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Éva Circé-Côté
Éva Circé-Côté (Montréal, 1871 - 1949) (aussi connue comme Ève Circé-Côté) était une journaliste, une dramaturge et une bibliothécaire québécoise. Elle est aussi connue pour son militantisme contre le clergé catholique et pour l'émancipation des femmes.
Sommaire
Biographie
Fille de Narcisse Circé et d'Exilda Décarie, elle fit ses études au couvent des Sœurs de Sainte-Anne, à Lachine. En 1900, elle commence sa carrière journalistique dans Les Débats ses essais et ses poèmes lui attirent bientôt des critiques élogieuses. De 1900 à 1942, elle collaborera aux journaux L'Avenir, Le Monde illustré, L'Avenir du Nord et Le Nationaliste, Le Pays et Le Monde ouvrier. En 1902, avec d'autres jeunes écrivains, elle fonde L'Étincelle, un journal littéraire. Elle signe quelque 1750 chroniques dans divers journaux d'opinion, sous les pseudonymes de Colombine, Musette, Jean Nay, Fantasio, Arthur Maheu et Julien Saint-Michel[1]. Francophile, elle intitule son recueil de poèmes et d'essais Bleu, Blanc, Rouge. En 1903, elle est nommée première bibliothécaire de la bibliothèque de la ville de Montréal, elle aura le titre de bibliothécaire adjointe de 1915 à 1932.
En 1905, elle épouse le docteur Pierre-Salomon Côté, qui sera connu comme le médecin des pauvres du quartier Saint-Jean-Baptiste. Il décède en 1909, la laissant seule avec sa fille Ève. Respectant ses dernières volontés, elle le fait incinérer, ce qui lui attire la foudre des journaux catholiques. En janvier 1910, elle entame sa collaboration à l'hebdomadaire libéral radical Le Pays dirigé par Geodfroy Langlois. En 1916, elle commence à publier l'hebdomadaire syndical Le Monde ouvrier dirigé par Gustave Francq.
Ses quatre pièces de théâtre, des drames historiques ou des satires comiques, se méritent chacune un prix. En 1922, elle est élue vice-présidente de la section française de la Société des auteurs canadiens.
Libérale et progressiste, elle a dénoncé l'impérialisme, l'antisémitisme et le pouvoir religieux de l'époque au Québec. Elle a prôné la séparation de l'Église et de l'État et souhaité l'éducation gratuite, obligatoire et laïque. Féministe, elle affirme que « L'heure de l'évolution d'un peuple sonne quand la femme cesse d'être esclave. »
Grande admiratrice des patriotes et de Louis-Joseph Papineau, en 1924 elle publie Papineau. Son influence sur la pensée canadienne. Essai de psychologie historique.
Oeuvres
Pièces de théâtre
- Hindelang et DeLorimier (drame historique)1903
- Le Fumeur endiablé (comédie)1904
- Maisonneuve (drame historique)1921
- L'Anglomanie (comédie)1922
Poésie, essais
- 1903 : Bleu, Blanc, Rouge (recueil de poèmes et d'essais)
- 1920 : L'érable: Légende (poème)
- 1924 : Papineau, son influence sur la pensée canadienne; essai de psychologie historique (essai)
Articles
- 1916 : L'éducation de nos filles : elles doivent être protégées pour les luttes de la vie
- 1916 : Incapacité intellectuelle et civile de la femme
- 1917 : Travail égal - salaire égal
- 1918 : Le rôle de la femme en politique
- 1921 : Décence et hypocrisie
- 1923 : Restons chez-nous: L'exode des Canadiens aux États-Uni
Notes
- ↑ Andrée Lévesque. « Éva Circé-Côté (1871-1949) Femme de lettre », dans Bilan du siècle, Université de Sherbrooke, 5 novembre 2005, consulté le 5 novembre 2008
Bibliographie
- Andrée Lévesque, « Éva Circé-Côté, journaliste au-delà de la singularité: 1900-1916 ». Colloque « Femmes et médias », Université Laval, 28 septembre, dans Josette Brun, dir., Interrelations femmes-médias dans l'Amérique française, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2009.
- Andrée Lévesque, « Social relations in Québec from 1900 to 1939 as seen through the eyes of a woman of letters: Éva Circé-Côté. » dans Nachdenken über das Soziale: Global, Lokal, individuell, Gesellschaft für Kanada-Studien, Association des Études canadiennes, 2006, p. 36-46.
- Andrée Lévesque, « Une visionnaire oubliée: Éva Circé-Côté (1871-1949) dans J.-P. Warren, Mémoires d’un avenir, Montréal, Nota Bene, 2006.
- Andrée Lévesque. « Dix utopies qui ont forgé le Québec - Éva Circé-Côté, l'oubliée de la lutte pour l'égalité », dans Le Devoir, 11 juillet 2005
- Andrée Lévesque. « Éva Circé-Côté (1871-1949) Femme de lettre », dans Bilan du siècle, Université de Sherbrooke, 5 novembre 2005.
- Andrée Lévesque. « Les Québécoises et leur citoyenneté. La citoyenneté selon Éva Circé-Côté », dans Hans Ulrich Jost, Monique Pavillon et François Valloton, dir. La Politique des droits. Citoyenneté et construction des genres aux 19e et 20e siècles, Paris, Éditions Kimé, 1994.
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