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Yōzei
L'empereur Yōzei (陽成天皇 Yōzei-tennō), 869-949) fut le cinquante-septième empereur du Japon, selon l'ordre de succession traditionnel. Son règne s'étend du 876 jusqu'à 884.[1]
Sommaire
Généalogie
Yōzei est le fils aîné de l'Empereur Seiwa. Sa mère fut Fujiwara no Takakiko (sœur cadette d'oudaijin Fujiwara no Motosune), aussi connu comme Nijo-no kisaki. Il portait avant son avènement au trône le nom personnel de Sada-akira (惟喬親王).[2]
Les événements de la vie de Yōzei-tennō
En 876, son père, l'empereur Seiwa, abdique soudainement et Yōzei est mis sur le trône à sa place. Fujiwara no Mototsune devient sesshō (régent) du jeune empereur. Il garde ce titre jusqu'en 880, où il devient dajō-daijin.
Yōzei règne jusqu'à être déposé en 884, et l'oncle de son père le remplaçant sur le trône sous le nom d'empereur Kōkō.
Selon de très chiches informations des archives impériales, venant de sources telles que le Rikkokushi et le Nihon Sandai Jitsuroku, la raison de cette destitution est un meurtre commis par l'empereur sur un de ses vassaux. De nombreux hauts officiels de la cour considérant l'acte de Yōzei comme dépassant les limites de l'acceptables, il le forcent donc à se retirer du trône.
En effet, la société japonaise de l'époque Heian est très sensible aux problèmes de « pollution » spirituelle et personnelle. La mort (et spécialement le fait de tuer des gens ou des animaux) était le pire acte de pollution possible, et nécessitait des jours d'isolement afin de se purifier. Dans la mesure où l'empereur était une figure divine liée aux déités, une pollution d'un degré si extrême commise par la source la plus élevée était vue comme extrêmement ruineuse.
En Jinnō Shōtōki, Kitabatake Chitafusa racontait l'histoire du reign de l'empereur Yōzei. Cet historien et philosophe de le xive siécle nous offrait un analyse shintoïste. Selon lui, cet empereur était imprévisible parce qu'il était incapable d'être le souverain. Quand Fujiwara no Mototsune s'est convaincu que l'empereur était indigne de régner, Yozei était ôté avec discretion -- détrôné effectivement. Mototsune était prêt de se sacrifier pour la tranquillité de l'empire; mais après, il ne trouvait que le gratitude de tout le cour.[3]
L'ère Jōgan
- Jōgan 10 (869): Sada-akira-shinnō naquit, et il deviendra hérétier ou kōtaishi l'année suivant.[4]
- Jōgan 18, le 29e du 11e mois (18 décembre 876): L'empereur Seiwa abdiquait, et son fils acceptait le fardeau d'avènement au trône (le senso).[5]
- Jōgan 19 (877): Sada-akira accédait le trône officiellement (le sokui); et le nengō changera, commémorant le commencement du règne d'un nouveau souverain.[6]
L'ère Gangyō
- Gangyō gannen (元慶元年) ou Gangyō 1, le 3e de la 1re mois (877): L'empereur nouveau n'étant agé qu de 8 ans, et Fujiwara no Mototsune exerça l'emploi de régent.[7]
- Gangyo 1, le 2e mois (877): Des ambassadeurs de la royaume coréenne de Bokkai arrivèrent dans la province d'Izumo (雲国, Izumo-no kuni), d'ou ils furent renvoyés chez eux.[8]
- Gangyo 1, le 6e mois (877): Il régna une grande sécheresse; on ofrit alors des sacrifices aux dieus Hachiman, Kamo, et autres des temples de la province d'Ise, afin d'obtenir de la pluie.[9]
- Gangyo 1, le 11e mois (877): L'empereur fit le pélerinage "Daï sió yè."[10]
- Gangyo 1, le 12e mois (877): On bâtit le temple Gangyō-ji.[11]
- Gangyō 2 (878): Le 9e mois, il y eut un tremblement de terre terrible dans le Kanto.
- Gangyō 4 (880): L'ancien empereur Seiwa mourut âgé de 31 ans; et son image fut placée parmi les kami -- les dieux bienfaisans.[12]
- Gangyō 7, le 1e mois (883): Un ambassadeur de Bokkai, nommé Faï-teï, arriva dans la province de Kaga; et Yōzei le fit venir le 4e mois à Miyako. Faï-teï étant très-savant. Ils s'entretinrent sur l'histoire ancienne, la littérature et la poésie.[13]
- Gangyō 7, le 5e mois (883): L'empereur donna à Faï-teï une fête à la cour. Il y eut des courses des chevaux et des tirs à l'arc; puis il le renvoya dans son pays.[14]
- Gangyō 7, le 11e mois (883): Yōzei commença à gouter l'exercise du cheval. Il entretint un grand nombre de chevaux à la cour. Il faisait constamment des courses. Il admit beaucoup de genes du peuple à sa présence, et contracta leurs habitudes grossières. Mototsune, qui en fut informé, vint au palais, et chassa Ono-no Kiyokazu, ainsi que d'autres qui étaient toujours avec l'empereur. Depuis ce temps, Yōzei resta presque toujours seul. Quelquefois il faisait jeter des grenouilles aux serpens pour les voir avaler par ces retiles, ou bien il prenait plaisir à faire combattre des chiens avec des singes. Bientôt, ses amusemens devinrent plus dangereux. Il tuait de sa main des criminels, et chassait à coups de sabre ceux qui osaient lui adresser des représentations détourner d'un pareille conduite. Mais il ferma l'oreille à toutes ses remonstrances.[15]
- Gangyō 8, le 1e mois (884): Les habitudes extravagantes de Yōzei augmentèrent. Mototsune, étant venu à la cour, fut témoin que, pour se devertir, l'empereur faisait monter des gens sur des arbres, et ordonnait de les percer à coups de lance jusqu'à e qu'ils tombassent morts à terre. Alors, Mototsune se convainquit qu ce prince était indigne de régner plus long-temps, et se servit du stratagème suivant pour se déposer. Il alla au palais, et lui dit qu'il devait être ennuyé de se trouver toujours seul, et lui promit de l'amuser par une course de chevaus. Yōzei, charmé de cette proposition, le pria de fixer le jour où cette course aurait lieu. Il fut convenu que ce serait le 4e du 2e mois. Ce jour-là, l'empereur sortit en voiture. Mototsune fit aussitôt occuper les protes par une forte garde, et envoya l'empereur au palais "Yo seî-in" a "Ni zio". Il lui déclara qu sa démence le rendait incapable de régner, et qu'il était détrôné. Yōzei pleura beaucoup, ce qu excita la compassion de tout le monde. On lui donna le titre de Daijō-tennō. Il n'avait alors qu 17 ans. Mototsune était très-hautain; mais le grand pouvoir dont il abusait, fit trembler tous les grands de la cour. Plusieurs eurent à se repentir d'avoir voulu lui résister.[16]
L'empereur était souvent malade. Il n'avait régné que huit ans, tout en moins d'un seul nengō, en l'ere Gangyō.[17]
Kugyō (公卿)
- Empereur Yōzei (陽成天皇), r. 877-884 -- kugyō de Yōzei-tennō
- Sesshō, Fujiwara no Mototsune (藤原基経), 877-880
- Kampaku, Fujiwara no Mototsune (藤原基経), 880-884
- Daijō-daijin, Fujiwara no Mototsune (藤原基経), 880-891
- Sadaijin, Minamoto no Tooru (源融), 872-895
- Udaijin, Fujiwara no Matotsune (藤原基経), 872-880
- Udaijin, Minamoto no Masaru (源多), 882-888
Les éres du règne de Yōzei-tennō
- Jōgan 貞観 (859-877)
- Gangyō 元慶 (877-885)
Références
- ↑ Brown, Delmer et al. (1979). Gukanshō, 286.
- ↑ Titsingh, I. (1834). Annales des empereurs du Japon, 121-122.
- ↑ Varley, p 171.
- ↑ Titsingh, 122.
- ↑ Brown, 288; Varley, H. Paul. (1980). Jinnō Shōtōki, 170. [Tsuchihashi commutation: 18.12.876 (jeudi)/貞観十八年十一月二十九日]
- ↑ Titsingh, 122; Varley, 170.
- ↑ Titsingh, 221.[Tsuchihashi commutation: 20.1.877 (dimanche)/元慶一年一月三日]
- ↑ Titsingh, 122.
- ↑ Titsingh, 122.
- ↑ Titsingh, 12 [1834 transliteration, avant-Hepburn]
- ↑ Titsingh, 122; Ponsonby-Fane, R. (1956). Kyoto: the old capital of Japan, 794-1869, 113.
- ↑ Titsingh, p. 123.
- ↑ Titsingh, p. 123.
- ↑ Titsingh, p. 123.
- ↑ Titsingh, p. 123-124.
- ↑ Titsingh, p. 124. [1834 transliteration, avant-Hepburn]
- ↑ Titsingh, p. 124.
- (en) Brown, Delmer and Ichiro Ishida, eds. (1979). [ Jien (1221) ], Gukanshō; "The Future and the Past: a translation and study of the 'Gukanshō,' an interpretive history of Japan written in 1219" translated from the Japanese and edited by Delmer M. Brown & Ichirō Ishida. Berkeley: University of California Press. ISBN 0-520-03460-0
- (fr)Titsingh, Isaac. (1834). [Siyun-sai Rin-siyo/Hayashi Gahō (1652)]. Nipon o daï itsi ran; ou, Annales des empereurs du Japon, tr. par M. Isaac Titsingh avec l'aide de plusieurs interprètes attachés au comptoir hollandais de Nangasaki; ouvrage re., complété et cor. sur l'original japonais-chinois, accompagné de notes et précédé d'un Aperçu d'histoire mythologique du Japon, par M. J. Klaproth. Paris: [Royal Asiatic Society] Oriental Translation Fund of Great Britain and Ireland.--Deux exemplires digitalisés de ce livre rare ont été maintenant rendus accessibles en ligne : (1) de la bibliothèque de l'université du Michigan, digitalisée janvier 30, 2007 ; et (2) de la bibliothèque de l'université de Stanford, digitalisée juin 23, 2006. Vous pouvez le consulter en cliquant ici.
- (en) Varley, H. Paul , ed. (1980). [ Kitabatake Chikafusa (1359)], Jinnō Shōtōki ("A Chronicle of Gods and Sovereigns: Jinnō Shōtōki of Kitabatake Chikafusa" translated by H. Paul Varley). New York: Columbia University Press. ISBN 0-231-04940-4
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