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Panaïtios de Rhodes
Panaïtios de Rhodes est un philosophe stoïcien (185 av. J.-C. - 112 av. J.-C[1].). Il relève, dans le mouvement stoïcien, du moyen-stoïcisme, qu'il instaure. Il sera suivi par son disciple Poseidonios d'Apamée.
Autres appellations : Panaïtios, Panetius (en latin), Panétius de Rhodes, Panetius Rhodius.
Sommaire
Biographie
Panaïtios est un Grec. Il est né à Lindos de Rhodes, sur l'île de Rhodes, après - 185. Il étudia à Pergame chez Cratès de Mallos, et à Athènes auprès de Diogène le Babylonien et Antipater de Tarse, deux stoïciens. Il se rendit à Rome, auprès de Polybe, historien grec et officier. En -146, il devint le conseiller principal de Scipion Émilien, général romain qui pacifia l'Espagne. Il eut comme disciples - romains - Mucius Scaevola, Aelius Stilon (le maître de Varron). Vers -129, il devint, à Athènes, à la mort d'Antipater de Tarse, le cinquième scolarque de l'école stoïcienne. Il eut comme disciples - athéniens- Athénodore de Tarse, Hécaton, et surtout Posidonios d'Apamée, qui fut son successeur comme scolarque du Portique. Il mourut à Athènes vers -110.
Philosophie
Panaïtios cherche à concilier le stoïcisme et le platonisme[2].
Sur de nombreux points il rompt avec les dogmes stoïciens. "Il nie la conflagration universelle et croit à l'éternité d'un monde que la Providence rend parfait. Il se défie d ela mantique et nie l'immortalité de l'âme. Il reconnaît en nous, à côté des impulsions de l'instinct premier, des tendances fondamentales où s'associent nature et raison. Il aboutit à un humanisme. Il tend à une sérénité morale faite de calme, de mseure, d'harmonie. Chaque homme a plusieurs rôles (personae) à jouer, selon qu'il considère sa fonction d'homme en général ou des fonctions particulières dans la société. Cicéron écrira la phrase admirable : 'Tous les êtres humains, les meilleurs et les autres, méritent un certain respect' (Des devoirs, I, 99). Ainsi apparaît, à partir d'une théorie des rôles qui annonce la sociologie moderne, la première valorisation de la personne (persona, rôle). Mais cette conception de l'humain est liée à toute une philosophie de la civilisation (cultus). Cette philosophie insiste d'abord sur la hiérarchie des devoirs qui lient l'individu à autrui (selon qu'il agit dans sa famille, dans sa patrie, dans l'univers). Cela influencera très fortement l'universalisme rationaliste des philosophes du XVIIIe siècle (tel Montesquieu). La pensée de Panaïtios nous intéresse aussi par sa conception du travail humain. D'une part l'auteur montre que l'activité manuelle des hommes est capable de compléter l'oeuvre de la nature ; d'autre part, Cicéron, qui s'inspire du traité de Panaïtios, devait avoir des conséquences d'extrême importance sur la pensée des économistes du XIXe siècle : 'Le profit et l'utilité que nous retirons de schoses inanimées n'auraient pu être atteints autrement que par les bras et le travail des hommes.' Ajoutons que cet éloge du travail est lié à la glorification des techniques utiles (construction des routes, des aqueducs, etc.)"[3].
Bibliographie
Sources
- Surtout Cicéron, Des devoirs. De officiis (- 44), Sur la nature des dieux. De natura deorum (-44).
Fragments de Panaïtios
- Panaetii Rhodii Fragmenta, édi. Modestus Van Straaten, Leyde, 1952.
- Modestus Van Straaten, Panétius, sa vie, ses écrits, sa doctrine, avec une édition des fragments, Amsterdam, 1946.
- F. Alesse, Panezio di Rodi. Testimonianze, Naples, 1997.
Études sur Panaïtios
- B. Tatakis, Panétius de Rhodes, Paris, 1931.
- M. Van Straaten, Panétius, sa vie, ses écrits, sa doctrine, avec une édition des fragments, Amsterdam, 1946.
- M. Pohlenz, Die Stoa, Göttingen, 1959, t. I.
- Les stoïciens, Gallimard, coll. "Pléiade", 1962, p. XXXIX-XLIII (préface de Pierre-Maxime Schuhl).
Notes et références
Catégorie : Philosophe grec
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