- Là où les tigres sont chez eux
-
Là où les tigres sont chez eux Auteur Jean-Marie Blas de Roblès Genre roman Pays d'origine France Éditeur Éditions Zulma Date de parution 21 août 2008 Nombre de pages 774 ISBN 284304457X Là où les tigres sont chez eux[1] est un roman de Jean-Marie Blas de Roblès paru en 2008 aux éditions Zulma et ayant reçu le Prix Médicis, le Prix du jury Jean Giono et le Prix du roman Fnac la même année.
Sommaire
Résumé
Ce roman fleuve (766 p.), à l'image de l'Amazone, met en scène de manière parallèle les trajectoires de vie de différents personnages du Brésil contemporain et de l'Europe baroque du XVIIe siècle. L'auteur y fait montre d'un sens aigu de l'intrigue et d'une culture que l'on devine importante. Une étude quelque peu fouillée de l'œuvre nous révèle que l'auteur évite adroitement, parmi la kyrielle de personnages qui apparaissent au fil des pages, l'écueil d'une simple juxtaposition d'itinéraires individuels isolés. Bien au contraire, il semble que malgré les divergences d'époque, de lieu et d'aspirations de chacun, l'unité et la qualité du récit provient du fait que les personnages mis en jeu paraissent osciller subtilement entre ceux qui sont mus par des valeurs et ceux qui ont en font fi, d'où une césure perpétuelle (véritable fil conducteur du récit) entre l'inclination à la vertu et le penchant au vice.
Les personnages
- Les Jésuites
- Athanase Kircher : jésuite (1601-1680) à l'érudition hors du commun. Personnage ayant réellement existé et dont la culture encyclopédique et l'insatiable curiosité font une personnalité incontournable du milieu religieux et universitaire à l'âge baroque.
- Caspar Schott : disciple et élève de Kircher. Littéralement fasciné par la puissance de l'intellect de Kircher, c'est lui qui narre les différents exploits créatifs et scientifiques de son maître à travers l'Europe des années 1600.
- Les géologues
- Elaine : ex-femme d'Eléazard.
- Dietlev : ami de longue date d'Elaine. Touché au genou lors d'une fusillade.
- Mauro : étudiant en géologie. Fils de Moreira.
- Milton : universitaire carriériste, couard et imbu de sa personne. Meurt par balles sur le fleuve Paraguay.
- Herman Petersen : trafiquant de drogue qui feint d'emmener en bateau les géologues en expédition en plein cœur de la forêt amazonienne. Profil nazi.
- Yurupig : indien prenant part à l'expédition.
- Hernando : accompagnateur qui décède dans les mêmes circonstances que Milton.
- Les gens de peu
- Nelson : jeune infirme des favelas de Piramb contraint à faire l'aumône aux carrefours. Il garde en souvenir de son père mort dans une cuve de métal en fusion une barre d'acier dont il prend le plus grand soin.
- L'Onclé Zé : camionneur ami de Nelson.
- Les puissants
- Le colonel Moreira : gouverneur cynique de la région. Projette de construire un complexe touristique lucratif sur la presqu'île d'Alcântara, malgré l'hostilité des autochtones.
- Carlotta : épouse de Moreira. Elle lui fait une scène quand elle apprend que celui-ci tente de s'approprier à son insu et à des fins spéculatives des terrains familiaux lui appartenant.
- Les délurés
- Moéma : étudiante en ethnologie. Fille d'Eléazard et d'Elaine. Relation homosexuelle avec Thaïs en début de roman. Toxicomane.
- Thaïs : projette d'ouvrir un bar avec Moéma.
- Roetgen : professeur de Moéma et Thaïs. Un jour, il part pêcher au large avec des pêcheurs locaux.
- Aynoré : amant indien de Moéma au milieu du roman.
- Le couple phare
- Eléazard von Wogau : correspondant de presse chargé de faire la biographie de Kircher.
- Loredana : journaliste côtoyant Eléazard à titre amical.
- Soledade : jeune Brésilienne s'occupant des tâches ménagères au domicile d'Eléazard. Aime secrètement ce dernier.
La langue et le style
L'auteur jongle aisément entre la langue précieuse et ampoulée du XVIIe siècle, les jurons portugais brefs et des réflexions en allemand. On notera également l'emploi du latin pour la description de quelques scènes érotiques torrides, comme pour exorciser l'obscénité. Mais que le lecteur non familier des lettres classiques se rassure, car des traductions en bas de page lui permette de ne rien perdre des détails croustillants des ébats.
Anecdote
Le roman commence par les paroles de l'ara d'Eléazard (qui s'appelle Heidegger) et qui ne cesse de déclamer : « L'homme a la bite en pointe ! Haarrk ! L'homme a la bite en pointe ! » preuve s'il en est que le roman n'est pas dénué de pointes d'humour...
On apprend plus tard qu'il s'agit là de la déformation par le perroquet de la phrase « L'homme habite en poète ».
Le titre du roman est tiré d'une citation de Goethe: "Ce n'est pas impunément qu'on erre sous les palmiers et les idées changent nécessairement dans un pays où les éléphants et les tigres sont chez eux"[2]
Récompenses
- Prix du roman Fnac 2008.
- Prix du jury Jean Giono 2008.
- Prix Médicis 2008
Références
- Zulma, 2008 (ISBN 9-782-84304-457-1) Là où les tigres sont chez eux, éditions
- Les Affinités électives, p.226 Goethe J.W.,
Liens externes
Précédé par Là où les tigres sont chez eux Suivi par La Stratégie des antilopes de Jean Hatzfeld Prix Médicis 2008 L'Énigme du retour de Dany Laferrière Catégories :- Roman français
- Roman paru en 2008
- Prix Médicis
Wikimedia Foundation. 2010.