Ils vivront ensemble désormais et auront deux filles, Christine, née en 1944 et Agnès-Ayin, née en 1949.
Anna prendra pour signer ses œuvres le nom de son mari et celui de sa mère : Anna Beothy-Steiner. Premières expositions particulières de Beothy en 1928 à la galerie "Sacre du Printemps" et en 1929 à la galerie Zak. Il participe à l'exposition de la galerie Wolfsberg à Zurich : "Production Paris 1930". En 1931, il expose deux fois à la galerie Bonaparte. Il est introduit à la galerie Léonce Rosenberg. Jusqu'en 1939, il restera le "sculpteur de la galerie".
Membre fondateur puis vice-président du groupe Abstraction-Création de 1932 à 1936. Exposition particulière en 1934 sous l'égide de ce groupe.
En 1938, Béothy organise la première exposition d'Art Abstrait franco-hongrois à Budapest et donne une conférence sur "Le Problème de la Création".
Ce texte est édité par la maison Chanth en 1939, en même temps que son livre sur "La Série d'Or". La guerre ôtera tout retentissement à ces publications.
La Série d'Or représente une théorie de l'harmonie plastique basée sur la pratique d'une gamme de douze séries. Elle se distingue d'une part des recherches de Matila Ghyka en tant que manuel pratique, d'autre part du Modulor de Le Corbusier, paru dix ans lus tard, et qui se limite à deux séries combinées : octave et quinte.
En 1939, Béothy participe avec F. Sides et Rambosson à l'organisation de la première exposition intitulée "Les Réalités Nouvelles", à la galerie Charpentier.
Il participe en 1945 à l'exposition "La Sculpture Française depuis Rodin" chez René Drouin, organisée d'après le livre de Nicole Vedres et Gischia.
En 1946, il devient membre fondateur du "Salon des Réalités Nouvelles". Quand le critique Michel Seuphor lui consacre un livre en 1956, il en est vice-président.
Toujours en 1946, il fait inviter par l'UNESCO, à l'Exposition Internationale d'Art Moderne, le groupe des Artistes Hongrois de la Résistance à Paris, groupe dont il est le président. En 1947, exposition particulière à la galerie Denise Renée. En 1948 à la galerie Maeght, grande exposition rétrospective de son œuvre. Invité par l'"U.A.M.", il devient membre du comité de cet organisme. Le Musée d'Art Moderne de Paris fait l'acquisition d'un "Rythme-Plastique".
1949, il est invité par la Galerie Blanche à Stockholm et participe à une manifestation "Musique et Art Plastiques" à Innsbruck.
La ville d'Anvers l'invite à l'exposition "La Sculpture en Plein Air" en 1950 et 1955. 1951, il rédige avec Léger et Le Corbusier le premier numéro de "Formes et Vie". Il fonde avec Del Marle et Bloc le groupe "Espace". Il est invité par l'université de Yale à propos de l'exposition "Art Sacré Moderne".
1952-1953, l'architecte Guy Lagneau le charge de donner des cours à l'Ecole des Beaux-Arts aux élèves d'architecture sur le sujet "Couleurs et Proportions".
En 1954, il expose à Bruxelles, la critique lui accorde le titre de "Meilleure Exposition du Mois". Il collabore avec des architectes à la recherche d'une synthèse des trois arts dans le domaine des Formes Utiles.
La même année, Anna et lui se séparent. Il trouve un atelier dans le même immeuble pour rester à côté de ses filles, qu'il voit tous les jours.
Il participe à de nombreuses expositions jusqu'à sa mort en Novembre 1961.
En 1965, grâce aux efforts d'Anna, ses sculptures sont exposées à Athènes dans une grande exposition en plein air d'Art Moderne.
Vasarely a indiqué à Anna le marchand Carl Laszlo, Juif hongrois installé à Zurich. Il achètera sans promouvoir l'œuvre.
En 1984, Anna rencontre Franka Berndt et Alain Anceau. Ils sont depuis les marchands de Béothy. Ils font une grande exposition avec un catalogue remarquable en octobre 1985, en hommage à Anna, morte en août 1985.
Anna avait hérité d'Etienne à la mort de celui-ci, en 1961. Elle confie avant sa mort le soin de superviser l'œuvre de son père à sa fille Ayin. Les sculptures, peintures et dessins de Étienne Béothy encore en sa possession sont partagés en trois : 20% vont à un musée à choisir, 40% à chacune des deux filles. Le musée choisi sera le musée de Grenoble, acheteur précoce de la sculpture "Espace-Temps". Dernières expositions, en 2007 à la galerie Antoine Laurentin, et 2008 à la galerie Jean-Pierre Arnoux.
En 2006, Christine, sa fille ainée, crée le 1er site consacré à son père Etienne-Beothy.com, seul site officiel.
2008, Alain Anceau fait créer un site consacré à Béothy, avec l'orthographe originale hongroise de son nom : Istvan Beöthy. Ce site est d'une grande richesse.
Sources
- Archives familiales
- Livre de Michel Seuphor sur Béothy, livre paru en 1956
- Souvenirs personnels
- Documents de Christine Dufour-Beothy sa fille ainée
Lien externe
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