- André Marc Lévêque de Vilmorin
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André de Vilmorin le dernier des 6 enfants de Philippe et de Mélanie, est né le 23 avril 1907.A vingt ans, André aura terminé sa licence es Sciences et entamé sa licence de Droit avant de partir effectuer son service militaire. Plutôt que de rester en France, il se porte volontaire en 1928 pour se rendre en Syrie, à son arrivée à Beyrouth, il se retrouve professeur de mathématiques à l’université Saint Joseph ou un certain nombre de ses élèves feront partie de la classe dirigeante de ce pays avant et après la guerre de 1940.
De retour en France il entra chez Vilmorin-Andrieux où il travailla pendant 33 ans dont 13 en tant que directeur général . Il réussit dans un premier temps à rétablir la santé financière de la société laquelle avait beaucoup souffert des mauvaises gestions successives depuis la mort de Philippe et ensuite à développer les activités tant grandes cultures que potagères et florales en France et à l’Exportation.
S’il quitta avec Roger l’entreprise en 1962 alors que celle-ci se trouvait en plein essor, c’est parce que certains membres de la famille Vilmorin, alliés aux promoteurs, ont confondu intérêts financiers avec les intérêts de la famille.
À partir de 1962 il fut président du GNIS et fondateur et président de la SICASOV ( équivalent de la Sacem pour les espèces végétales), administrateur d’IBM , des Grands Moulins de Paris. De plus, très lié avec Russell Page, avec lequel il avait organisé la participation de Vilmorin-Andrieux aux Floralies de 1959, ( le jardin Vilmorin reçu le 1er grand prix d’honneur), il commença alors une carrière de paysagiste. Il aura a son actif de nombreux jardins particuliers mais aussi de sociétés et créera entre autres le jardin de l’Unesco à Paris pour son ami l’architecte Bernard Zehrfuss.
Très proche de sa sœur Louise pendant toute leur vie comme en témoigne leur correspondance pendant plus de 50 ans, André lui consacrera a la demande de l'éditeur Pierre Seghers un livre publié en 1962 dans la collection Poètes d'Aujourdhui.
Tombé malade à la fin de la guerre, il dut la vie à Lady Diana Cooper laquelle traversa la France au volant de sa voiture afin de remettre aux médecins de la précieuse pénicilline prélevées sur les stocks de l’armée Anglaise et inaccessible aux civils français à cette époque. De cette date démarra une amitié indissoluble entre André et Andrée et Duff et Lady Diana Cooper.
Ayant retrouvé la santé, il reprit ses activités professionnelles et retrouva Andrée de Montesquiou-Fezensac qu’il n’avait pas vue depuis plusieurs années et qu’il épousa à Verrières en 1949. De cette union naquirent leurs deux fils Philippe-André et Joseph lesquels ont chacun trois enfants.
Amateur d’art, il collectionna entre autres choses l’objet 1900. Il fut l’ami de Bérard, de Dubuffet, d’Estève et de bien d’autres mais son grand ami peintre fut Pierre Roy qu’il fit beaucoup travailler et qu’il soutiendra financièrement pendant toutes les années difficiles de la guerre et jusqu’à la mort de ce dernier en 1950.
Profondément marqué par son amitié avec le sculpteur Jacques Zwobada, ses maisons à Verrières et en Corse abritent un certain nombre de ses œuvres : tableaux, statues et mosaïques, il fut inconsolable à la mort de celui-ci en 1967 et collaborera pendant des années avec sa fille Anne Filali à la gestion de son œuvre.
Egalement ami du 7ème art il partageait avec René Clair un certain sens de l’humour, ils avaient instauré la course au calembour le plus stupide, celui-ci fut : « Une supposition que tu sois né à Nice, que tu t’appelles Kimali que tu sois infirmier. Une supposition que je veuille être soigné. Alors je te dis : O, Niçois, Kimali, panse » ( Honni soit qui mal y pense)
On ne peut parler d’André sans évoquer l’art de la table et de la convivialité, âgé de 18 ans, il rencontre le Docteur de Pomiane lequel lui dit «J’aimais ton père, je vais t’apprendre à faire la cuisine » c’est ainsi qu’il découvrit ce plaisir et le transmis à ses fils.
Beaucoup plus tard il écrira un livre de recettes faciles et à la portée de tous, lequel fut publié par le Readers Digest sous le titre « la Cuisine sans façons » Tous ceux qui sont venus chez lui en Corse ou à Verrières se souviendront d’une table amusante ou voisinaient les recettes traditionnelles avec son invention du jour.
André de Vilmorin est mort à 80 ans en 1987, il aura été premier Vice-Président de la Société Nationale d’Horticulture de 1950 jusqu’à sa mort et président honoraire de la Royal Horticultural Society ; il était de plus Officier de la légion d’Honneur et Commandeur du Mérite Agricole et de l’Ordre National du Mérite.
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