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Târ (musique)
Pour les articles homonymes, voir Tar.Le târ est un instrument à cordes pincées trouvé en Iran, en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Arménie, en Turquie, en Ouzbékistan et au Tadjikistan. C'est un luth à long manche avec un corps en forme de double cœur. Le mot تار târ signifie "corde" en persan.
Lutherie
Le corps du târ est taillé dans un bloc de murier coupé en deux, évidé et recollé. Il a une forme de huit ou de double cœur. Une très fine membrane (péricarde de taureau ou de veau) est ensuite collée sur le pourtour des faces laissées ouvertes. Dans le târ basse, l'ouverture du haut n'est pas recouverte, afin de donner plus de sonorité.
Sur la membrane inférieure, la plus large, est posé un petit chevalet (en os) à pieds, retenu par une cordelette au corps de l'instrument. Étant donné la grande fragilité de l'instrument à cet endroit, il y a souvent une déchirure due à un coup de plectre mal calculé ou trop fort ; la position parfaitement perpendiculaire au joueur évitera ces déconvenues.
Le manche en bois de noyer est collé au corps. La touche est recouverte de deux bandes d'os afin de faciliter le glissement et la sonorité. Il y a 25 frettes en boyau nouées et amovibles
Le petit plectre est en métal (laiton ou bronze) entouré de cire à une extrémité afin qu'il ne glisse pas des doigts.
Les six cordes disposées en 3 chœurs sont en métal (acier et cuivre) et ont la particularité de ne pas être nouées aux chevilles, mais retenues par des cordelettes qui elles se nouent aux chevilles.
Le târ persan avait autrefois 5 cordes. La sixième corde a été ajoutée par l'un de ces grands interprètes passés : Darvish Khan.
Le târ azéri qui a été introduit par Sadıqcan a une forme sensiblement différente et possède une peau de poisson, et cinq cordes harmoniques en plus.
Jeu et technique
Le târ se joue posé sur le genou droit, la main gauche sur le manche (bien droit, pas penché) et la droite avec le plectre, tenu entre pouce et index et joué par le poignet. Le musicien est soit assis par terre soit sur une chaise, soit même debout pour les Azéris et Arméniens qui tiennent plutôt le târ sur la poitrine, coincé par le coude droit, et jouent donc "très haut", grâce à une flexion du poignet.
On ne joue jamais d'accord dans ces musiques modales, et la dextérité de la main gauche (aux doigts très "allègres") ici est mise à rude épreuve. La main droite par de rapides et rythmiques mouvements d'une corde à l'autre, peut effectuer des chaharmezrabs très rapides, donnant l'impression que deux instruments jouent en même temps (l'un rythmique, l'autre mélodique).
Il peut se jouer en solo, accompagné de percussion, ou au sein d'un orchestre, à moins qu'il n'accompagne en solo, un chant. C'est un instrument plutôt "viril" comparé au setâr.
Le târ est un des plus importants instruments de la musique classique persane et azérie. La formation, la compilation, l'édition et l'héritage des versions les plus authentiques et les plus complètes du radif sont tous travaillés à partir du târ. Les tendances générales de la musique perse classique ont toutes été fortement influencées par les joueurs de târ.
Actuellement, les trois plus grands interprètes iraniens de cet instrument sont : Mohammad Reza Lotfi, Hossein Alizadeh et Dariush Talai.
Le târ est une partie constitutive du trio classique de mugham (un genre de musique traditionnelle azérie) dont Bahram Mansurov est l'un des meilleurs interprètes.
Liens externes
- Nay-Nava l'encyclopédie des instruments de musique persans
- Les sons du monde : Târ
- Site web du maître Dariush Talai - musique savante persane
- Extraits musicaux
- dejkam.com [mp3]
- tebyan.net
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