- Penitentiel
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Pénitentiel
Recueil de pénitences élaboré à l’usage du clergé.
Véritable anthologie des plaisirs humains réprouvés par l’Eglise et qu’elle nomme péchés, il contient les pénitences nécessaires au rachat de toutes les fautes recensées, en fonction de la gravité de l’acte. Vers 600, Colomban dans sa règle destinée aux moines énonce les terribles peines qu’il faut leur infliger, surtout en matière de chasteté. Vers 730, Bède le Vénérable ne consacre pas moins de quarante paragraphes de son pénitentiel à la fornication ! Réginon de Prum, dans « De synodalibus causis » de 908, aborde tous les sujets, de l’onanisme à l’infanticide.
Pour les actions licencieuses et suivant l’ouvrage, on trouve pèle mêle avec plus ou moins de détails scabreux et des variantes : cacher les vêtements d’une personne qui se baigne pour la contraindre à aller nue, soulever les vêtements d’une femme, la déshabiller, s’exhiber dévêtu, accomplir l’acte sexuel entre jeunes gens non mariés, le frère avec la sœur, le fils avec la mère, la fille avec son père, l’adultère d’un des époux, les relations d’un laïc et d’une religieuse, d’un religieux et d’une laïque, d’un religieux et d’une religieuse, d’hommes ou de femmes entre elles, d’adultes avec des enfants, avec des prostituées, l’accouplement avec des animaux, le rapt, le viol… Et pour chacun de ces cas, par divers moyens, en position normale, en « coitus retro »… Vers 1020, Burchard de Worms consacre cinquante-cinq chapitres très documentés, aux détails sordides et aux déviations qui peuvent accompagner les actes sexuels. L’œuvre tourne à l’obsessionnel, si bien que le pénitentiel devient un véritable roman pornographique très recherché par le clergé.
Cela est si vrai, que Théodulfe, évêque d’Orléans de 787 à 821 écrit : « Bien des crimes sont énumérés dans les pénitentiels, crimes qu’il ne convient pas de faire connaître aux hommes. Aussi le prêtre ne doit pas l’interroger sur tout, de peur que le pénitent en s’éloignant ne tombe, sur l’instigation du diable, dans un vice dont il ignorait auparavant l’existence. »
Les principaux pénitentiels recensés sont :
- Colomban vers 600
- Cumméan avant 680
- Théodore de Tarse avant 690, huitième archevêque de Cantorbéry
- Bède le Vénérable vers 720
- De Bobbio entre 720 et 725
- De Paris vers 750
- De Fleury entre 775 et 800
- Clément vers 800
- Halitgaire de Cambrai entre 817 et 831
- Saint-Gaal vers 850
- Mont Cassin vers 900
- Réginon de Prüm « De synodalibus causis » de 908
- Arundel vers l’an mil
- Burchard de Worms vers 1020
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