- Vie et opinions de Tristram Shandy
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Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme
Tristram Shandy Auteur Laurence Sterne Genre Roman Pays d'origine Angleterre Date de parution 1760 Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme (ou, plus brièvement, Tristram Shandy - titre original The Life and Opinions of Tristram Shandy, Gentleman) est un roman de Laurence Sterne. Il fut publié en neuf volumes, les deux premiers en 1760, et les sept autres dans les dix années suivantes. Ce roman est généralement considéré comme l'un des plus importants de la littérature occidentale.
Sommaire
Argument
Le texte se présente comme une tentative d'autobiographie de Tristram Shandy. Mais très vite le récit est accaparé par des digressions et par l'omni-présence des membres de la famille Shandy. Chacun semble poursuivre une idée fixe : le père de Tristram cherche à expérimenter sur son fils sa théorie éducative, l'oncle Toby ne pense qu'à chevaucher son hobby-horse et à construire des fortifications dans son jardin, etc. Plus qu'un récit, Tristram Shandy se présente donc plutôt comme un tissage minutieux de thèmes qui se répondent, tels que la création, l'impuissance, la maîtrise du temps.
Sources
Le texte de Sterne est tissé d'allusions et de références aux plus grands penseurs et écrivains des XVIIe siècle et XVIIIe siècles. Alexander Pope, John Locke, et Jonathan Swift furent les principales influences de Sterne dans l'écriture de Tristram Shandy. On s'aperçoit facilement que la satire de Pope et de Swift constitue la plus grande part de l'humour de Tristram Shandy, mais les sermons de Swift et l'Essai sur l'entendement humain de Locke forment le cadre intellectuel que Sterne explora dans son roman. Sterne était très au fait de la science et de la philosophie de son époque, et les paragraphes sur l'obstétrique et les fortifications, par exemple, montrent qu'il maîtrisait les sujets principaux de ces domaines.
Quatre œuvres ont principalement influencé Tristram Shandy, au point d'éclipser les autres références : Rabelais, Cervantes, les Essais de Montaigne et John Locke. Sterne avait déjà écrit un texte appelé A Rabelaisian Fragment, (Un Fragment rabelaisien), qui témoigne de la connaissance qu'il avait de cet auteur. Mais il n'est pas besoin de cette œuvre de jeunesse pour voir l'influence que Rabelais a exercée sur Tristram Shandy, que de multiples allusions rendent évidente, comme par exemple l'humour paillard, particulièrement en ce qui concerne le corps. La première scène de Tristram Shandy, où l'on voit la mère de Tristram interrompre son père pendant le coït qui entraînera la conception de Tristram, témoigne de la dette que Sterne a envers Rabelais.
L'ombre de Cervantès est tout aussi présente dans le roman de Sterne. Les fréquentes références à Rossinante, le personnage d'Oncle Toby (qui ressemble à Don Quichotte par bien des manières) et la description que fait Sterne de l'humour "cervantesque" de ce personnage, la composition même de Tristram Shandy et son genre, tout cela doit beaucoup à la seconde partie du roman de Cervantès et démontre l'influence de l'écrivain espagnol.
Le roman utilise brillamment les théories de John Locke sur l'empirisme, c'est-à-dire sur la manière dont nous nous servons de ce que nous savons de nous-mêmes et du monde par des associations d'idées qui proviennent de nos cinq sens. Sterne se montre tour à tour respectueux et satirique à l'égard des théories de Locke. Font également partie de l'intertexte du roman l' Anatomie de la mélancolie (Anatomy of Melancholy) de Robert Burton, La Bataille des livres (Battle of the Books) de Jonathan Swift ainsi que Les Mémoires de Martin Scriblerus (The Memoirs of Martinus Scriblerus).
Réception et influence
Si le livre connut un succès immédiat auprès du public britannique et très vite européen, une partie de la critique se montra réservée sur ce qu'elle considérait comme un simple jeu d'esprit élaboré et ingénieux. Ainsi, Samuel Johnson prétendait : «Aucune chose bizarre ne dure » (Nothing odd will do long[1]). Au XIXe siècle, Tristram Shandy fut considéré comme démodé dans sa patrie.
La fortune du roman fut plus heureuse sur le continent. Diderot honora lui-même sa dette à son égard. Les romantiques allemands Jean Paul et E.T.A. Hoffmann, ou encore le français Charles Nodier se sont clairement inspirés du Tristram. Le Brésilien Joaquim Maria Machado de Assis le cite comme inspiration de son Bras Cubas.
Le roman fut également très apprécié en Russie. Les théoriciens russes Victor Chklovski et Mikhaïl Bakhtine le considéraient comme le roman le plus important de la tradition occidentale.
Les modernistes tels que James Joyce redécouvrirent la richesse du texte, appréciant notamment son caractère réflexif.
Adaptations
Tristram Shandy a été adapté en bande dessinée par le dessinateur Martin Rowson. Il a également été adapté au cinéma en 2006 : A Cock and Bull Story, dirigé par Michael Winterbottom, écrit par Martin Hardy, avec Steve Coogan, Rob Brydon, Kelly Macdonald, Naomie Harris, et Gillian Anderson.
Voir aussi
Liens externes
- Tristram Shandy en version originale html
- Préface à l'édition française du livre Tristram Shandy
- Hypertext Tristram Shandy Web Project
- Glasgow University: the book
- Film adaption starring Steve Coogan
- The Neverending Story: Michael Winterbottom's Tristram Shandy, Slate.com, February 3, 2006.
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