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Pierre Hérigone
Pierre Hérigone (latinisé sous la forme Petrus Herigonius) (1580- Paris, 1643) est un mathématicien et astronome français.
D'origine basque, Hérigone enseigna à Paris presque toute sa vie. Il est l'auteur d'un Cursus mathematicus, nova, brevi, et clara methodo demonstratus, per notas reales et universales, citra usum cujuscunque idiomatis intellectu faciles (publié à Paris en six volumes entre 1634 et 1637; seconde édition 1644), un abrégé de mathématiques élémentaires rédigé en français et en Latin. Ce livre proposait de noter les raisonnements des Éléments d'Euclide avec un symbolisme logique particulier afin de mieux faire ressortir le raisonnement. Pour certains critiques, « Hérigone introduisit tant de nouveaux symboles dans son cours en 6 volumes que (...) son but était davantage la création de ces symboles, que d'écrire un véritable cours de mathématiques. » Pour l'historien des mathématiques Florian Cajori, Hérigone « prit complètement conscience de l'importance des notations et n'eut aucun scrupule à introduire un système symbolique complet. »
Hérigone fut le premier à introduire la notation pour nommer un angle. Il employait la notation ci-dessous tout en reprenant le symbole de Thomas Harriot pour écrire « est plus petit que ».
Il introduisit également le symbole pour exprimer que deux droites sont perpendiculaires. Pour les puissances d'un nombre, Hérigone écrivait a, a2, a3, etc. (c'est-à-dire que les exposants n'était pas surélevés comme aujourd'hui, mais simplement postposés).
Partisan de la mnémotechnie, Hérigone imagina de faire correspondre les chiffres aux consonnes de l'alphabet, l'étudiant pouvant compléter chaque paire de consonnes consécutive avec une voyelle de façon à former des sons mémorisables :
1 (t, d), 2 (n), 3 (m), 4 (r), 5 (l), 6 (j, ch, sh), 7 (c, k, g), 8 (f, v, ph), 9 (p, b), 10 (z, s).
L'ouvrage d'Hérigone contient également nombre de termes mathématiques utilisés depuis : Parallelipipedum (pour parallélépipède).
La chambre noire d'Hérigone
Dans son Cursus mathematicus (Chapitre 6, page 113), Hérigone décrit une chambre noire ayant la forme d'une coupe sans plus de précision, mais Johann Zahn devait reprendre cette idée dans son Oculus Artificialis Teledioptricus Sive Telescopium (1685). La chambre noire d'Hérigone était plus une curiosité qu'autre chose, censée permettre à son utilisateur de surveiller d'autres convives lors même que lui-même buvait. Le miroir incliné à 45° de cet appareil était muni d'un diaphragme stylisé, tandis que le récipient lui-même consistait en une coupelle de verre à travers lequel l'image était vue.
Expert
Hérigone participa à plusieurs commissions scientifiques avant l'heure, dont l'une, comprenant Étienne Pascal et Claude Mydorge, était chargée d'évaluer l'efficacité d'une méthode proposée par Jean-Baptiste Morin pour trouver la longitude d'après le mouvement apparent de la Lune.
On a nommé un cratère de la Lune Herigonius en son hommage.
Sources
- Michel Chasles - Aperçu historique sur le développement des méthodes en géométrie (1837), libr. Hayez, Bruxelles
- Émile Fourrey - Curiosités géométriques (1907), libr. Vuibert, Paris
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