- Angon
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L’angon est une lance ou javelot franc dont le fer a la forme d'un harpon. Il était utilisé comme arme de guerre ou de chasse[1]. La découverte de cette arme dans des tombes du peuple des Angles et des Thuringiens laisse croire qu'elle n'était pas l'exclusivité des guerriers francs.
C’était cependant une des armes les plus rares mais aussi les plus singulières de la période franque. Le premier auteur qui semble avoir fait mention de cette arme est l'historien byzantin Agathias qui décrit dans le deuxième tome de son Histoire du temps de Justinien, cette arme de jet en ces termes :
« L'angon est une pique, ni trop longue, ni trop courte, qui peut être lancée au besoin, mais qui est également propre à la défense et à l'attaque. Cette javeline est presque entièrement en fer, et seule la poignée est constituée en bois. À l'extrémité supérieure de l'arme (la pointe), sont deux espèces de crochets recourbés vers la hampe et assez semblables aux crochets d'un hameçon. »
« Lorsque l'angon est lancé sur un ennemi et qu'il pénètre dans la chair, il s'y engage tellement qu'il ne peut en être extrait sans rendre la blessure mortelle ; si cette arme frappe un bouclier, il s'y plante si profondément que ses « crocs » rendent toute extraction impossible : il y demeure alors suspendu, balayant la terre par son extrémité : le guerrier franc n'a plus qu'à se précipiter, mettre le pied sur le manche du javelot pour découvrir le corps de son adversaire et le tuer à l'aide de son glaive. »
- « Quelquefois, l'angon est attaché à une corde, sert de harpon et il ne reste plus qu'à tirer sur celle-ci pour amener l'ennemi à portée des glaives. »
(Récit de la bataille de Casilinum en 555, gagnée par Narsès sur les Francs et les Alamans).
Sommaire
Archéologie de l'angon
Jusqu'au XIXe siècle l'idée qu'on se faisait de cette arme était uniquement basée sur les récits des auteurs antiques, puisque l'archéologie n'en avait jamais mis au jour. Aussi, la reproduction graphique de l'objet posait problème et était parfois fantaisiste.
Cependant, plusieurs découvertes avaient été effectuées dans des nécropoles franques dès le XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, sans qu'elles puissent être identifiées directement comme des angons, soit par manque de connaissance des acteurs de la découverte et de l'autorité scientifique compétente ou soit à cause du mauvais état des pièces retrouvées, rendant difficile leur interprètation.
On finit par authentifier cette arme presque simultanément en Allemagne et en France. En effet, cinq trouvailles furent faites en Rhénanie et entrèrent dans les musées de Wiesbaden, Mayence et Darmstadt. On en découvrit également deux en Normandie, dans la nécropole franque d'Envermeu entre 1854 et 1856.
Les deux angons d'Envermeu ont un mètre de longueur. Ils sont entièrement en fer, mais ils possèdent au bas de leur hampe une douille qui montre qu'elle se terminait par un manche en bois. Ce manche devait être à peu près aussi long que la hampe, c'est-à-dire autour d'un mètre.
Peu de temps après (1859), on trouvait un nouvel angon dans le Kent en Angleterre, prélude à une longue série de découverte jusque nos jours.
Voir aussi
Notes et références
- comme Pierre-Daniel Huet[réf. souhaitée], qu'il s'agissait du type primordial de la fleur de lys qui est devenue l'insigne royal. Certains auteurs ont soutenu,
Lien externe
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