- Mémoires d'une jeune fille rangée
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Mémoires d'une jeune fille rangée, livre paru 1958, est le premier volet de l'œuvre autobiographique de Simone de Beauvoir. Suivront La force de l'âge, La force des choses, Tout compte fait auxquels on peut rallier le récit de 1964 Une mort très douce.
Résumé de l'œuvre
Les Mémoires d'une jeune fille rangée décrivent les vingt et une premières années de l'auteur : de sa toute petite enfance à sa réussite à l'agrégation de philosophie en 1929. Simone de Beauvoir décrit son éducation dans une famille bourgeoise désargentée et déclassée, puis son virage par rapport à la vie toute tracée que sa famille lui propose, grâce à la littérature et la philosophie ainsi qu'à des relais humains (Zaza, son cousin Jacques, Herbaud). Elle est mue par une volonté d'engagement social et philosophique (le moteur même de son existence) et par le souhait que sa vie serve, de choisir son destin, de devenir quelqu'un. Elle s'oriente vers la philosophie et travaille avec acharnement et détermination, ce qui lui vaudra le surnom de Castor. En préparant le concours de l'agrégation, elle entrera, par l'intermédiaire d'Herbaud, au sein d'un groupe d'étudiants brillants, dont la figure de Sartre se détache.
Analyse
La construction d'une identité
Les Mémoires d'une jeune fille rangée donnent à voir l'histoire d'une construction d'une identité à l'aide de personnes importantes qui prennent le statut de véritables guides, puis de leur détachement progressif pour continuer un chemin propre. Simone de Beauvoir se construit ainsi dans le cocon familial, au sein du cours Désir, à l'aide de son admiration et de son approximation avec son cousin et Zaza. Emerveillée par Garric, elle le suit dans son engagement social et politique. Herbaud, étudiant rencontré à la bibliothèque et qui le premier la surnomme le Castor, devient un ami et la fait entrer dans son groupe d'étudiants qui comprend Jean-Paul Sartre.
Tour à tour, elle se détache largement de sa famille, matériellement et politiquement ; finit par détester les cours Désir ; trouve les discours de Garric beaucoup moins brillants qu'à son jeune âge ; Herbaud est le seul étudiant du groupe de travail qui est recalé à l'écrit de l'agrégation, tandis que son cousin Jacques s'enfoncera dans la déchéance et que Zaza meurt, en proie à un écartèlement entre ses désirs et son respect pour sa mère. Seul Sartre, qui apparaît assez tardivement dans l’œuvre, ne sera pas dépassé dans la trajectoire de Simone de Beauvoir ou ne disparaîtra pas : de guide, il deviendra compagnon.[interprétation personnelle]
Hommage final à deux figures perdues du parcours
Simone de Beauvoir fait ressortir deux figures, Zaza, sa camarade de classe du cours Désir, admirée et devenue amie, et son cousin Jacques, plus âgé, qu'elle admire et désire. A la découverte du destin tragique de ces deux personnes que l'auteur ne dévoile qu'en clôture du volume, le lecteur se rend compte que l'hommage à ces deux guides du passé constitue un axe fort de cette œuvre.
Catégories :- Autobiographie
- Mémoires
- Essai paru en 1958
- Œuvre de Simone de Beauvoir
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