- Tremblement de terre des petites antilles de 1843
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Tremblement de terre des Petites Antilles de 1843
Tremblement de terre des Petites Antilles Date 8 février 1843 entre 10h30 et 11h00, heure locale Magnitude env. 8 Régions Petites Antilles, Amérique centrale Victimes env. 3 000 morts annoncées (en réalité bien moins mais traumatisme énorme) modifier Le tremblement de terre des Petites Antilles de 1843 a été, jusqu'à celui de 1960 au Chili, le séisme historique le plus violent qu'aient jamais connu les Amériques. Il est aussi un des premiers évènements sismiques bien documentés[1]. Un rapport scientifique détaillé [2] a en effet été écrit et publié dès juillet 1843 par le géologue Charles Sainte-Claire Deville, présent en Dominique au moment du séisme. Les survivants ont de plus adressé de nombreux témoignages dans la monde entier. La catastrophe a induit un mouvement de solidarité régional d'abord (autres îles de la Caraïbe, mais aussi États-Unis, Vénézuéla), national (avec publication dans tous les journaux de listes de souscriptions dans tous les milieux et pendant plus d'un an) et international. C'est une première humanitaire.
Le 8 février 1843 entre 10h30 et 11h00 du matin (heures locales), une forte secousse est ressentie sur toutes les îles des Petites Antilles. Les secousses les plus fortes sont reportées en Guadeloupe et à Antigua (IX sur l'échelle MSK). L'épicentre est en effet situé devant la ville du Moule, sur la Grande Terre (partie orientale de la Guadeloupe). La secousse est perçue très loin aussi bien au sud à Caracas et Cayenne, qu'au nord des États-Unis. Pointe-à-Pitre est sévèrement touchée et quasiment détruite par l'incendie qui se déclenche après le séisme. Sous le coup de l'émotion, les contemporains ont fait état de plus de 3 000 victimes. L'image des blessés, prisonniers des décombres, brûlés vifs sous les yeux de leurs parents, a été un traumatisme majeur.
Aucun tsunami d'envergure n'a été observé à la suite du tremblement de terre excepté des phénomènes très locaux à Antigua, Montserrat et Nevis dus probablement à des glissements de terrain sous-marins.
La force de la secousse et l'extension des isoséistes de la carte macrosismique permettent de définir la source de cette secousse à un séisme de magnitude autour de 8 situé au large entre la Guadeloupe et Antigua [3]. Le type de mécanisme n'est pas clair dû à l'absence de tsunami ou subsidence sur les deux îles les plus proches. Ce séisme pourrait donc ne pas avoir été un séisme de subduction.
Les conséquences sont énormes et durables : économiques (lancement des usines centrales en remplacement des vieux moulins du Père Labat, détruits), sociales (rapprochement entre les classes et les races face au drame commun, nombreux affranchissements), politiques (vote à Paris d'une loi sur les sucres, peu favorable au sucre de canne, sans grande opposition du lobby colonial, du fait de l'abondance des secours envoyés de France), médiatiques (lancement de l'Illustration en mars 1843) et urbanistiques (reconstruction de Pointe-à-Pitre sur de nouvelles bases).
Le gouverneur Gourbeyre (natif de Riom en Auvergne) a acquis en la circonstance le statut d'homme providentiel, de même le premier adjoint au maire de la ville, Charles Anatole Leger, à l'origine de la gloire de la famille Leger en Guadeloupe (le diplomate Alexis Leger, alias le poète Saint-John Perse, est son petit-neveu).
Notes
- ↑ Cf. le site du BRGM SisFrance à l'adresse http://www.sisfrance.net/Antilles/fiche_synthetique.asp?numevt=9710338
- ↑ Sainte-Claire Deville C. (Basse-Terre, juillet 1843 puis Paris, souvent réédité). Observations sur le tremblement de terre éprouvé à la Guadeloupe le 8 février 1843, texte intégral en ligne sur le site Gallica à l'adresse : http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k625707.r=.langFRen ligne
- ↑ Bernard P. et J. Lambert (1988). Subduction and seismic hazard in the northern Lesser Antilles: Revision of the historical seismicity. Bull. Seismo. Soc. Am., 78, pp 1965-1983.
Bibliographie
- La Pointe-à-Pitre n'existe plus...! Relations du tremblement de terre de 1843 en Guadeloupe, collectif, Jacqueline Picard (dir.), Gosier : éditions CARET, 2003.
- Sur les ruines de la Pointe-à-Pitre. Chronique du 8 février 1843. Hommage à l'amiral Gourbeyre, manuscrit conservé à Vincennes, Service historique de la Défense, Département de la marine, 1843-1844, édité en septembre 2008 chez L'Harmattan, Paris, texte établi, présenté et annoté par Claude Thiébaut, 2 volumes.
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