Éducation en république démocratique allemande

Éducation en république démocratique allemande

Éducation en République démocratique allemande

Le système éducatif est-allemand existait depuis 1946 dans ce qui était à l'époque la zone d'occupation soviétique. Il fut prononcé par la loi sur la démocratisation de l'école allemande en tant qu' école unitaire (Einheitsschule).

Le système éducatif a été deux fois réformé en profondeur. En 1959, l'École Supérieure Polytechnique d'instruction générale en dix classes a été introduite en tant qu'école unitaire type pour tous les écoliers par la loi sur le développement socialiste du système scolaire (Gesetz über die sozialistische Entwicklung des Schulwesens). La fixation de la loi sur le système scolaire socialiste unitaire (Gesetz über das einheitliche sozialistische Bildungsystem) de 1965 fixa le système éducatif de la RDA jusqu'à sa disparition.

En RDA, l'État avait le monopole de l'éducation. L'enseignement, qui était centralement organisé, dépendait du SED. Margot Honecker, femme d'Erich Honecker, secrétaire général du parti à partir de 1961, fut la ministre de l'Éducation Populaire pendant de nombreuses années, de 1963 à 1989. Il n'y avait – mis à part quelques rares exceptions (par exemple, la Katholische Theresienschule Berlin-Weissensee) – aucune école privée reconnue par l'Etat.

Le système éducatif étatique avait, à côté de la transmission de connaissances, un devoir d'éducation politico-idéologique. Une exigeance politique en faveur du régime étaient de mise pour les 185 000 professeurs de la fin de la RDA à côté de leur capacités professionnelles.


Sommaire

Buts éducatifs

Ministère de l'éducation populaire, 1952

La loi sur l'éducation de 1965 formula le voeu de former "des personnes socialistes universelles et harmonieuses". L'école supérieure polytechnique (Polytchnische Oberschule, POS) devait dispenser une haute formation générale pour tous les adolescents, tandis que les formations spéciales se fondaient sur les formations pour ouvriers spécialisés des écoles supérieures avancées (Erweiterte Oberschule, EOS), mais aussi surles écoles spécifiques, les institutions d'études comme les écoles spécialisées et les écoles d'ingénieurs tout comme les écoles supérieures et les universités ainsi que différentes formations complémentaires suivantes.

La formation générale dispensée par les POS était fortement orientée vers les sciences naturelles et la technique. Le cours de polytechnique était une particularité, qui très tôt, était sensé créer un lien étroit avec le monde du travail et devait familiariser les élèves avec la "production socialiste". Aussi, dans les autres établissements de formation, c'était tout un enchaînement de formations pratiques et théoriques, d'apprentissages et d'activités productives qui était mené.

Un important principe du système éducatif de la RDA était l'unité de la formation et de l'éducation (Einheit von Bildung und Erziehung). Les enfants et adolescents devaient être des membres à part entière de la société socialiste et devaient s'identifier à l'Etat. L'ensemble du système scolaire était fortement empreint par l'idéologie et militarisé. Le système idéologique de la RDA se retrouvait dans le contenu de plusieurs matières scolaires. A partir de 1978, l'éducation défensive (Wehrerziehung) formait en tant que cours de défense (Wehrunterricht) une partie de la formation scolaire. L'engagement des écoliers en allant dans le sens du système sociétal est-allemand était attendu. Aussi, l'organisation des loisirs à l'école au travers de l'organisation de pionniers Ernst Thälmann et de la Jeunesse Libre Allemande (Freie Deutsche Jugend, FDJ) était en partie idéologiquement orientée. En ce qui concerne l'accès à tous les établissements d'éducation du secondaire et plus, des critères politiques tels que "l'engagement social" des élèves, et plus tard l'engagement dans un plus long service dans la NVA, le métier des parents ou l'appartenance à une organisation de masse voire même au SED étaient décisifs.


Structure du système éducatif

Avec le dernier grand amendement de 1965 et la restructuration des années 70, le système éducatif de la RDA demeura presque inchangé jusqu'à la réunification allemande et était constitué de la manière suivante :


Les crèches

Bien qu'elles appartenaient au système scolaire, la surveillance des crèches était du ressort du ministère de la santé. Elles accueillaient les enfants âgés de quelques mois jusqu'à l'âge de 3 ans. Le laps de temps existant avant que les enfants ne soient déposés à la crèche observait pour la mère un respect de son congé maternité afin d'établir un bon développement psychique de l'enfant ne nuisant pas au lien important mère-enfant des 5 à 6 premières semaines de vie. Le rôle principal des crèches était le soin des enfants. L'encadrement, qui était très bien aménagé, était ciblé sur le soutien du développement dans tous les domaines et des examens médicaux réguliers d'une grande diversité étaient pratiqués. A côté des examens corporels, il y avait une surveillance constante du développement psychique et cognitif de l'enfant. D'éventuels troubles du langage étaient pris en charge très rapidement par un orthophoniste ainsi que les troubles psychomoteurs. De plus, les crèches s'occupaient de la vaccination complète des enfants, chose que les parents n'étaient pas autorisés de refuser. C'est aussi dans les crèches que commençait la stimulation pédagogique précoce des enfants. Depuis les années 60 un travail s'opérait en conséquence d'un plan d'état d'éducation s'intitulant "Devoirs pédagogiques et méthodes de travail dans les crèches" (Pädagogische Aufgaben und Arbeitsweise in Krippen), comparable avec le plan d'état de formation et d'éducation concernant les jardins d'enfants. Les enfants devaient s'habituer à avoir un emploi du temps fixe et régulier, à avoir une occupation intellectuelle commençant à la fin de leur 1ère année, à faire beaucoup de sport et d'activités à l'air libre, au fait d'être propre à la fin de leur 2 ans, à faire des jeux de logique, de la musique, à peindre ainsi qu'à plein d'autres activités. Tout ceci était au centre de l'éducation quotidienne des enfants. Les comportements entre les différentes personnes devaient être conforme aux normes de la vie en collectivité pour des contacts polis et sans violence, d'entraide, de courtoisie et de respect des règles. Tout ceci étaient des éléments importants de la prise en charge des crèches.

Les crèches suivaient le principe de l'école quotidienne et étaient ouvertes à plein temps, en règle générale de 6 heures à 18 heures, de temps à autre jusqu'à 19 heures. Les frais à payer mensuellement par enfant s'élevaient à 27,50 Mark. Dans les années 80, la densité du réseau de prise en charge atteignait les 80 % dans les zones des grandes villes, ce qui signifiait que 80 % des enfants avaient une place. La valeur maximale se rapprochait des 99 % dans certaines grandes agglomérations. La proportion de l'encadrement était de 1:5, 3 péricultrices ou aides maternelle s'occupaient de 15 enfants.

Le profil professionnel des péricultrices et des aides maternelles étaient traditionnels – comme tous les métiers pédagogiques et d'éducation en RDA – et requéraient des études professionnelles de plusieurs années.


Les jardins d'enfants

Le jardin d'enfant prenait en charge les enfants de 4 ans et avait pour mission de les faire progresser jusqu'à ce qu'ils soient mûrs pour aller à l'école. Contrairement à la RFA, les aides maternelles avaient un rôle clairement défini en ce qui concerne le rôle éducatif et étaient par conséquent rattachées au ministère de l'éducation populaire. On faisait apprendre aux enfants les bases mathématiques (compter avec les tables d'addition jusqu'à 10), peindre, chanter, faire des petites constructions (par exemple avec de la pâte à modeler) ou encore ils faisaient leurs premières expériences avec l'écriture. L'éducation dans les jardins d'enfants comprenait aussi des éléments civiques et commençait déjà avec une éducation politique allant dans le sens du socialisme. Il y avait toutefois des jardins d'enfants confessionnels mais ce furent des cas isolés.


L'École Supérieure Polytechnique

Ecoliers de la 23ème Ecole Supérieure Polytechnique Arthur Becker en visite au musée de l'Armée à Berlin-Karlshorst

L'École Supérieure Polytechnique (Polytechnische Oberschule (POS)) symbolisait à partir de 1959 le type d'école essentiel. La plus grande partie des enfants de 6 ou 7 ans étaient scolarisés après un test d'aptitude médical. Le jour fixé pour cette occasion était le 31 mai. Les enfants qui avaient alors 6 ans après ce jour intégraient l'école pour l'année suivante. Des exceptions à cette règle étaient possibles (le jour fixé alors était le 31 août) et se faisaient sur souhait des parents ainsi qu'avec l'accord du médecin qui réalisait le test d'aptitude. Une rétrogadation pour cause de retard de développement était rare.

A partir de décembre 1959, la POS se divisa en deux cycles : la Unterstufe (1ère – 4ème classes) et la Oberstufe (5ème-10ème classe), que la loi sur l'école de 1965 modifiera. La division comprenait après cette réforme trois cycles : la Unterstufe (1ère – 3ème classes), dans laquelle des professeurs spécialements formés enseignaient ; la Mittelstufe (4ème – 6ème classes), où à partir de la 5ème classe le russe était enseigné en tant que première langue étrangère et où d'autres matières étaient considérablement développées ; et la Oberstufe (7ème – 10ème classe), dans laquelle le cours de polytechnique jouait un rôle important.

La POS se terminait par un examen final écrit en allemand, en russe, en mathématiques et en sciences naturelles (choix entre physique, chimie et biologie) ainsi qu'un examen sportif et ensuite 2 voire 3 examens oraux. Le certificat de fin d'études correspondait à peu près au Realschulabschluss (mittlere Reife) ouest-allemand (équivalent du brevet des collèges français), et est aujourd'hui reconnu en tant que tel. Ce certificat de fin d'études permettait d'entreprendre une formation professionnelle ainsi que des études dans l'une des nombreuses écoles professionelles. L'abandon prématuré de la POS après la huitième, ou encore plus rarement, la neuvième classe était possible sur demande des parents et après approbation de l'école. Une formation professionelle pouvait être ainsi effectuée, principalement dans le domaine de la production industrielle, l'artisanat et l'agriculture, qui duraient souvent un an de plus et qui se terminait par un "certificat de travailleur spécialisé partiel" (Teilfacharbeiterabschluss).

Pour une admission à l'École Supérieure Avancée (Erweiterte Oberschule (EOS)), ou pour faire une formation professionelle avec le baccalauréat, une seconde langue étrangère était nécessaire.

Proportion des enseignements
pour une 10ème classe de POS (1988) Pourcentage
Langue allemande et littérature 22,9
Éducation artistique/Musique 6,8
Sciences sociales 10,9
Mathématiques 17,7
Sciences naturelles 12,2
Langues étrangères 11,0
Éducation physique 7,5
Polytechnique 11,0
Source: „40 Jahre DDR“ - Staatliche Zentralverwaltung für Statistik, Mai 1989

École supérieure avancée et formation professionelle avec le bac

C'est après avoir intégré une EOS que les écoliers pouvaient passer leur bac. Elle se composait de la 9ème à la 12ème classe et depuis 1983 – les écoles spéciales étant mises à part – elle se composait seulement plus que des 11èmes et 12èmes classes. Seul un nombre précis des écoliers d'une même année pouvaient fréquenter une EOS (7 à 10% maximum d'une classe). Les futurs bacheliers étaient alors à partir de la 8ème classe (plus tard jusqu'à la 10ème classe) complètement intégrés à la POS. Pour être admis dans une EOS, une certaine fiabilité politique et la classe sociale des parents étaient déterminantes en plus des performances scolaires pour le métier souhaité. Venir de la classe ouvrière était en Allemagne de l'Est un avantage. Pour obtenir le baccalauréat, il était aussi possible de faire une formation professionelle de trois ans (Berufsausbildung mit Abitur), qui comprenait après la 10ème classe des cours ayant pour but l'obtention du baccalauréat tout en étant lié à un centre de formation professionnel. Le nombre de places pour ces places d'apprenti ainsi que la nature des places offertes de professions à formation professionelles étaient limitées (5% d'une promotion).

De plus, il y avait dans quelques universités des cours préparatoires qui duraient une année pour les jeunes ouvriers spécialisés afin d'obtenir une permission d'accès aux études supérieures, ce qui était toutefois valable pour peu de matières. La condition préalable était que la formation convienne tant sur le plan professionel qu'avec les études.

Les études débutaient avec le bac ou la permission d'accès aux études supérieures. Pour les hommes, la condition préalable était l'accord du bureau du recrutement du service national (Wehrkreiskommando). Dans la mesure où il n'y avait pas de raison contre, le service militaire devait être effectué avant les études. En règle générale, il n' y avait pas d'interruption pendant les études pour le service militaire, à l'exception de 5 semaines de réserve au cours du 3ème ou 4ème semestre. C'est parce quil y avait une limitation du nombre de personnes commençant leurs études que l'admission au baccalauréat avait lieu. C'est ainsi que pour chaque bachelier, une place à l'université était disponible, même si ce n'était pas obligatoirement dans la filière souhaitée.

Une possibilité supplémentaire pour avoir accès à l'enseignement supérieur consistait en une formation spécialisée effectuée au préalable (par exemple d'ingénieur ou d'infirmière).

En comparaison à l'Abendgymnasium en Allemagne de l'ouest, il était aussi possible de se préparer pour la permission d'accès aux études supérieures à l'université populaire. Il y avait des cours spéciaux pour les travailleurs postés, qui avaient lieu au choix le matin ou l'après-midi. Les examens finaux avaient lieu le même jour que ceux des EOS.

Les Facultés des Ouvriers et des Fermiers (Arbeiter-und-Bauern-Fakultäten, ABF) jouaient un rôle particulier dans le système éducatif de la RDA, et symbolisaient une forme particulière d'encouragement éducatif tout en menant au baccalauréat.


La Sonderschule

La Sonderschule était un type d'école qui désignait tous les aménagements éducatifs dans laquelle les enfants ou adolescents handicapés pouvaient être éduqués dans la limite de leurs possibilités afin de devenir autant que possible un membre à part entière de la société socialiste. Les écoles d'aide (Hilfsschulen) en faisaient partie et s'occupaient des enfants handicapés ou inadaptés mais aussi des enfants non-voyants et mal-entendants. Les écoles orthophoniques ainsi que les écoles pour les enfants atteints des nerfs faisaient partie de ces Sonderschulen.

Les écoles ainsi que les classes dans les hopitaux et les centres de rééducation avaient eux aussi le statut de Sonderschule.


La Spezialschule

Afin d'encourager les élèves particulièrement doués, il existait tout un système varié de Spezialschulen. Il s'agissait parfois aussi de classes spéciales qui étaient liées administrativement à une POS ou à une EOS. Les écoles de russe étaient particulièrement connues, et étaient fréquentées à partir de la 3ème classe, tout comme les écoles de sport pour les enfants et les jeunes (Kinder- und Jugendsportschulen (KJS)). Suivaient ensuite des écoles spéciales pour la musique, les mathématiques, les sciences naturelles, l'électronique ou encore les langues. Les écoles spéciales commençaient à des degrés différents de scolarité. Quelques classes spéciales possédaient une 13ème classe en faveur de l'enseignement complémentaire, et pour quelques écoles spéciales aucune sélection publique s'effectuait, comme pour les écoles diplomatiques qui possédaient un important enseignement en langues. Dans les premières classes où commençaient les écoles spéciales il y avait la plupart du temps une transition vers la préparation du baccalauréat.

Les écoles et classes spécifiques liées à une université ou à un établissement d'enseignement supérieur étaient une particularité. Les écoles spécifiques de mathématiques-sciences naturelles orientées vers la technique ainsi que les écoles spécifiques pour la musique contribuaient de manière signifivative dans leur domaine.


La Volkshochschule

La Volkshochschule était une organisation étatique intégrée au système scolaire général et dépendait depuis 1956 du Ministère de l'éducation populaire. Selon le régime, elle fut conçue en une "école supérieure du soir pour les personnes exerçant un métier". Elle délivrait des bulletins et donnait des cours d'après un programme précis. Son devoir principal était d'amener les personnes suivant cette formation à avoir un diplôme, en particulier le baccalauréat. Il y avait des cours spécialement développés pour les travailleurs en poste et avaient lieu au choix le matin ou l'après-midi. L'examen final avait lieu le même jour que dans les EOS. A partir des années 70, un retour vers les "traditions" s'opéra : des enseignements généraux furent à nouveau proposés, notamment en langues vivantes, en sciences naturelles, ainsi qu'en art et culture. La forme d'organisation dominante demeura cependant le stage de formation, qui était financé par l'État. Les frais d'inscriptions étaient vraiment peu élévés (ils étaient de 1 Mark pour les enseignements finaux, pour les autres stages ils s'élévaient à 3 Marks (de l'époque)).

L'idéologie dans le quotidien des écoliers

Un après-midi de Pionnier passé dans une exposition

En début d'heure

A l'entrée du professeur dans la classe, les élèves devaient se lever. Le professeur disait alors soit le salut des Pionniers "soyez prêts" (Seid bereit) et la classe répondait "toujours prêt" (immer bereit), soit le salut des FDJ, "amitié" (Freundschaft), auquel les élèves répondait eux aussi par "amitié". Tout le monde pouvait se rassoir ensuite.


L'appel

Un appel avait lieu au début et à la fin de l'année scolaire ainsi que lors d'évènements spéciaux. Les écoliers portaient l'uniforme des Pionniers ou de la FDJ (Freie Deutsche Jugend, Jeunesse Libre Allemande) s'il en étaient membres. Il avait lieu dans le gymnase, dans une cour ou encore dans une grande salle. Toutes les classes entraient sur de la musique militaire, rangées par groupement. A la fin d'une année scolaire, des récompenses pour bons résultats scolaires, sportifs ou politiques étaient décernés dans le cadre de l'appel.


La rue des Meilleurs

Dans quelques écoles, les portraits des meilleurs élèves étaient accrochés en public avec leurs noms. Cette de tradition de la rue des Meilleurs était inspirée de celle des entreprises de production.


Le conseil de groupe

Les élèves d'une classe étant Pionniers votaient pour un conseil de groupe (Gruppenrat). Ce dernier était constitué d'un président du conseil de groupe, d'un suppléant, d'un secrétaire, d'un trésorier, d'un "agitateur" et d'un membre du conseil de l'amitié. Le conseil de groupe gardait le contact avec le professeur et assumait une fonction similaire à celle d'un délégué de classe.


L'après-midi de Pionnier

Les Pionniers d'une classe se rencontraient régulièrement sous les instructions de leur professeur pour des activités extra-scolaires. L'après-midi de Pionnier était aussi bien destiné à l'éducation politique qu'à l'organisation des loisirs.


La Patenbrigade

La Patenbrigade était un groupe de collaborateurs (une brigade) d'une entreprise industrielle ou d'une LPG (Landwirtschaftliche Produktionsgenossenschaft, coopérative de production agricole) qui se chargeait de parrainer une classe.

Le développement du système éducatif socialiste unitaire de la RDA

L'instauration des écoles dans la zone d'occupation soviétique

Les débuts du système éducatif dans ce qui était à l'époque la zone d'occupation soviétique étaient marqués par un remaniement d'envergure du corps enseignant. Près de 71% des enseignants étaient membres du NSDAP, le parti d'Hitler, et une grande partie des manuels scolaires ne pouvaient plus être utilisés en raison de leur rattachement à l'idéologie nazie, ce qui fut considéré comme un des plus grands problèmes éducatifs d'après-guerre. L'enseignement fut un peu partout en pause, puis fut ensuite reprit en septembre 1945.

Le 27 juillet 1945, l'administration centrale pour l'éducation populaire (Zentralverwaltung für Volksbildung, ZfV) fut crée par un décret émanant de l'administration militaire soviétique en Allemagne (Sowjetische Militäradministration in Deutschland, SMAD), dont le but était de mettre au point des propositions sur l'organisation du système éducatif. Avec l'ordonnance n° 40 de la SMAD, les conditions générales juridiques provisoires étaient constituées, ce qui autorisait aux écoles des enseignements réguliers. Dans un premier temps, le schéma des établissements scolaires de la Mittelschule et du Gymnasium furent conservés. Pourtant, aucune école privée générale ne fut gardée, ce qui permettait à l'État de la zone d'occupation soviétique d'être assuré d'avoir le monopole concernant le système éducatif. Comme dans toutes les commissions importantes, un homme ayant la confiance totale du gouvernement soviétique siégait à la tête de la ZfV; ce fut pour ce cas Paul Wandel, l'ancien rédacteur en chef du journal "le drapeau rouge" (der Rote Fahne) de l'organe central du Parti Communiste d'Allemagne (KPD).

Les autres directives de la ZfV et de la SMAD pour le réemploi des professeurs prévoyaient que les membres du NSDAP ainsi que les membres actifs d'autres organisations nazies soient éloignés des services éducatifs. Le réemploi d'enseignants ayant perdu leur emploi ou ayant été admonestés par les nazis devait être accentué. Pourtant, dans les débuts, un strict respect de ses directives, à l'exception d'un enseignement généralisé, n'était pas observé et certains membres du NSDAP étant nés après 1920 furent provisoirement maintenus dans leurs fonctions.


Nouveaux professeurs

Le problème essentiel pour la politique éducative de la zone d'occupation soviétique était la formation d'un nouveau coprs enseignant. Le contrôle du SED pouvait aussi de cette façon être assuré dans le domaine de l'éducation. Une formation universitaire destiné à un grand nombre d'enseignants était à court terme impossible. Aussi, les nouveaux professeurs devaient, d'après la volonté des nouveaux détenteurs du pouvoir, être recrutés dans "le cercle démocrate anti-fasciste de l'intelligence allemande", mais aussi dans la classe ouvrière. Un autre critère lors de l'embauche de nouveaux enseignants était la préférence pour les jeunes. C'est ainsi que 40 000 personnes, qui avaient déjà une formation et/ou qui revenaient de captivité de guerre furent dans les années suivantes formées dans des cours accélérés. A l'occasion de leur formation, des bases de réformes pédagogiques datant de l'époque de la République de Weimar et qui n'avaient pas encore été mises en place dans le quotidien des écoliers furent instaurées. Les nouveaux professeurs des années 40 et 50 jusque dans les années 80 représentaient une part essentielle du corps enseignant est-allemand.

En 1949, 67,8% des postes d'enseignants étaient occupés par des nouveaux professeurs. 47,7% de ces nouveaux professeurs appartenaient au SED, 13% au LDPD et 10% à la CDU, ces deux derniers étant des partis mis au pas par le régime. Le contrôle du parti concernant le domaine de l'éducation était à quelques détails près atteint.[1].

Loi sur la démocratisation de l'école allemande

Au début de l'été 1946, la loi sur la démocratisation de l'école allemande fut adoptée pour les Länder de la zone d'occupation soviétique. Ceci ouvrait des perspectives pour les 20 années à venir et aussi par conséquent pour les trois année suivantes de fondation de la RDA. La loi était le point de départ de la nouvelle organisation de l'ensemble du système éducatif de la zone d'occupation soviétique. Le système scolaire divisé disparut en automne 1946 en faveur d'un système scolaire unitaire complexe constitué de plusieurs formes d'écoles. L'école primaire, qui durait 8 ans, en constituait l'élément central et fut transformée progressivement en l'École Polytechnique générale de dix classes par une multitude de réformes.

Fait digne d'attention, l'école unitaire formulait déjà un but éducatif pour les enfants de trois à six ans ancré dans la loi, à savoir la préparation pour l'école.

Les lois éducatives suivantes furent efficaces pour la RDA :

  • La loi sur la démocratisation de l'école allemande (Gesetz zur Demokratisierung der deutschen Schule) du 1er juillet 1946 au 2 décembre 1959.
  • Loi sur la scolarité obligatoire de la RDA (Gesetz über die Schulpflicht in der Deutschen Demokratischen Republik) du 15 décembre 1950 au 2 décembre 1959[2]
  • Première loi éducative de la RDA ( Loi sur le développement socialiste du système éducatif en RDA) (Gesetz über die sozialistische Entwicklung des Schulwesens in der Deutschen Demokratischen Republik) du 2 décembre 1959 au 25 février 1965[3]
  • Seconde loi éducative de la RDA (loi sur le système éducatif socialiste unitaire) (Gesetz über das einheitliche sozialistische Bildungsystem) du 25 février 1965 jusqu'à l'entrée en vigueur de la loi éducative des Lands du Brandebourg, du Mecklembourg-Poméranie occidentale, de la Saxe, de la Saxe-Anhalt, de la Thuringe et de la République fédérale allemande dans les années 1991/1992[4]


Notes et certificat de fin d'études

Pochette d'un bulletin en simili-cuir.
Bulletin d'une demie année scolaire.

En Allemagne de l'Est, les notes des élèves s'échelonnaient sur 5 points :

  • 1 = très bien
  • 2 = bien
  • 3 = satisfaisant
  • 4 = suffisant
  • 5 = insuffisant

Les notes figuraient sur le bulletin (conduite, ordre, assiduité, participation, et après 1978, comportement général). En outre, il y avait à la fin de l'année scolaire une appréciation détaillée inscrite dans le bulletin. Ces derniers étaient donnés à la moitiée de l'année en février avant les vacances d'hiver, puis en juillet à la fin de l'année avant les vacances d'été. Avoir 5 excluait tout passage en classe supérieure. Les bulletins étaient signés par les responsables légaux et étaient ensuite controllés par le professeur après les vacances.

Tous les bulletins étaient depuis la fin des années 70 un carnet imprimé au format A5 qui furent ensuite remplacés par une pochette en simili-cuir. Il servait les écoliers jusqu'à la 10ème classe.

A la fin de la 10ème classe et après l'obtention du baccalauréat, un bulletin spécial était délivré. Une mention d'ensemble était décernée. Elle se composait des résultats obtenus pendant l'année scolaire et de ceux des épreuves orales et écrites des examens. Les mentions décernées étaient les suivantes :

  • distinction honorifique
  • très bien
  • bien
  • satisfaisant
  • admis
  • non-admis

Comme reconnaissance supplémentaire, la médaille d'or de Lessing pouvait être décernée (toutes les matières obtenues avec la note 1) ou d'argent (mêmes conditions, mais avec au maximum 2 dans deux matières).

Jours d'école et vacances

Une journée d'école se composait dans les dernières années d'en moyenne 6 heures de cours. Jusqu'en 1989/1990, le samedi était un jour d'école régulier. Toutefois, dans les premières classes il était composé de deux ou de trois heures de cours, et dans les dernières classes pas de plus de cinq heures de cours. A partir de la 7ème classe, il y avait parfois pendant certains jours en semaine une à deux heures de cours supplémentaires ("l'heure zéro", nullte Stunde), qui, le cas échéant, avaient lieu à 7 heures voire plus tôt ou encore pendant l'après-midi. L'enseignement facultatif avait par exemple fréquemment lieu pendant ces heures afin de rendre possible la participation des écoliers dans différentes classes parallèles. La fin des cours se faisait en début d'après-midi, entre 13 heures et 14 heures, les heures précises étant dépendantes des classes et du nombre d'heures de cours.

Les dates de vacances étaient les mêmes pour le pays entier. L'année scolaire commençait le 1er septembre ou un ou deux jours après si le 1er tombait un week-end. Pour ceux qui commençaient l'école, la rentrée avait lieu la plupart du temps le lundi suivant le 1er septembre afin que le week-end précédent serve pour les festivités concernant le début de la scolarité. Les périodes de vacances usuelles étaient les suivantes :

  • une semaine pour les vacances d'automne (mi-octobre)
  • les jours entre Noël et le Jour de l'An (les cours reprenaient le 3 janvier lorsque cela ne tombait pas un week-end)
  • trois semaines pour les vacances d'hiver (février)
  • une semaine pour les vacances de printemps (mi-mai)
  • huit semaines pour les vacances d'été (le dernier jour d'école avait lieu le premier vendredi du mois de juillet)

Après les cours, les écoliers avaient la possibilité d'acquérir des connaissances supplémentaires dans des groupes de travaux. Ces groupes de travaux étaient présents dans de nombreux domaines, par exemple en électronique, en langues vivantes, en mathématiques, dans le domaine de la santé, en biologie, en chimie, en sport, en musique, en chant etc. La plupart de ces groupes étaient dirigés par des professeurs, parfois par des parents, des membres de la Patenbrigade ou des pionniers.


Ouvrages

  • Sebastian Barsch: Geistig behinderte Menschen in der DDR. Erziehung - Bildung - Betreuung. Athena, Oberhausen 2007. (Lehren und Lernen mit behinderten Menschen, Bd. 12) ISBN 978-3-89896-302-2
  • Christoph Führ (Hrsg.): Deutsche Demokratische Republik und neue Bundesländer. Beck, München 1998. (Handbuch der deutschen Bildungsgeschichte, Bd. 6, Teilbd. 2) ISBN 3-406-42931-9
  • Gert Geißler: Geschichte des Schulwesens in der Sowjetischen Besatzungszone und in der Deutschen Demokratischen Republik 1945 bis 1962. Lang, Frankfurt am Main [u.a.] 2000. ISBN 3-631-36445-8
  • Gert Geißler, Ulrich Wiegmann: Schule und Erziehung in der DDR. Studien und Dokumente. Luchterhand, Neuwied 1995. ISBN 3-472-02258-2
  • Karl-Heinz Günter: Das Bildungswesen der Deutschen Demokratischen Republik, Volk und Wissen Volkseigener Verlag Berlin, 1979
  • Hubert Hettwer, 1976: Das Bildungswesen in der DDR - Strukturelle und inhaltliche Entwicklung seit 1945, Kiepenheuer & Witsch Köln ISBN 3-462-01165-0
  • Freya Klier: Lüg Vaterland - Erziehung in der DDR, Kindler Verlag München 1990 ISBN 3-463-40134-7
  • Uwe Markus: Was war unsere Schule wert? Volksbildung in der DDR. Verlag Das neue Berlin, 2009, ISBN 978-3360019653
  • Saul B. Robinsohn: Schulreform im gesellschaftlichen Prozeß - Ein interkultureller Vergleich, Band 1: BRD, DDR, UdSSR, Ernst Klett Verlag Stuttgart, 1970
  • Barbara Wellmitz: Zur Entwicklung der Körperbehindertenpädagogik in der DDR. In: Heilpädagogik online 04/2003, 21-44


Liens

Sources

  1. Martin Broszat, Gerhard Braas, Hermann Weber [Hgg.]: SBZ-Handbuch. Staatliche Verwaltungen, Parteien, gesellschaftliche Organisationen und ihre Führungskräfte in der Sowjetischen Besatzungszone Deutschlands 1945–1949. Oldenbourg, München 1993 (2. Auflage), ISBN 3486552627, Seite 233
  2. Schulpflichtgesetz
  3. Gesetz über die sozialistische Entwicklung des Schulwesens in der Deutschen Demokratischen Republik
  4. Gesetz über das einheitliche sozialistische Bildungssystem


Cet article est une traduction partielle ou entière de l'article de la wikipédia allemande concernant le même sujet.

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