- Mamachi
-
Thomas-Marie Mamachi
Thomas-Marie Mamachi, Dominicain, maître du sacré palais à Rome, était né dans l'île de Scio en 1713. Étant venu de bonne heure en Italie, il fut fait professeur de théologie dans le couvent de Saint-Marc à Florence, d'où il passa à Rome en 1740, sans doute par la recommandation des membres les plus distingués de son ordre, Concina, Orsi et Dinelli, qui voyaient son goût pour l'érudition, et qui voulaient le favoriser. Benoît XIV lui conféra par un bref honorable le titre de maître en théologie, et le fit consulteur de l'Index. Mamachi justifia ces distinctions par son application et ses travaux.
Il parait avoir débuté dans la carrière de la littérature par une dissertation latine sur les Oracles des païens, sur la Croix vue par Constantin, et sur la chronologie de l'Evangile, 1788.
Elle fut suivie de quatre lettres à Mansi, sous ce titre : De ratione temporum Athanasiorum, deque aliquot synodis IV soeculo celebratis.
Mamachi entreprit et proposa par souscription un grand ouvrage des Origines et antiquités chrétiennes, où il devait rassembler des monuments curieux et inédits de l'antiquité. Il en publia successivement 5 volumes. Ses Usages des premiers chrétiens, 1753 et 1757, 3 vol., paraissent avoir rapport au même objet.
Les Annales de son ordre parurent en 1756.
Depuis il s'occupa plus spécialement de théologie, composa, contre l’ Exposition de la doctrine chrétienne de Mesenguy, une dissertation qui ne paraît pas avoir vu le jour, et travailla, dit-on, à une défense du synode de Frascati, tenu en 1763 par le cardinal d'York.
En 1766, il entra dans la controverse produite par le livre de Cadonici, dont nous avons parlé. Le traité de Mamachi a pour titre : De animabus justorum in sinu Abrahae ante Christi mortem, expertibus beatae visionis Dei, libri duo, Rome, 1766, 2 volumes in-4°
II y réfute non seulement Cadonici, Dailham, Cagliola et Feltri, mais encore, Natali et la thèse qu'il avait fait soutenir peu auparavant, quoique cette matière n'eût pas un rapport direct avec l'objet principal de son traité. Son livre annonce beaucoup d'érudition, et c'est principalement par les témoignages de la tradition qu'il combat ses adversaires, dont il relève les défauts avec sévérité. Un disciple de Natali, ou Natali lui-même, le défendit par une Lettre au P. Mamachi, dans laquelle celui-ci est assez peu poliment traité, quoiqu'il se fût abstenu de nommer Natali en le réfutant.
Mamachi publia depuis une Dissertation sur le droit de l'Église d'acquérir et de posséder des biens temporel, 1769; des Lettres sur la prétendue philosophie des incrédules modernes, 1770; les Lettres de Philarète sur l'orthodoxie de Palafox, 3 vol. 1772 et années suivantes; et des Lettres à Febronius, sous le titre : De Ratione regendae christianae reipublicae, deque legitima Romani pontificis auctoritate, 1776, 2 vol. Ce dernier ouvrage est destiné à réfuter de Hontheim.
Le précédent est une apologie de Juan de Palafox * contre quelques écrits publiés vers ce temps. Il avait été fort question en dernier lieu de la canonisation de ce prélat. La cour d'Espagne l'avait sollicitée dès 1694 . Les jansénistes la pressaient avec instance, et les Jésuites de leur côté la refusaient de tout leur pouvoir, à cause des différends qu'ils avaient eus au Mexique avec Palafox*. Mamachi dans ses Lettres paraît tenir un juste milieu entre les deux partis. Il justifie la doctrine de Palafox, mais en même temps il s'élève contre les Jansénistes, contre leur obstination et contre leur église d'Utrecht.
Thomas-Marie Mamachi in histoire ecclésiastique par Librairie Artciboldo 2009
- Juan de Palafox y Mendoza, archevêque de Mexico, Vice-roi de Nouvelle-Espagne, sera béatifié le 12 septembre 1767.
Catégorie : Théologien chrétien
Wikimedia Foundation. 2010.