- Roger mortimer (1287-1330)
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Roger Mortimer (1er comte de March)
Pour les articles homonymes, voir Roger Mortimer.Roger Mortimer (3 mars 1287-29 novembre 1330), 1er comte de March, petit-fils du 1er baron Wigmore, est le plus connu de sa famille. Par sa relation adultérine avec Isabelle de France, épouse du roi Édouard II d'Angleterre, il fut probablement responsable du meurtre de ce dernier, et devint le gouverneur effectif de l'Angleterre.
Encore enfant au décès de son père, Edmond Mortimer, il est placé par Édouard Ier, qui le fait chevalier en 1306 (sa mère étant de la famille d'Aliénor de Castille, l'épouse d'Édouard Ier).
Son mariage en 1301 avec Jeanne de Joinville, fille de Pierre de Joinville, permet à Roger d'agrandir ses possessions aux limites du Pays de Galles, avec notamment l'important château de Ludlow qui devient la forteresse familiale. Outre l'apport de vastes territoires, ce mariage va lui procurer une certaine influence en Irlande.
En 1308, voulant affirmer son autorité dans ses domaines, il se rend au château de Ludlow et entre en conflit avec la famille de Lacy, les anciens propriétaires, bâtisseurs du château. Pour défendre leurs intérêts, les de Lacy se rapprochent alors d'Édouard Bruce, frère du roi Robert Ier d'Écosse. Face à cela, le roi Édouard II le nomme seigneur-lieutenant de l'Irlande. En 1316, il lui confie une grande armée, avec laquelle il chasse Édouard Bruce de Carrickfergus et envoie les de Lacy dans le Connacht, tout en punissant par vengeance leurs éventuels partisans. Il s'occupe ensuite pendant quelques années à régler les querelles entre barons sur la frontière du Pays de Galles.
En 1318, il s'associe au mouvement d'opposition grandissant contre le roi Édouard II et ses favoris, les le Despenser, et plus particulièrement Hugues ; il soutient Humphrey VIII de Bohun, comte de Hereford, et refuse en 1321 d'obéir au roi qui le somme de venir comparaître devant lui.
Obligé de se rendre au roi à Shrewsbury en janvier 1322, Mortimer est emprisonné à la Tour de Londres ; mais il s'évade et, en août 1324, se réfugie en France auprès du roi Charles IV le Bel.
L'année suivante, Isabelle de France, épouse d'Édouard II, très désireuse de quitter son mari, se rend en France dans le but d'influencer son frère Charles IV et obtenir la paix. À la cour de France, Isabelle rencontre Roger Mortimer et devient rapidement sa maîtresse. Sur les conseils de son amant, elle refuse de retourner en Angleterre tant que les le Despenser seront les favoris du roi.
Le scandale des relations illégitimes d'Isabelle avec Roger oblige les deux amants à quitter la France et à se réfugier en Flandre, où ils obtiennent toute l'aide nécessaire dans le projet qu'ils ont d'envahir l'Angleterre. En septembre 1326, avec une armée de mercenaires, ils débarquent dans le Suffolk et sont rejoints par Henry de Lancastre, 3e comte de Leicester ; Londres se soulève alors en faveur de la reine. Les le Despenser sont pris et tués. Édouard II s'enfuit vers l'Ouest, Roger et Isabelle à sa poursuite.
Après avoir erré désespérément au Pays de Galles, le roi est fait prisonnier le 16 novembre et contraint d'abdiquer en faveur de son fils. Bien que ce dernier soit couronné en janvier 1327 sous le nom d'Édouard III d'Angleterre, le pays reste sous la régence de Roger et Isabelle. On considère que ces derniers arrangèrent le meurtre d'Édouard II au château de Berkeley, au mois de septembre suivant.
Les accords désastreux conclus en Guyenne et en Écosse, la morgue, l’ambition et la convoitise de Mortimer, qui accumule titres (en septembre 1328, il est élevé au titre de comte de la Marche) et seigneuries, provoquent la jalousie et la colère de Lancastre, qui prévaut auprès du jeune roi désireux de son indépendance. Lors d'une session du parlement tenue à Nottingham en octobre 1330, un complot est mené à bien, et Roger arrêté dans le château. En dépit de la supplique d’Isabelle, il est conduit à la Tour. Accusé d’avoir assumé indûment le pouvoir royal ainsi que d’autres trahisons, il est condamné sans procès et pendu à Tyburn le 29 novembre 1330, ses vastes territoires confisqués par la Couronne.
Son épouse, Jeanne de Joinville, fille de Pierre de Joinville et de Jeanne de Lusignan, qui lui donna quatre fils et onze filles, lui survécut jusqu’en 1356. Ses filles entrèrent toutes dans des familles puissantes des marches du royaume. Son fils aîné, Edmond, fut le père d’un autre Roger Mortimer, 2e comte de la Marche, qui obtint le titre de son grand-père. Un autre fils, Geoffroy de Mortemer, hérita des biens et terres de sa grand-mère, Jeanne de Lusignan, en Poitou, où il épousa en secondes noces Jeanne de Lezay-Lusignan (d'où postérité).[réf. nécessaire]
Voir aussi
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