- Saint-isarn
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Isarn de Marseille
Isarn de Marseille fut abbé de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille entre 1020 et 1045. Fête le 24 septembre ou le 28 septembre.
Sommaire
Biographie
A la fin du Xème siècle, la vie monastique reprend avec l'instauration de la règle bénédictine. La date de la charte de l'évêque de Marseille Honorat, introduisant la règle de Saint Benoît à l'abbaye de Saint-Victor.
Cette installation des bénédictins inaugure une période brillante pour Saint-Victor, sous la conduite d'hommes remarquables comme les abbés Wilfred ou Guifred (1005-1020) puis Isarn (1020-1047). Ce dernier est très lié avec Odilon, abbé de Cluny : « Ces deux lumières du monde ne formaient qu'un seul cœur, une seule âme »[1].
C’est dans ce XIe siècle triomphant pour l’abbaye de Saint Victor que s’illustre cet abbé par un miracle au prieuré de Marignane.
Dans la nuit d’un samedi où il se rendait donc à Marignane et en un lieu qui deviendra Saint-Victoret, dépendant de l'Abbaye de Saint-Victor de Marseille, il s’arrêta dormir au prieuré. Le desservant de l’église prit le cierge d’une des femmes en prière qui s’était momentanément absenté, pour le mettre auprès de saint Isarn pour son réveil. Celle-ci s’en rendit compte et s'écria : « j’ai allumé mon cierge en l’honneur de Saint-Victor et non pas d’un abbé! ». Là-dessus, elle récupère son cierge avec vivacité, l’éteignant dans sa brutalité et sans plus jamais pouvoir le rallumer.
Saint-Isarn parcourait à cheval les contrées de l'abbaye, jusque dans les Alpes, passant pour donner aux villages qu'il visitait, un "bouclier" protecteur contre la foudre. Proclamé « saint », il a bénéficié d’une « Vita » de laquelle nous pouvons retirer quelques informations concernant Pons de Marignane. Saint-Isarn, premier abbé de Saint Victor après Wilfried, son re-fondateur, repose aujourd'hui dans la crypte de Saint-Victor à Marseille.
Isarn est perçu comme étant à l’origine de la puissance de Saint Victor.
Le tombeau d'Isarn
Son tombeau, sur lequel figure son image, est la réplique exacte d’un sarcophage gallo-romain de Saulieu.
Aubin Louis Millin, dans son livre « Voyage dans les départements du midi de la France » est vraisemblablement le premier à donner une reproduction gravée de la plus célèbre œuvre d’art de l’abbaye[2]. Cette plaque a été taillée dans le fond d'une cuve de sarcophage dont elle garde la forme. L'abbé Isarn est représenté gisant sur cette longue dalle terminée par deux demi-cercles, mais dont le centre est rectangulaire et plus large que ceux-ci. Le corps n'apparaît que dans les deux demi-cercles : la tête et le bâton pastorale dans l'un, les pieds dans l'autre. La plaque rectangulaire porte une inscription tracée sur huit lignes. De même sur chaque circonférence, une inscription plus petite est gravée ainsi que sur la barre du T du bâton pastorale. Ces inscriptions sont datées de la fin du XIe siècle et ont donc été réalisées peu de temps après la mort d'Isarn survenu en 1047[3],[4]. Une traduction a été donnée par le père Paul Amargier et reproduite dans l'ouvrage de Seinturier[5].
De notre illustre père Isarn ce sont là les restes sacrés, les membres rendus glorieux par tant de mérites.
Son âme, elle, est heureusement parvenue aux cieux. De mœurs exceptionnelles et d'esprit pacifique
il était accompli en toutes formes de vertu. Homme de Dieu, il était pour tous et en tout joyeux.
Ce qu’il enseigna il le mit en pratique, abbé bon et bienheureux. De ses disciples aussi il fit des hommes bons.
Telle fut sa règle de vie et contraint de passer le seuil de l’existence
c’est avec courage qu’il la quitta. Il régit, fidèle, deux fois dix plus sept (27) ans,
le doux troupeau du Seigneur à lui confié, qu’il abandonna le huit des calendes d’octobre (24 septembre) pour entrer dans le lumineux royaume.Autour de la tête
Sois attentif, je t’en prie, toi qui lis, à ce qu’a fait de moi, misérable défunt, la loi née de la faute du premier homme.
Aux pieds
Et gémissant, du fond du cœur, dis et répète : Dieu, aie pitié de lui. Amen.
références
- ↑ Martin Aurell, Jean-Paul Boyer, Noël Coulet, La Provence au moyen âge, publications de l’Université de Provence, Aix-en-Provence, 2005, p. 41 (ISBN 2-85399-617-4)
- ↑ Aubin-Louis Millin, Voyage dans les départements du midi de la France, Imprimerie impériale, Paris, 1807-1811, quatre volumes et un atlas, Tome III p. 181 et atlas pl. XXXVI fig. 4
- ↑ Archives de la ville de Marseille, Catalogue de l’exposition Saint-Victor de Marseille, site et monument, Marseille, 1973, N° 62
- ↑ Fernand Benoît, Sarcophages paléochrétiens d’Arles et de Marseille, supplément à Gallia, C.N.R.S., Paris, 1954, p. 8-9
- ↑ Charles Seinturier, Marseille chrétienne dans l’histoire, son église dans un cheminement vingt fois séculaire, éditions Jeanne Laffitte, Marseille, 1994, p. 134, (ISBN 2-86276-245-8)
source
GERMAIN Marcel, "Marignane, histoires en brèves"
Catégorie : Saint catholique et orthodoxe
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