Réserve de Biosphère de l’Oasis du Sud marocain (RBOSM)

Réserve de Biosphère de l’Oasis du Sud marocain (RBOSM)

Réserve de Biosphère de l’Oasis du Sud marocain (RBOSM)

Le 10 novembre 2000, la région des trois provinces situées au Sud-Est du MarocOuarzazate, Errachidia et Zagora – a été reconnue par l’UNESCO comme « Réserve de Biosphère des Oasis du Sud Marocain » (RBOSM). La superficie approximative de la RBOSM est de 72 000 km2 (soit 10 % environ du territoire national) et comprend 1,2 millions d’habitants.

Sommaire

Localisation

La RBOSM s’étend de la ligne de crêtes du Haut Atlas jusqu’à la limite avec l’Algérie en plein milieu saharien. La RBOSM inclut les bassins versants du Drâa, du Ziz et du Guir, les principales oasis du versant Sud du Haut Atlas Central et Oriental, tout le versant Sud du Haut Atlas Central et Oriental et les bassins de Ouarzazate, Tinerhir et Errachidia, fossés qui suivent la grand faille tectonique au Sud du Haut Atlas.

Zonation

La zone A centrale est constituée d’un groupe de 7 Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) et de 2 parcs nationaux identifiés par l’étude du Plan Directeur des Aires Protégées du Maroc réalisé en 2000 par le Ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes (MADRPM), totalisant une superficie d’environ 5 160 km2, soit 5,2 % de la superficie totale de la RBOSM. Leur fonction essentielle consiste à préserver la diversité biologique de l’écosystème et sauvegarder les ressources naturelles de la zone notamment la ressource eau.

Les zones B tampon de l’habitat « palmeraie » correspondent aux palmeraies traditionnelles qui couvrent un superficie voisine de 1 291 km2, soit 1,3 % de la superficie totale de la RBOSM. Leur principal rôle consiste à entretenir les ressources hydriques, foncières et phoenicicoles en plus de la sauvegarde des valeurs culturelles et économiques dans un équilibre écologique.

Les zones C de transition correspondent aux terrains d’extension agricoles. La superficie totale de cette aire est d’environ 240 km2, soit 0,02 % de la superficie totale de la RBOSM. Bien que leurs superficies soient limitées, elles sont appelées à jouer un rôle capital dans le développement durable de la zone compte tenu des potentialités qu’elles recèlent et de leur substituabilité à l’exploitation des ressources naturelles dégradées des zones centrales qu’elles permettent.

Objectifs

La finalité de la création de la RBOSM est de proposer un levier de développement durable des provinces oasiennes du Maroc. Quatre objectifs en découlent :

  1. Entreprendre des mesures de conservation du patrimoine oasien ;
  2. Développement d’actions de valorisation du patrimoine culturel local ;
  3. Diffusion des valeurs de l’identité culturelle de la RBOSM ;
  4. Diffusion des valeurs culturelles et des savoir-faire locaux.

Climat

Le climat de la RBOSM, se trouvant au Sud du Maroc, est aride, avec une haute variabilité interannuelle des précipitations. Par exemple la statistique des précipitations à Ouarzazate de 1950 à 1990 montre que pour 30 % des années, les précipitations n’atteignent pas les 60 % de la moyenne annuelle.

Cette haute variabilité des précipitations signifie que des périodes de sécheresse dans la RBOSM ne constituent pas des événements catastrophiques surprenants, mais une normalité fréquente qu’il faut prendre en considération pour la gestion durable des ressources naturelles.

L’une des caractéristiques majeures du climat de la région réside dans le caractère violent des pluies, qui surviennent généralement en automne. L’écoulement des eaux de ruissellement devient spectaculaire. Les oueds grossissent et prennent des dimensions inhabituelles, endommageant les différentes infrastructures existantes et contribuant à la dégradation d’un milieu déjà fragile : les voies de communication sont alors coupées, les routes, les pistes et les sentiers endommagés, les ouvrages d’irrigations démolis, les plantations déracinées et les minuscules parcelles agricoles emportées par le courant.

En plus de la variabilité des précipitations, le climat de la RBOSM est caractérisé par :

  • Des chutes de neige localisées dans les hautes montagnes à partir de 1 800 m ;
  • Des températures très élevées (+40 °C) en été et basses en hiver (-5 °C) ;
  • Une amplitude thermique journalière en général assez importante (de 15 à 20 °C) ;
  • Une évaporation intense qui atteint plus de 2 500 mm annuellement. A l’intérieur des palmeraies, elle est réduite grâce au microclimat créé par la strate arboricole (en particulier le palmier);
  • Des vents forts qui sont de deux types :
  1. Les vents du Nord-Est et de l’Est qui sont secs et chauds connus sous le nom de « Chergui » ,
  2. Les vents du Sud-Ouest moins chauds et plus humides appelés « Sahel ».

Population

L’urbanisation prend dans la RBOSM une dimension phénoménale avec un taux moyen de croissance annuelle de 5,75 % en 44 ans (contre 3,06 % au niveau national). Cette croissance urbaine s’est effectuée bien sûr au détriment du monde rural qui montre une croissance insignifiante de 0,10 % en 44 ans (contre 10,12 % au niveau national). Cependant, la population rurale reste importante en terme démographique.

Dans une région à prédominance rurale et à faible rentabilité agricole, parallèlement aux décalages importants entre la croissance urbaine et l’insuffisance des équipements de base proposés, l’urbanisation a des répercutions sur la dégradation du cadre de vie et sur la maîtrise des coûts des infrastructures. A l’échelle de la ville, les problèmes se posent en termes de rurbanisation, d’assainissement, de desserte en eau potable, en électricité, de collecte des déchets, de transport et de manque d’espaces verts.

Végétation

La RBOSM s'étend à la fois sur une large proportion du versant Sud du Haut Atlas et sur la zone subdésertique. Cette situation lui confère des particularités bioclimatiques se traduisant par une diversité floristique remarquable caractérisée par une dominance d’espèces endémiques et une large pénétration d’éléments tropicaux.

La végétation est adaptée aux conditions climatiques qui déterminent sa répartition. Ainsi, on peut distinguer deux grands secteurs : le secteur de la montagne et celui de la zone subdésertique.

La RBOSM est aussi caractérisée par l’abondance de plantes aromatiques et médicinales (PAM) qui poussent à l’état spontané. Ce potentiel de la zone est encore peu connu et très peu exploité. Certaines parmi elles sont exploitées traditionnellement en vue de produire des huiles essentielles telles que le romarin et l’armoise, d’autres sont utilisées à des fins médicinales.

Une autre classification de la végétation de la RBOSM est possible et présente trois catégories différentes :

1. Végétation azonale :

  • Végétation de dunes (doré) ;
  • Végétation halophile sur argiles salées (gris clair).

2. Végétation extrazonale (vert) :

  • Oasis sahariennes ;
  • Oasis présahariennes ;
  • Oasis méditerranéennes ;
  • Oasis supraméditerranéennes.

3. Végétation zonale :

  • Savanes à Acacia raddiana (Panico-Acacion) (vert olive clair)
  • Regs à végétation thérophytique (brun)
  • Végétation saharienne rupicole (gris foncé)
  • Semi-désert à Hammada scoparia (alezan)
  • Semi-désert à Fredolia arétioides (rose pâle)
  • Steppes d’Armoise (vert olive foncé)
  • Steppes d’Alfa (jaune)
  • Forêts à genévriers et chênes verts (vert foncé)
  • Garrigues à xérophytes épineuses (Ormenion) (vert pâle)
  • Garrigues à xérophytes épineuses (Arenarion) (turquoise)
  • Végétation herbacée oroméditerranéenne sur éboulis calcaires (Platycapnion) (gris bleuâtre)

Faune

Malgré un climat aride, la RBOSM montre une richesse faunique exceptionnelle, liée essentiellement à la grande diversité des habitats naturels : systèmes aquatiques variés (lacs naturels permanents et temporaires, cours d'eau frais de montagne et rivières chaudes de basse plaine), vastes regs caillouteux, étendues steppiques (ligneuses et à graminées), ergs, écosystèmes arborés présahariens (acacias) et méditerranéens (chênaies, pinèdes), innombrables escarpements et éboulements rocheux.

Si pour les vertébrés, il est possible d’exprimer une certaine satisfaction eu égard aux données disponibles, bien qu'encore lacunaires, les groupes d'invertébrés restent très ignorés, aussi bien au niveau des milieux aquatiques que terrestres. Ainsi, la faune de vertébrés de la RBOSM comprend :

  • 4 espèces de poissons (n’incluant pas les espèces introduites par l’homme) ;
  • 64 espèces d’herpétofaune, avec 7 espèces d’amphibiens et 57 espèces de reptiles ;
  • 151 espèces d’oiseaux nicheurs (n’incluant pas les oiseaux exclusivement de passage en migration) ;
  • 65 espèces de Mammifères.
Nombres d’espèces faunistiques classées en catégorie de conservation (Source : MADRPM)
Espèces patrimoniales Espèces endémiques non menacées Espèces endémiques menacées Espèces menacées non endémiques
Poissons 3 2 0 1
Amphibiens 4 3 1 0
Reptiles 43 30 8 5
Oiseaux 43 20 3 20
Mammifères 34 19 2 13

Avec certitude, 11 espèces de vertébrés au moins ont disparu du territoire de la RBOSM depuis le début du XXème siècle, avec 6 espèces d’oiseaux et 5 espèces de Mammifères :

  • Le lion de l’Atlas, observé jusque vers 1900 dans la région de M’hamid, et sans doute plus tardivement dans le Haut Atlas ;
  • Le bubale, mentionné en 1945 vers l’Adrar Mqorn ;
  • L’autruche, disparue vers 1920 du Sud du Tafilalet ;
  • Le guépard, non observé depuis la première moitié du XXème siècle, mais encore présent en Algérie dans les régions voisines ;
  • L’ibis chauve, avec plusieurs colonies dans la région de Ouarzazate (Aït Ben Haddou, Tamjdout, secteur au Sud d’Ouarzazat, Tikirt), disparues vers 1960-70 ;
  • L’outarde arabe, observée une dernière fois en 1988 près de Rich ;
  • Le percnoptère d’Egypte et le vautour fauve, disparus vers les années 1980 en tant que nicheur, les oiseaux observés actuellement étant tous migrateurs ;
  • Le léopard, avec une dernière mention extrêmement incertaine à la fin des années 1990 sur le versant Sud de l’Atlas, au Nord-Est de Ouarzazate ;
  • La gazelle dama, avec une dernière observation en région frontalière en 1993 au Sud de l’Iriki ;
  • L’aigle ravisseur, observé une dernière fois vers 2000 dans le Saghro.

Il est par ailleurs probable que d’autres espèces, de plus petite taille, aient disparu de la région sans que leur disparition n’ait été documentée.

Bibliographie

Réserve de Biosphère des Oasis du Sud Marocain (RBOSM), Volume I-Rapport Principal, 2008

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