Relation entre la Corée du Nord et le Japon

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Sommaire

Le mandat de Koizumi

En politique étrangère, le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi a rompu avec ses prédécesseurs en instaurant un dialogue avec la Corée du Nord, au risque d’irriter l’allié américain. Cette initiative était de nature à réaffirmer le rôle du Japon sur la scène diplomatique internationale, tout en mettant fin à un des derniers contentieux hérités de la capitulation japonaise à l’issue de la Seconde guerre mondiale.

Deux rencontres au sommet entre les dirigeants japonais et nord-coréen

Koizumi a été le premier chef de gouvernement japonais à se rendre dans la capitale nord-coréenne, Pyongyang, et ce à deux reprises, en septembre 2002 et en mai 2004.

Lors du sommet du 17 septembre 2002, Koizumi a exprimé ses « profonds regrets » pour l’attitude du Japon pendant l’occupation japonaise de la Corée. Pour sa part, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, a présenté les « excuses » de la Corée du Nord pour les enlèvements de ressortissants japonais par des agents nord-coréens dans les années 1970, en précisant que de tels incidents ne se « reproduiraient pas » et que les Nord-Coréens responsables de ces actes avaient été punis.

A l’occasion du second sommet, le 22 mai 2004, Koizumi s’est engagé à fournir une assistance économique sous forme de livraison de nourriture (à hauteur de 250 000 tonnes) et de médicaments (pour une valeur de 10 millions de dollars), via des organisations internationales.

Enfin, un dialogue bilatéral a été établi sur les questions de sécurité.

L’échec de l’ouverture de relations diplomatiques

Toutefois, la normalisation des relations diplomatiques, qui constituait un objectif affiché du Premier ministre Koizumi, a échoué du fait de divergences persistantes sur la question des ressortissants japonais enlevés et des mesures de sécurité prises par l’une et l’autre parties.

S’agissant des enlèvements de Japonais, Pyongyang a permis aux cinq ressortissants japonais survivants de se rendre dans l’archipel nippon. Mais ceux-ci sont restés au Japon, contrairement à ce qui était prévu. En effet, sous la pression d’une opinion publique très sensible à cette question, le gouvernement Koizumi a demandé que les membres des familles des cinq Japonais puissent aussi revenir dans l’archipel nippon, tout en dressant une liste de 150 questions sur le sort de huit autres Japonais enlevés et décédés depuis. Sur ce dernier point, les autorités nord-coréennes n’ont pas pu apporter l’ensemble des réponses attendues par les familles de ces huit Japonais.

Concernant les mesures de sécurité, Tokyo se considère menacé par la poursuite des programmes d’armement balistique et nucléaire de la Corée du Nord, laquelle a pour sa part observé qu’il s’agissait de mesures défensives face à l’attitude hostile des Etats-Unis. De son côté, Tokyo a renforcé ses capacités militaires, tandis que le Parlement a adopté, à l’été 2003, des projets de loi d’ « urgence en cas de guerre » donnant des pouvoirs exceptionnels au gouvernement de déploiement des forces militaires, en contradiction avec l’esprit, sinon la lettre de l’article 9 de la Constitution pacifiste japonaise.

En outre, les parlementaires japonais ont adopté une série de mesures limitant fortement les échanges avec la Corée du Nord, ainsi que les activités de l’association des résidents nord-coréens au Japon, la Chongryon.

Des relations bilatérales dégradées lors du départ de Koizumi

Dans le contexte de montée des tensions américano – nord-coréennes, le gouvernement japonais a dénoncé le « tir de missile » nord-coréen de juillet 2006, en l’estimant contraire à l’engagement de la Corée du Nord d’observer un moratoire sur ses essais balistiques.

Koizumi a ainsi quitté la direction du gouvernement en 2006 sans avoir réalisé son objectif d’établissement de relations diplomatiques avec la République populaire démocratique de Corée, tandis que son successeur Shinzo Abe est un partisan d’une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang.

Référence

  • Hong Nack-nim, "Japanese - North Korean Relation Under the Koizumi Government", in Young Whan-kihl et Hong Nack-nim (sous la direction de), Nortk Korea. The Politics of Regime Survival, East Gates Book, New York, 2006, pp. 161-182.
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