- Père du lac
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Stanislas du Lac
Le père Stanislas du Lac (Paris 1835-Paris 1909) est un jésuite français, directeur de l'Ecole des Postes, lié à l'affaire des fiches.
Cet énigmatique personnage dont le nom revient fréquemment dans les fiches et dans les écrits de l’époque est le père Stanislas du Lac de Fugères, de la Compagnie de Jésus. Directeur du lycée privé Sainte-Geneviève, plus connue sous le nom d’École des Postes, de 1871 à 1880, ce jésuite est exilé en Angleterre pendant dix ans, revient en France en 1890 et meurt en 1909. Confesseur d’Albert de Mun et du général de Boisdeffre, chef d’État-Major général, il est mêlé malgré lui à l’affaire Dreyfus et attise la haine des radicaux.
Il est considéré comme le maître de l’avancement dans l’armée et le responsable de l’invasion cléricale dans les écoles militaires. Le capitaine Henri Mollin nomme à plusieurs reprises le père du Lac qui selon lui « exerça une véritable dictature sur les commissions » et « présidait à la confection des tableaux d’avancement et des tableaux de concours ».
Un manifeste du Grand Orient de France indique quant à lui qu’au sein de l’armée, aucune décision n’était prise « sans avoir demandé, préalablement, les instructions du jésuite Du Lac ou des représentants du Pape italien. » Anatole France n’échappe pas à cette phobie en parlant des intrigues menées par le jésuite et de l’annuaire militaire sur sa table de nuit dans la préface d’Une campagne laïque d'Emile Combes, en 1904. Enfin, Robert Nanteuil, dans son Dossier Guyot de Villeneuve, nomme ce conspirateur et explique que même après l’affaire des fiches, en 1905, « c’est l’ombre railleuse du père du Lac qui inspire encore ceux qui élaborent les tableaux d’avancement. »
Adrien Dansette indique pourtant qu’ « En réalité, le Père du Lac, le moins mystérieux des hommes et fort peu doué pour le rôle que lui prête la légende vite répandue, ne jouit même pas d’une autorité particulière au sein de son ordre. » Albert de Mun dénonce quant à lui l’idée toute faite d’une mainmise sur l’armée par l’enseignement congréganiste et montre qu’un dixième seulement des élèves des écoles militaires provient de la rue des Postes. De même, en 1898, selon Dansette, et en dépit de la déclaration du général Billot, l’État-major général n’a rien d’une « jésuitière » puisque les élèves de l’école ne représentent qu’un septième des officiers. L’absence d’élèves des jésuites dans l’état-major particulier de Boisdeffre, chez les généraux et les juges de l’affaire Dreyfus n’empêche pas les radicaux de voir dans l’Affaire un coup monté par les jésuites.
Sources
BESNIER, Bruno, L'affaire des fiches : un système d'Etat (1900-1914), La Roche-sur-Yon : Master I d'histoire, 2005.
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