- Bahir
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Sefer HaBahir
Judaïsme Pensée juive – Philosophie juive Cet article fait partie de la série sur la Kabbale Catégorie Concepts kabbalistiques Sephiroth · Pardès · Sod Merkabah · Anges de la Kabbale Méthodes herméneutiques Gematria · Temura · Notariqon Midrash · Quatre sens de l'Écriture Textes fondamentaux Sefer Ha Zohar · Sefer Yetsirah Sefer Ha Bahir Personnalités Isaac l'Aveugle · Isaac Luria Moïse de Léon · Moïse Cordovero Moché Haïm Luzzatto Gershom Scholem · Cervantès Eliphas Lévi · Paul Vulliaud Sabbataï Tsevi · Baruch Ashlag · Abraham Aboulafia Carlo Suarès · Marc-Alain Ouaknin Autres Hassidisme · Safed Le Sefer HaBahir (ou livre de la Clarté) date de la fin du douzième siècle de l'ère courante et réinterprète un traité plus ancien, le Sefer Yetsirah. Bahir peut se traduire par "dans la Lumière", mais aussi par "dans la Sérénité". Ce livre développe un système de mystique juive appuyé sur la notion rabbinique fort ancienne de Shekhina, conçue comme l'Immanence Divine de l'Ineffable et Saint Nom dont la vie intérieure s'organiserait en dix puissances créatrices, les Sefirot énumérées déjà dans ce traité plus ancien dit Sefer Yetsirah (livre de la Création). Cette doctrine semble s'apparenter au gnosticisme qui, depuis l'époque hellénistique ancienne, pénétra progressivement toute l'Europe médiévale, et s'inscrit dans le mouvement mystique juif de la Kabbale.
Une Sefirah, dix Sefiroth
Le Sefer Yetsirah énumérait dix Sefirot , qui sont dix nombres cosmologiques primitifs créés par Celui dont le Nom (HaShem) soit sanctifié.
- Voir aussi : Gematria
Le Sefer HaBahir, plus audacieux, se distingue du traité antérieur en ce qu'il ne considère plus que le Saint Nom possède ces dix Sefiroth, en quelque sorte indépendantes de son Essence, mais conçoit désormais ces puissances créatrices comme constituantes fondamentales intimes de cette Essence Divine, qui émergent de l'intériorité profonde de son Être lui-même, et se manifeste dans la Création du monde, de la langue hébraïque, et de l'écriture sacrée, mais aussi dans le développement des prières et rituels de la religion judaïque traditionnelle. Les auteurs du Sefer HaBahir parvinrent ainsi à judaïser le vieux gnosticisme hérité de l'antiquité grecque, ce qui fut diversement apprécié (!) par les différents courants rabbiniques contemporains de cette nouvelle conception.
Le Sefer HaBahir distingue parmi les dix Sefiroth trois puissances supérieures :
- la Pensée est la Couronne Suprême (dite aussi Palais très Saint), Premier Nombre et Première Lettre (aleph), associée à l'oreille humaine qui peut l'écouter et l'entendre,
- la Sagesse est la seconde, identifiée à la Loi primordiale, la Torah,
- la troisième est la Connaissance, Mère du monde créé en harmonie avec le développement de cette Torah,
- les sept Sefiroth subséquentes sont nommées Filles du Grand Roi, associées à sept Formes Saintes, à sept Louanges à la Gloire du Très Haut, aux sept jours de la Création primitive.
A l'époque du Sefer HaBahir la Kabbale n'avait encore ni adopté ni adapté toutes les notions philosophiques du néo-platonisme, comme la conception émanationiste de l'Être Suprême dans le monde, ou celle de l'Essence cachée dans Sa Transcendance qui donnera le concept kabbalistique ultérieur du En Sof. Ces notions nouvelles se développeront dans la phase suivante de la Kabbale, celle qui générera le Sefer Ha Zohar.
Bibliographie
Kalman P. Bland, Professeur associé de Religion et d'études judaïques à la Duke University (USA), nombreux articles concernant la mystique juive dans The Perennial Dictionary of World Religions publié originellement sous le titre de Abingdon Dictionary of Living Religions, Keith Crim éditeur général, Roger A.Bullard & Larry D.Shinn éditeurs associés, HARPER & ROW Publishers, San Francisco 1981 / 1989.
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