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Scoliose
Classification et ressources externesRadiographie d'un patient atteint de double scoliose CIM-10 M41.0, Q67.5, Q76.3 La scoliose est une déviation sinueuse de la colonne vertébrale dans les trois plans de l'espace: inclinaison dans le plan frontal, rotation des vertèbres dans le plan horizontal et inversion des courbures dans le plan sagittal. Il s'agit d'une déformation non réductible, contrairement à l'attitude scoliotique (=déviation rachidienne réductible).
Sommaire
Épidémiologie
Entre 1 à 3 % des enfants ont un certain degré de rotation de la colonne vertébrale, la plupart ne nécessitant aucune prise en charge[1].
Il existe une participation génétique[2] mais le, ou les, gènes responsables n'ont pas été identifiés.
Causes
Une hypothèse dit qu'elle pourrait se transmettre de famille, sinon elles ne sont pas connues.
Diagnostic différentiel
La scoliose est dite « vraie » (ou structurale) quand une rotation est associée à la déviation latérale ; ce cas ne concerne qu'une faible proportion de la population générale. La grande majorité des scolioses de l'enfance sont « idiopathiques », ce qui signifie que leur origine est inconnue, à la différence des scolioses secondaires à une anomalie neuromusculaire, une tumeur, un traumatisme ou une malformation vertébrale. La scoliose idiopathique est à différencier aussi de l'attitude scoliotique, ou scoliose posturale, qui ne comporte pas de rotation des corps vertébraux, et qui se corrige en position couchée. Elle peut aussi être héréditaire.
Évaluation
Il existe quatre types principaux de scoliose :
- thoracique (dorsale)
- thoraco lombaire (dorso-lombaire)
- lombaire
- double
Le principal critère d'évaluation de la scoliose est l'angle de Cobb, qui se mesure sur une radiographie du rachis. C'est l'angle formé à partir de l'intersection de deux droites tangentielles l'une au plateau supérieur de la vertèbre limite supérieure, l'autre au plateau inférieur de la vertèbre limite inférieure.
Histoire naturelle
La scoliose structurale idiopathique se développe habituellement après la petite enfance, avant la puberté et pendant la croissance pubertaire. Elle atteint en majorité la population féminine (une fois et demi à deux fois plus que chez le garçon). La courbe scoliotique tend à s'aggraver avec le temps. Ce degré de progression est variable selon les individus mais semble plus important dans les cas de scolioses dorsales, lorsque la courbure initiale est déjà importante, ou lorsque le patient n'est pas encore mature[1].
Les conséquences à long terme des scolioses idiopathiques sont :
- la gène respiratoire, avec diminution de la Capacité Vitale (CV), du VEMS. La diminution de la CV est sévère lorsque la scoliose dorsale dépasse 90°.
- les douleurs rachidiennes plus fréquentes que par rapport à un groupe témoin[3], même si cela n'est pas retrouvé constamment[4],
- la vie quotidienne peut être perturbée, plutôt pendant les périodes de douleurs rachidiennes aiguës.
- La scoliose peut provoquer, lorsqu'elle est importante, un retentissement psychologique[4] en raison de l'atteinte de l'image corporelle.
Les douleurs rachidiennes et les troubles respiratoires sont d'autant plus importants que l'angle de Cobb est grand.
Non opérée, la scoliose idiopathique a un retentissement variable sur la qualité de vie, en fonction de sa sévérité.
Lorsque l'angle de Cobb est inférieur à 30° en fin de croissance, il est rare qu'elle s'aggrave plus tard. Lorsqu'il est supérieur à 50°, les troubles respiratoires sont d'autant plus importants que cet angle est élevé.Traitements
Les traitements non chirurgicaux visent à limiter la progression naturelle des scolioses, notamment vers les formes graves, et à réduire (l'évolution vers et) les complications respiratoires et douloureuses. Le traitement chirurgical peut, lui, tendre à la réduction de la courbure.
On dispose de la kinésithérapie, de la chiropratie, du port du corset et en dernier recours de la chirurgie.
Les indications sont variables suivant le degré de courbure et le pays : les États-Unis sont plutôt attentistes pour la scoliose modérée ou proposent un corset. En Europe, une rééducation est volontiers préconisée à un stade précoce[1]. Il n'existe pas de preuve de la supériorité d'une attitude par rapport à l'autre.
Notes et références
- Weinstein SL, Dolan LA, CY Cheng J, Danielsson A, Morcuende JA, Adolescent idiopathic scoliosis, Lancet, 2008;371:1527-1537
- Segregation analysis of idiopathic scoliosis: demonstration of a major gene effect, Am J Med Genet, 1999;86:389-394 Axenovich TI, Zaidman AM, Zorkoltseva IV, Tregubova IL, Borodin PM,
- Health and function of patients with untreated idiopathic scoliosis: a 50-year natural history study, JAMA, 2003;289:559-567 Weinstein SL, Dolan LA, Spratt KF, Peterson KK, Spoonamore MJ, Ponseti IV,
- Natural history of untreated idiopathic scoliosis after skeletal maturity. Symposium on epidemiology, natural history and non-operative treatment of idiopathic scoliosis, Spine, 1986;11:784-789 Ascani E, Bartolozzi P, Logroscino CA, et als.
Liens externes
- Catégorie Dos et colonne vertébrale de l’annuaire dmoz
- http://www.scoliose.org Association scoliose et Partage
- Site sur un témoignage d'une opéré de la scoliose
Catégories :- Maladie en rhumatologie
- Maladie du rachis
- Maladie osseuse
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