- Litre funéraire
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Une litre funéraire ou litre seigneuriale ou litre funèbre, ou encore ceinture funèbre ou ceinture de deuil était, sous l’Ancien Régime, une bande noire posée à l'intérieur et parfois même à l'extérieur d'une église pour honorer un défunt.
Sommaire
Description
Cette ornementation de l’église était réalisée à l'occasion des funérailles d'une personnalité. Elle consistait en une bande noire peinte sur les murs extérieurs ou intérieurs de l'église ou du bâtiment religieux où se déroulait la messe d'enterrement. Cette bande noire placée en hauteur s'agrémentait de représentations du défunt et le cas échéant de ses armoiries. Dans certaines régions, comme dans l'évêché d'Évreux, le support de la litre est une bande de mortier légèrement en surplomb[1].
« Le patron fondateur avait droit de litre ; ses enfants, ses successeurs ou ayants cause, pouvaient les faire peindre au-dedans de l'église seulement et non au-dehors, s'il n'était seigneur haut-justicier »[2].
La litre funéraire pouvait faire le tour de tout l’édifice. De nature provisoire, peu de litres ont subsisté. La peinture pouvait être remplacée par une litre temporaire en tissu posée lors des obsèques d’un privilégié. La litre pouvait aussi se limiter à la chapelle intérieure d'une église. Il était défendu de placer des litres sur les images saintes et sur les croix de consécration[2].
Cette coutume semble prendre naissance au début du XIVe siècle et caractérisera ensuite les obsèques princières de Louis II de Flandre à Charles Ier d'Orléans. René II de Lorraine fit tendre de noir la collégiale Saint-George de Nancy pour célébrer les funérailles de Charles le Téméraire.
Le droit de litre faisant partie des prérogatives seigneuriales sera supprimé à la Révolution française par la loi du 13-20 avril 1791, article 18.Dans certains cas, on peut en retrouver cachées sous un badigeon ou sous le bois d'une chaire à prêcher, comme dans l'église de Saint-Mansuy de Fontenoy-le-Château ou celle de Saint-Denis de Sézanne ou en 2008 à Sermaise[3].
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Église Saint-Pierre-ès-Liens de Chantérac -
Église Saint-Germain d'Auxerre de Sorges -
Église de Rioux -
Hérisson (Allier) église de Chateloy
Notes et références
- Raymond Bordeaux, Principes d'archéologie pratique appliqués à l'entretien : la décoration et l'ameublement artistique des églises, Gand, éd. Hardel, 1852.
- M. l'abbé André, Cours alphabétique, théorique et pratique de la législation civile ecclésiastique, Volume 2, Paris, 1848, Bureau de la Voix de l'Église.
- Ouest-France 17 septembre 2010
Sources
D'or et de cendres: la mort et les funérailles des princes dans le royaume de France au bas Moyen Âge, Murielle Gaude-Ferragu, ed.Presses Univ. Septentrion, 2005.
- Litres des églises d’Anjou
- Encyclopédie des Lumières
- Régis Bertrand, Le statut des morts dans les lieux de cultes catholiques à l'époque moderne, in Rives nord-méditerranéennes, L'édifice religieux : lieu de pouvoir, pouvoir du lieu, [En ligne], mis en ligne le : 22 juillet 2005. [1]. Consulté le 15 mars 2008.
- Murielle Gaude-Ferragu, D'or et de cendres : la mort et les funérailles des princes dans le royaume de France au bas Moyen Âge, éd. Presses Universitaires Septentrion, 2005
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