- Plaque à vent
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En montagne, la plaque à vent est une plaque de neige amassée derrière une rupture de pente abritée du vent ou au voisinage d'une crête. Elle est parfois impliquée dans le déclenchement d'une avalanche.
Sommaire
Création des plaques
Lorsqu'il y a de la neige suffisamment légère et peu cohésive et du vent, la neige est transportée vers les versants abrités du vent (rupture de pente, voisinage de crête — plus exactement, là où le vent ralentit) et s'y amasse.
Une légère brise de l'ordre de 20 km/h suffit pour former en quelques heures une belle accumulation de plus de 20 centimètres d'épaisseur. Le vent continuant à souffler ou augmentant la puissance de son souffle, l'accumulation peut vite devenir encore plus importante et dangereuse, car la neige soufflée acquiert des qualités particulières qui font vite de la plaque une candidate propice au déclenchement d'une avalanche, « pour peu qu'une couche fragile sous-jacente existe ».
Repérage des plaques
Indépendamment d'une bonne connaissance des lieux, des indices géographiques ou naturels permettent de craindre la présence d'accumulations, comme la présence de corniches et de vaguelettes sur les versants exposés au vent, ou un dépôt de neige anormalement important sur le côté des arbres.
Il importe alors d'éviter les zones propices aux accumulations, particulièrement les creux bien garnis en neige ; on préfèrera circuler sur les croupes dégarnies, dans ce genre de conditions. Les pentes les plus propices au départ d'une avalanche sont celles comprises entre 25 et 45 degrés, soit à peu près 80 % des pentes empruntées par les skieurs ou les raquetteurs.
Rupture des plaques
La rupture de la plaque à vent peut être naturelle lorsque trop de chutes de neige fraîche s'accumulent sur une plaque plus ancienne, ou provoquée, lorsque plusieurs skieurs, surfeurs ou raquetteurs traversent une zone homogène en se suivant les uns derrière les autres, créant ainsi une surcharge ponctuelle qui cause une rupture de la couche fragile sous-jacente ; si cette rupture ponctuelle arrive à se propager, elle rompt l'équilibre du manteau neigeux, parfois sur de très grandes étendues (déclenchements à distance).
Le fait de passer un par un dans de telles conditions n'est pas une garantie de non-déclenchement, mais permet au moins que seul un membre de l'équipe soit emporté, laissant les autres disponibles pour le secourir.
Dans la plupart des cas, la plaque elle-même n'est pas seule en cause, et il existe également une couche fragile sous-jacente qui a pu propager la rupture sous la plaque. Cette couche fragile est formée de neige à faible cohésion, comme par exemple :
- neige à faces planes ou en gobelet, dite aussi givre de profondeur,
- givre de surface,
- grésil (ou aussi neige roulée)...
Chaque année des centaines de personnes se laissent prendre à ce piège qui peut s'avérer mortel pour bon nombre d'entre eux (plusieurs dizaines de morts par an en France).
Cause du premier accident mortel sur le mont Blanc
Le premier accident mortel sur le Mont Blanc a eu lieu en 1820, lors de la dixième ascension. Cette expédition, a été rapportée par Alexandre Dumas qui en a recueilli le récit détaillé auprès du guide Marie Coutet rescapé de l'expédition : les clients étaient le colonel britannique Anderson et le docteur Hamel, météorologue de l'empereur de Russie. Après deux nuits et une journée passées aux Grands-Mulets, les clients exigent de monter au sommet malgré une météo défavorable et les guides n'osent pas leur refuser. L'équipée progresse dans de la neige fraîche qui leur monte aux genoux. En fait, se suivant les uns derrières les autres, leur sillon finit par déclencher une avalanche qui les emporte. Trois des guides ensevelis ne purent être retrouvés.
Liens externes
- [PDF] Le déclenchement des avalanches de plaque, François Louchet et Alain Duclos, 2006
- Avalanches de plaque et vent, Alain Duclos
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